Comment explorer et prendre en charge un
trouble de la statique pelvienne secondaire à un traumatisme obstétrical
? Le point de vue de l'urologue
Pierre COSTA, Pierre MARES, Didier RIBARD
Devant une patiente venue le consulter
pour une incontinence urinaire (IU) apparue après un accouchement, l'urologue
va raisonner par étapes et préciser progressivement :
• La physiopathologie
de l'incontinence urinaire ;
• Le pronostic
des interventions chirurgicales qu'il peut proposer ;
• La réalité
de la gêne ressentie par la patiente et sa motivation par rapport à une
éventuelle prise en charge invasion, notamment chirurgicale.
Dans cette démarche, 2 éléments
vont s'avérer déterminants, l'examen clinique (interrogatoire et examen
uro-gynécologique), sur le quel nous insisterons particulièrement et l'exploration
uro-dynamique (EUD).
1. L'examen clinique
L'examen clinique des troubles de la statique
pelvienne féminine qui semblait avoir perdu de son importance dans ces dernières
années au fur et à mesure que des explorations complémentaires se
sont développées, a été récemment replacé en première
ligne. La compréhension des troubles rapportés par la patiente, le choix
des investigations à demander et leur interprétation ne se conçoivent
vraiment qu'à partir des données fournies par l'examen clinique. Devant
une situation complexe regroupant des lésions des 3 étages ou devant une
patiente déjà opérée, l'indication thérapeutique s'appuiera
plus sur les données cliniques que paracli 450 P.
COSTA, P. MARES, D. RIBARD niques,
justifiant de consacrer un temps important à l'interrogatoire et à l'examen.
1.1. L'interrogatoire
Plusieurs missions vont lui être confiées.
Il devra certes préciser l'ancienneté du trouble et ses circonstances
déclenchantes, tels un traumatisme obstétrical, une intervention chirurgicale
ou des efforts répétitifs ... mais il devra surtout essayer d'identifier
la gène réelle ressentie par la patiente et préciser la nature de
sa demande.
Confronté à une incontinence
urinaire :
Il est bien sûr fondamental pour
le thérapeute de savoir s'il doit prendre en charge une incontinence urinaire
à l'effort ou par impériosité, une constipation terminale ou une
incontinence aux gaz.
Il pourra évoquer à l'interrogatoire,
dans les formes pures:
• • une
instabilité vésicale devant des fuites survenant après un besoin
urgent ressenti comme «habituel», aussi bien le jour que la nuit, améliorées
par la restriction hydrique, avec un jet urinaire de bonne qualité voire explosif
;
• une instablité
uréthrale devant une pollakiurie majeure, rapportée comme faite de besoins
urgents très distaux, uréthraux, donnant lieu à des impressions de
brûlures ou de picotements, survenant surtout dans la journée et pas la
nuit après l'endormissement, non améliorés par la restriction hydrique,
avec un jet normal ou diminué du fait de la très faible quantité
d'urine éliminée à chaque miction ;
• une hypermobilité
du col vésical ou uréthrocystoptose avec défaut de transmission des
pressions abdominales à l'urèthre devant des fuites ne survenant qu'après
des efforts assez importants et brefs comme éternuements, toux, lever de poids,
course ... disparaissant au repos, chez une patiente capable d'interrompre volontairement
une miction qu'elle décrit comme normale.
• une insuffisance
sphinctérienne devant des fuites sans aucune perception de besoin (dites fuites
insensibles ou unconscious incontinence des anglo-saxons), pouvant survenir aux
simples changement de position ou à la marche, parfois aussi en fin de nuit,
avec l'impossibilité d'interrompre volontairement un jet uri
COMMENT
EXPLORER ET PRENDRE EN CHARGE UN TROUBLE DE
LA STATIQUE ... 451
naire souvent de très bonne qualité
(tableau clinique finalement très proche de celui d'une fistule urinaire).
Bien sûr, en cas d'insuffisance sphinctérienne,
les efforts brutaux et nets comme la toux ou l'éternuement seront aussi à
l'origine de fuites. Hypermobilité du col vésical et insuffisance sphinctérienne
sont souvent associées. L'instabilité vésicale sera souvent majorée
par l'insuffisance sphinctérienne, la vessie échappant d'autant plus au
contrôle cortical que le périnée est faible. L'instabilité uréthrale
n'est en général pas associée à une insuffisance sphinctérienne.
