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Titre: Ostéoporose , Hygiéne de vie
Année: 1998
Auteurs: - Simon F.
Spécialité: Gynécologie
Theme: Ménopause

HYGIENE DE VIE

F. SIMON

PLAN

I - REGLES DIETETIQUES

 

- Apport en calcium

- Apport en vitamine D

- L'alcool

- Le tabac

II - ACTIVITE PHYSIQUE

III - LA PREVENTION DES CHUTES

 

C'est le facteur commun à tous les traitements de l'ostéoporose.

I - REGLES DIETETIQUES

- APPORT EN CALCIUM (1)

Les aliments à base de lait (lait, fromages, yaourts) sont la base indispensable du régime. Les besoins en calcium en 24 heures s'échelonnent entre 1 g et 1,50 g/jour. Un régime carencé en laitages (par habitude, goût, peur de grossir, régime hypolipidique) correspond à une dose journalière d'à peine 400 à 500 mg de calcium/24 heures.

Les laitages écrémés ou à 0 % de matière grasse contiennent autant de calcium que les produits laitiers entiers ou demi-écrémés.

Le nombre de femmes carencées en calcium avec une dose quotidienne inférieure à 500 mg/24 heures est fréquent en particulier en milieu urbain.

- APPORT EN VITAMINE D (2)

Les apports se font grâce à la peau (action des rayons ultra-violets) et certains aliments (huile de poisson !, poisson, jaune d'oeuf ...). En région parisienne, la carence d'ensoleillement entraine chez les femmes des déficits vitaminiques importants : les dosages du 25-OH vitamine D3 montrent à la fin de l'hiver des chiffres inférieurs à 6 ng/ml (la normale étant entre 10 et 40). Dans certains pays, cette carence est prévenue par un lait de consommation courante enrichie en vitamine D, ce qui n'est pas le cas en FRANCE.

- L'ALCOOL (3)

Il est délétère pour l'ostéoporose par atteinte hépatique qui empêche la première hydroxylation de la vitamine D.

L'alcoolisme entraine des déséquilibres diététiques, une perte musculaire et augmente le risque de chutes. Souvent, il est associé à une intoxication tabagique. Il est prouvé depuis longtemps que le risque de fractures est multiplié par 4 ou 5 au cours des intoxications oenoliques.

- LE TABAC (4)

Le tabagisme est relativement fréquent chez les sujets atteints d'ostéoporose. Des études transversales ont montré que la densité osseuse des fumeurs était inférieure aux témoins non fumeur. Le tabac accélère la perte osseuse post-ménopausique et multiplie le risque de fracture vertébrale par 3. Son mécanisme exact n'est pas connu : lorsqu'elle entraine une bronchopathie chronique, elle gêne l'activité physique (marche, sorties à l'extérieur) et elle entraine une diminution de poids qui sont des facteurs négatifs de la prévention de l'ostéoporose.

II - ACTIVITE PHYSIQUE

Il faut différencier l'activité en charge (marche) et l'activité musculaire (5). L'excès d'activité physique est nocif pour la minéralisation des os (exemple classique de l'ostéopénie des marathoniennes). Ce sont les exercices en charge qui sont les plus favorables. Dans l'enfance et l'adolescence, l'activité physique a un rôle prépondérant dans la constitution du pic de masse osseuse. Une diminution permanente de la mobilité ou une immobilisation prolongée multiplie par 4 ou 5, l'incidence des fractures du col du fémur.

La marche rapide ou semi-rapide est préférable à la marche lente ou au piétinement : elle doit s'effectuer chez les personnes âgées en terrain plat ou du moins non accidenté pour éviter les chutes. Le jogging n'est autorisé que chez les sujets avant 50 ans, dans les limites du raisonnable en ce qui concerne la durée (1 heure environ) et les dénivellations.

Les exercices d'assouplissement (gymnastique dite "suédoise") en particulier les flexions en cyphose dorsale (toucher ses pieds avec ses mains, les membres inférieurs en extension) sont inutiles voire même dangereux, favorisant les tassements dorsaux.

La natation, indiquée pour les lombalgies d'origine discale n'est pas utile dans les déminéralisations. La bicyclette ne semble pas efficace.

Les exercices violents : aérobic, gymnastique collective non adaptée sont contre-indiqués.

Les exercices musculaires mettant en tension les muscles s'insérant sur les zones de prédilection des fractures (rachis dorsal et lombaire (6), épaules, extrémité supérieure du fémur, poignets) ont un rôle de prévention. Les exercices d'équilibre tels qu'ils sont pratiqués parfois au cours de séances de yoga sont utiles pour la prévention des chutes.

Le port d'objets lourds, les efforts de soulèvement sont contre-indiqués.

Sur un plan pratique, les exercices conseillés sont :

- la marche : 1 heure environ 2 ou 3 fois/semaine

- et certains exercices quotidiens adaptés à chaque patient.

L'important est la régularité de ces exercices dans l'année : 9 à 10 mois sur 12 ont un effet réel de protection ; dans la plupart des séries et en pratique médicale courante, les malades interrompent leurs activités au bout de 2 ou 3 mois.

Il existe peu d'étude longitudinale évaluant les faits de ses exercices physiques pendant plusieurs années !

L'activité physique doit être modulée en fonction de l'âge et des autres localisations d'affection ostéo-articulaire (arthrose lombaire, gonarthrose et coxarthrose). Au delà de 50 à 55 ans, 4 à 6 heures d'exercices hebdomadaires sont le maximum à ne pas dépasser.

Enfin, il faut savoir que les femmes minces, menues à masse musculaire faible sont un terrain de prédilection des fractures vertébrales et des os périphériques : on évitera ainsi les pertes de poids excessives.

III - LA PREVENTION DES CHUTES

La grande majorité des fractures ostéoporotiques sont liées à une chute. La prévention de ces chutes est donc un élément important de l'hygiène de vie en particulier chez les sujets âgés.

Il faut débarrasser le domicile des objets encombrants : tapis, bibelots, fils de téléphone à terre etc..

Il faut laisser libre les espaces de circulation courante : couloirs, accès aux toilettes, salle de bain aménagée.

Les traitements hypotenseurs doivent être évalués et surveillés.

Les traitements sédatifs, tranquilisants, les hypnotiques doivent être employés avec mesure.

Il faut dépister et prévenir les phénomènes d'hypotension orthostatique.

Au total, ces règles simples, pour la plupart évidentes, logiques et de bon sens, sont la base incontournable de tous les traitements de l'ostéoporose.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

1 - NORDIN BEC, HORSMAN A, CRILLY RG et al, "Treatment of spinal osteoporosis in

postmenopausal women". Br Med J, 1980, 280 : 451-454.

2 - CHAPUY MC, ARLOT ME, DELMAS PD, MEUNIER PJ, "Effect of calcium and

cholecalciferol treatment for three years on hip fractures in elderly women". Br Med J,

1994, 308 : 1081-1082.

3 - SEEMAN E, MELTON L.J, O'FALLON WN, RIGGS B.L, "Risk factors for spinal

osteoporosis". Am J Med, 1983, 79 : 977-983.

4 - JENSEN G.F, "Osteoporosis of the slender smolker revisted by epidemiologic

approch".Eur. J. Clin - Imos, 1986, 16 : 239-242.

5 - CONSENSUS DEVELOPMENT CONFERNCE, "Diagnosis, prophylaxis, and treatment

of osteoporosis". Am J Med, 1993, 94 : 646-650.

6 - REVEL M, MAYOUX-BENHAMOU MA, RABOURDIN JP et al. "One-year psoas

training can prevent lumbar bone loss in postmenopausal women : a randomized controlled

trial". Calcif Tissue Int, 1993, 53 : 307-311.