Devant une dysurie il sera intéressant
de noter l'existence d'un jet urinaire normal lors de la première miction du
matin, permettant d'évoquer un prolapsus avec plicature uréthrale en position
debout.
Devant une pollakiurie il faudra
distinguer les pollakiuries vraies avec besoin réellement urgent des pollakiurie
fonctionnelles liées à la gène provoquée par un prolapsus ou
la peur d'une incontinence d'effort à vessie pleine (pollakiurie de précaution).
Confronté à une incontinence
anale
Il faut d'abord rappeler que l'incontinence
anale n'est pas souvent révélée spontanément par les patients.
Elle devra donc être recherchée systématiquement chez tous ceux qui
présentent une cause potentielle comme une incontinence urinaire ou un prolapsus.
Devant une constipation associée,
l'interrogatoire permettra de différencier les troubles de la progression avec
absence de besoin d'exonérer des constipation terminales à besoin présent.
Devant une incontinence anale isolée,
l'interrogatoire devra d'abord analyser l'histoire clinique de l'incontinence. Il
est notamment fondamental de préciser s'il s'agit d'une incontinence pour les
gaz, les selles liquides ou les selles solides. Il faut aussi faire préciser
à la patiente si elle ressent un besoin d'exonérer avant sa perte anale.
Une incontinence anale avec perception préalable du besoin exonérateur
impérieux (incontinence anale active) doit permet d'évoquer une déficience
du sphincter anale externe ou l'existence de pressions rectales élevées.
L'absence de perception du besoin impérieux (incontinence anale passive) est
en faveur soit d'une vidange rectale incomplète, soit d'une déficience
du sphincter anal interne. La survenue simulatanée d'une incontinence anale
et d'une diarrhée doit faire suspecter l'existence d'un fécalome.
452 P.
COSTA, P. MARES, D. RIBARD Qu'il
s'agisse d'une incontinence urinaire ou anale
Il faut essayer d'amener la patiente à préciser
la gravité de son incontinence. Bien sur le nombre d'épisodes de pertes
mais aussi leur retentissement sur sa qualité de vie, la gêne entraînée
sur sa vie, ses loisirs sa sexualité. L'utilisation de questionnaires spécifiques
de qualité de vie peut ici s'avérer très utile.
Avant d'aller plus loin, il faut aussi
pouvoir, chez une patiente aux demandes multiples, reconnaître les demandes
prioritaires pour ne pas les négliger au profit d'une gène moins importante
pour elle. Le thérapeute pourrait ainsi, par exemple, se fixer sur une incontinence
urinaire à l'effort modérée en laissant de côté une incontinence
anale ou une douleur pelvienne invalidantes.
La nature du trouble identifiée,
l'interrogatoire doit alors préciser la nature de la demande. S'agit-il d'une
demande d'amélioration ou de guérison complète du trouble ? Il faut
aussi connaître l'effort thérapeutique que la patiente est prête
à consentir. Il est bien sûr différent d'une patiente à l'autre,
certaines refusant l'idée même d'une intervention chirurgicale alors que
d'autres l'attendront avec hâte et un grand espoir de guérison.
1.2. L'examen uro-gynécologique
Examiner une incontinence urinaire ou une incontinence
anale revient bien souvent à réaliser de toutes façons un examen
pelvi-périnéal complet, soit examiner les 3 étages pelviens et leurs
viscères.
L'examen clinique impose de plus de
disposer d'une part de bonnes conditions techniques. L'environnement le plus propice
sera une salle d'examen suffisamment isolée et insonorisée et si possible
la présence d'une infirmière qui rassurera la patiente. La table doit
permettre un examen en position gynécologique mais aussi semi-assise. Elle
ne sera pas orientée vers la porte d'entrée de la salle mais au contraire
lui tournera le dos.
L'examen uro-gynécologique
Il sera réalisé successivement
à vessie peine puis à vessie vide, en position couchée, semi-assise
puis debout. Il va essayer de fournir une évaluation analytique puis globale
de l'ensemble pelvi-périnéal.
L'examinateur demandera pour cela à
sa patiente d'effectuer des efforts de poussée, de toux et de retenue volontaire.
COMMENT
EXPLORER ET PRENDRE EN CHARGE UN TROUBLE DE
LA STATIQUE ... 453
L'inspection notera la trophicité vulvo-vaginale
et l'existence de cicatrices. La mobilité du plancher périnéal sera
appréciée par l'observation, lors d'un effort de poussée en position
semi-assise, d'un bombement de l'étage antérieur avec ouverture de la
fente vulvaire, puis de l'étage postérieur avec effacement des fossettes
peri-anales ou disparition des plis radiaires de l'anus.
La mise en place d'une valve vaginale postérieure
déprimant les releveurs et le noyau fibreux central, permettra de visualiser
à vessie pleine la descente du col vésical lors des efforts et la présence
d'une cystocèle postérieure. La remontée du col utérin par la
valve placée en avant de lui étudiera la présence d'une éventuelle
dissociation vésico-utérine marquée par la persistance de la cystocèle
lors des efforts de poussée. La présence d'une fuite urinaire à l'effort
sera aisément perceptible. Une fistule vésico-vaginale ne passera pas
inaperçue (avec en cas de doute une confirmation par le test au bleu de méthylène).
L'association d'une mobilité du
col vésical et d'une fuite à l'effort de toux est très évocatrice
d'une incontinence par hypermobilité cervico-uréthrale.
Un urèthre fixé laissant
sourdre l'urine lors des efforts de poussée est très évocateur d'une
insuffisance sphinctérienne.
Le soutainement du col vésical,
ou celui de l'urèthre, valve vaginale en place, par les doigts de l'examinateur
ou une pince longuette permettra de préciser le pronostic d'une éventuelle
cervico-cystopexie. La vessie doit être pleine mais sans trop (capacité
fonctionnelle habituelle, avant la survenue du besoin urgent. L'examinateur demande
à sa patiente de tousser franchement et constate la fuite urinaire. Il soutient
alors le col vésical (manoeuvre de Bonney modifiée ou double manoeuvre
pelvienne) ou l'urèthre au niveau de sa portion moyenne (manœuvre dite d'Ulmstem
ou de TVT). La suppression des fuites par la manœuvre de soutènement est d'un
bon pronostic pour la chirurgie. La persistance des fuites est très en faveur
d'une insuffisance sphinctérienne sévère.
La mise en place sous la vessie de
la valve vaginale permettra d'apprécier l'existence d'une rectocèle et
de la codifier.
Après miction, à vessie vide,
la mise en place d'un spéculum (ou l'utilisation de 2 valves) permettra de
quantifier la mobilisation du col utérin à la poussée. On notera
également l'éventuelle détérioration des éléments
de fixation latérale du vagin qui se traduit par une procidence latérale
des joues vaginales. Si nécessaire le prolapsus du col utérin sera précisé
par traction à l'aide d'une pince de Pozzi (ou ensuite par toucher en position
debout) au moment 454 P.
COSTA, P. MARES, D. RIBARD d'un
effort de poussée abdominale. L'existence d'un allongement hypertrophique de
la lèvre antérieure du col sera notée.
Le toucher vaginal, après palpation de la
vessie, de l'utérus et des annexes, cotera les releveurs (testing). Le testing
est souvent bas lors d'une insuffisance sphinctérienne (mais non obligatoirement).
L'examinateur notera aussi l'existence d'une contraction simultanée des abdominaux
signant l'inversion de commande ou celle des adducteurs ou des fessiers témoin
d'associations involontaires que la rééducation devra prendre en charge.
Si la contraction des releveurs est présente, il faudra ensuite s'enquérir
de la possibilité de la maintenir au cours d'un effort de poussée abdominale
ou de toux, capacité qui augure favorablement de l'acquisition ultérieure
de l'anticipation périnéale de la contraction abdominale (APCA).
L'examen clinique d'une incontinence
anale
Il se fera en position de décubitus
latéral gauche et/ou gynécologique.
L'inspection recherchera une descente
périnéale, un prolapsus hémorroïdaire ou rectal extériorisé
spontanément ou à l'effort de poussée. La position accroupie peut
s'avérer utile pour démasquer un prolapsus minime. L'inspection notera
aussi la présence de cicatrices périnéale, d'une irritation locale,
d'une béance anale et l'éventuelle disparition des plis radiés de
l'anus (en faveur d'une lésion sphinctérienne).
Le toucher rectal appréciera l'épaisseur,
l'intégrité et la commande du sphincter anal. Les ruptures obstétricales
se palpent en général au niveau de la cloison recto-vaginale et s'associent
volontiers à une disparition des plis radiés en regard. Il est fréquent
qu'insuffisance sphinctérienne uréthrale et insuffisance sphinctérienne
anale soient associées.
Le toucher rectal notera aussi l'existence
de la vacuité ou non de l'ampoule rectale (constipation terminale : rectum
plein), précisera les limites exactes d'une rectocèle et notera, lors
d'un effort de poussée avec relachement, l'existence au contraire d'une contraction
sphinctérienne temoin d'une dyssynergie ano-rectale. Une éventuelle intususception
de la muqueuse rectale se marquera par la perception de la descente de la muqueuse
au moment de l'effort. Il faut évaluer le tonus du canal anal, spontanément
et à l'effort de retenue dont on notera la force et la durée. Il est aussi
utile de préciser la longueur, le calibre et l'aspect du canal anal, de noter
la présence d'une sclérose locale. COMMENT
EXPLORER ET PRENDRE EN CHARGE UN TROUBLE DE
LA STATIQUE ... 455
Qu'il s'agisse d'une incontinence urinaire
ou d'une incontinence anale
Le toucher bi-digital examine la cloison recto-vaginale.
Il est centré sur l'examen d'une éventuelle rectocèle et sur la recherche
d'une élytrocèle au dessus d'une rectocèle.
La présence d'une contraction
volontaire du périnée est peu évocatrice de l'existence d'une pathologie
neurologique, inversement à la découverte de troubles de la sensibilité,
de l'abolition ou de l'exagération des principaux réflexes du périnée
: clitorido-anal, cutané-anal, contraction anale à la toux. L'insuffisance
sphinctérienne lorsqu'elle est d'origine musculaire pure peut s'accompagner
d'un examen neurologique normal. Les formes neurologiques pérphériques
(syndrome de la queue de cheval, paraplégie flasque) se traduiront pas des
signes de dénervation aussi bien au niveau de la sensibilité que de la
motricité volontaire ou réflexe.
En présence d'un prolapsus important
voire extériorisé, qu'il s'agisse d'un prolapsus utérin ou d'une
volumineuse recto cèle, même et surtout chez une patiente qui ne signale
pas d'incontinence à l'effort, il faut insister sur la grande valeur de l'examen
clinique pour reconnaître une incontinence potentielle. Le refoulement par
la valve vaginale postérieure de tous les éléments éventuels
de prolapsus et la demande d'efforts de poussée ou de toux sur une vessie bien
pleine est un temps capital de l'évaluation pré-opératoire. La valve
supprime les effets pelotes des autres viscères pelviens et permet d'identifier
les malades à risque d'incontinence urinaire en post-opératoire. La correction
des fuites lors des maneuvres de soutainement permettra d'en espérer la correction
par une cervicocystopexie associée. La persistance des fuites doit rendre l'examinateur
très prudent quant à une éventuelle indication opératoire. La
découverte d'une incontinence urinaire après refoulement d'une volumineuse
recto cèle doit inciter à la prudence opératoire ou indiquer la nécessité
d'un geste urinaire associé.
2. L'exploration uro-dynamique
L'exploration uro-dynamique (EUD) n'est pas a
réaliser à toutes les patientes lors de la première consultation
mais seulement si ses résultats doivent nous apporter des renseignements dont
nous ne disposons pas après l'examen clinique.
456 P.
COSTA, P. MARES, D. RIBARD 2.1.
Indications de l'EUD
L'EUD est principalement indiquée dans 4
grandes circonstances :
• quand la symptômatologie
clinique ne permet pas de comprendre le mécanisme physiopathologique de l'incontinence
rapportée. L'EUD va préciser le diagnostic. En général il s'agit
de patientes ayant une incontinence mixte ou incapable de répondre avec suffisamment
de précisions lors de l'interrogatoire ;
• quand l'incontinence
a récidivé après une première thérapeutique. L'échec
thérapeutique justifie la réalisation d'une EUD, de façon à
éviter autant que possible un deuxième échec ;
• quand une
option thérapeutique invasive est envisagée, comme une intervention chirurgicale.
Quelle que soit la technique prévue, et même si elle semble simple et
peu dangereuse à un chirurgien confirmée, l'EUD est indispensable (cf
infra) ;
• s'il s'agit
d'une incontinence secondaire à une affection neurologique. Seule l'EUD permettra
d'établir un pronostic pour le bas et le haut appareil urinaire. Dans ce cas
l'EUD sera volontiers couplée à une cystographie rétrograde et mycélienne
(idéalement en même temps).
2.2. Les temps importants de l'EUD
L'EUD va comporter plusieurs temps, variables
selon le patientes, mais comportant essentiellement une débitmétrie, une
cystomanométrie avec enregistrement simultané de la pression urétrale,
une profilométrie urétrale statique et éventuellement l'enregistrement
de la pression vésicale per-mictionnelle. La mesure du VLPP n'a pas d'intérêt
en cas de prolapsus et s'avère souvent peu utile à la décision thérapeutique.
La profilométrie dynamique est trop arte factée pour avoir toujours un
sens.
L'urologue va attendre de l'EUD quelle
lui permette d'établir un diagnostic physiopathologique et quelle l'aide à
préciser le pronostic et les risques éventuels d'une intervention chirurgicale.
• Le diagnostic
physiopathologique découle des constatations faites au cours de l'examen :
ƒ contractions vésicales
désinhibées de l'instabilité vésicale ;
ƒ chutes de pression
urétrale de l'instabilité urétrale ;
ƒ baisse de la pression
de clôture de l'insuffisance sphincterienne ;
ƒ excellent débit
signant une contractilité vésicale normale ... ;
COMMENT
EXPLORER ET PRENDRE EN CHARGE UN TROUBLE DE
LA STATIQUE ... 457
• le pronostic opératoire
par rapport au risque de voir l'incontinence récidiver après le geste
opératoire destiné à corriger une IUE est fourni par 3 éléments
: la présence d'une hyper mobilité cervico-uréthrale à l'examen
clinique, la suppression des fuites lors des manœuvres de Bonney et d'Ulmsten et
la valeur de la pression de clôture (PC). Ainsi dans notre propre expérience,
une étude prospective sur le TVT nous donne comme résultats préliminaires,
en présence d'une hypermobilité urétrale, un taux de continence à
l'effort de :
ƒ 95,5 % lorsque le test de Bonney
est positif ;
ƒ 100 % lorsque le
test de Bonney est positif et la PC supérieure à 45 cm d'eau ;
ƒ 76 % lorsque le
test de Bonney est positif et la PC inférieure à 25 cm d'eau ;
ƒ 75 % lorsque le
test de Bonney est négatif ;
ƒ 60 % lorsque le
test de Bonney est négatif et la PC inférieure à 25 cm d'eau ;
• les risques
post-opératoires à éviter sont essentiellement l'aggravation d'une
instabilté existante (intérêt de la cystomanométrie) et l'apparition
d'une dysurie voire d'une rétention. Il faut pour cela dépister les grandes
vessies hypocontractile par l'interrogatoire, la débitmétrie et la cystomanométrie.
Si la gêne est réelle l'intervention sera proposée mais la patiente
prévenue et la tension de l'éventuelle bandelette minimale.
L'urologue se doit aussi d'offrir une
alternative thérapeutique aux patientes déjà opérée et
présentant une récidive de leur IUE. Lorsque la situation le permet c'est
l'implantation d'un sphincter artificiel qui offrira le plus de chances de guérison.
En cas de contre-indication les injections péri-uréthrales sont envisageables
et notamment les ballons ajustables.
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