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Titre: Ménopause et arthrose
Année: 1998
Auteurs: - Simon F.
Spécialité: Gynécologie
Theme: Ménopause

MENOPAUSE ET ARTHROSE

F. SIMON

I - Introduction

II - Epidémiologie

III - Pathogénie

IV - Rôle du traitement hormonal substitutif

V - Arguments expérimentaux

A] Expérimentation animale

B] Etude in vitro

VI - Conclusion

VII - Bibliographie

 

 

 

MENOPAUSE ET ARTHROSE

F. SIMON ·

 

 

 

INTRODUCTION

Chez les femmes après la ménopause, deux affections ostéoarticulaires sont fréquentes: l’arthrose et l’ostéoporose. Curieusement, elles coexistent rarement chez une même malade. Si le rôle de la carence oestrogénique et le bénéfice d’un traitement hormonal sont bien démontrés dans l’ostéoporose par contre les relations avec la maladie arthrosique ne sont pas évidentes !

Au rachis lombaire, les études et les conclusions sont difficiles puisque s’associent au niveau des corps vertébraux des phénomènes de déminéralisation et d'arthrose dégénérative. L’arthrose digitale en particulier des interphalangiennes digitale (IPD) appelée nodosités d’Heberden sont souvent associée à une atteinte des IPP (inter-phalangienne proximale), réalisant alors des nodosités de Bouchard.

Ce type d'arthrose permet une étude clinique et épidémiologique satisfaisante.

Son origine est vraisemblablement génétique.

Cette arthrose digitale est souvent associée à une gonarthrose fémorotibiale interne ou fémoropatellaire.

Les arthroses post-traumatiques et les arthroses sur anomalies morphologiques en particulier les dysplasies (hanche) n'ont pas de rapport avec la ménopause.

 

EPIDEMIOLOGIE

La prévalence de l’arthrose (maladie générale) est difficile à préciser car les études sont parfois cliniques d’autres radiologique ou anatomique. Mais dans tous les cas la maladie est rare avant 45 ans et la fréquence de ces arthroses digitales est faible chez l'homme : ainsi dans les nodosités d’Heberden, le sexe ratio est de 2/1 en faveur des femmes (VALKENBURG) (7).

HAUTEFEUILLE (2) signale ce type de nodosités chez 52,5% des femmes entre 50 à 59 ans, contre 30% pour les hommes, les formes féminines sont plus douloureuses que les formes masculines. Pour ce même auteur, l’arthrose survient d’autant plus tôt que la ménopause est précoce : en fait cette étude a été faite sur la rhizarthrose du pouce qui est une localisation différente de celle des nodosités d’Heberden.

L’association de l’arthrose des petites articulations des doigts et des genoux est particulièrement fréquente chez la femme avec comme facteur prédisposant la surcharge pondérale.

Ces notions évoquent un possible facteur métabolique et hormonal sur le tissu cartilagineux.

 

 

PATHOGENIE

Les oestrogènes et en particulier l’estradiol auraient pour certains auteurs, un effet néfaste sur le cartilage articulaire : l’arthrose se définissant par une atteinte dégénérative de ce cartilage articulaire.

Dans le rôle favorisant de l’obésité interviendrait non seulement le facteur mécanique mais peut être aussi l’excès d’estradiol qui peut être synthétisé par le tissu graisseux.

Pour SPECTOR (6) le chiffre d’hystérectomie (mais sans ovariectomie) est particulièrement élevé chez les femmes arthrosiques de 55 ans : ces hystérectomies ont été pratiquée 10 ans avant l’apparition de l’arthrose et pour la plupart des cas sur des lésions endométriales bénignes. Ces constatations ne sont pas confirmées par l’étude de FRAMINGHAM. La pratique médicale courante a montré que la coexistence d’une ostéoporose sévère et d’une arthrose est rare ; ceci a été démontré pour la coxarthrose par rapport aux fractures du col mais aussi par l’arthrose digitale chez les femmes ayant des tassements vertébraux. La carence oestrogénique favorise donc l’ostéoporose mais serait un facteur protecteur de l’arthrose, pourtant les études épidémiologiques utilisant la mesure de la densité osseuse par absorptiométrie n’a pas confirmé ces constatations cliniques. Il n’y a pas à l’heure actuelle, d’étude significative confirmant cette notion.

Selon DEQUECKER (1) la dissociation entre arthrose et ostéoporose s’expliquerait par des différences anatomique et morphologique.

 

ROLE DU TRAITEMENT HORMONAL SUBSTITUTIF

Compte tenu des séries actuelles importantes de malades traités par oestrogènes pour leur ménopause, on pourrait s’attendre à retrouver des travaux sur le rôle protecteur de cette hormone sur le cartilage et donc sur l’apparition de l’arthrose.

L’étude de FRAMINGHAM, n’a pourtant pas montré de modification de l’incidence de la gonarthrose chez des femmes substituées par oestrogènes. Il n’a donc pas de preuve formelle du caractère protecteur du traitement hormonal substitutif.

 

ARGUMENTS EXPERIMENTAUX

 

A] Expérimentation animale :

L’effet des oestrogènes sur le cartilage a été utilisé sur de nombreux modèles expérimentaux avec des résultats contradictoires.

Une étude sur la souris faite par SILBERBERG (5) a montré une protection de l’arthrose chez des mâles traités par oestrogène. Sur l’arthrose du lapin par ménisectomie ROSNER (3) n’a pas montré d’effet protecteur du valerate d’estradiol.

 

 

 

B] Etude in vitro :

La présence de récepteurs nucléaires du 17 Bêta estradiol dans le cartilage articulaire de plusieurs animaux représente l’argument essentiel en faveur d’une action des oestrogènes sur le cartilage (4).

Dans les cultures de cellules cartilagineuses les oestrogènes n’ont pas un effet direct sur les chondrocytes mais augmentent la quantité des protéoglycanes et du collagène de type II qui sont les éléments les plus importants de la matrice extra-cellulaire. Cet effet est dose-dépendant (4).

Le mécanique d’action du 17 Bêta estradiol sur ces cellules cartilagineuses est inconnu.

 

CONCLUSION

L'arthrose est plus fréquente après la ménopause sans explication clairement établie. Il n'y a pas de preuve clinique de l'effet protecteur ou néfaste du traitement hormonal substitutif.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

  1. DEQUECKER J., VERSTRAETEN A., COLLEE G., GIELEN J., "Confrontation osteoarthrosis-osteoporosis". A cross sectional and longitudinal study, In Epidémiologie de l'arthrose, PEYRON G.J.(ed), Paris, 1981 : pp. 147-155.
  2.  

  3. HAUTEFEUILLE P., DELCAMBRE B., DUQUESNOY B., ZYLBERBERG G., TONNEL F., FARRE J.M., Etude clinique et épidémiologique des arthroses de la main, Rev. Rhum., 1991, 58 : pp. 35-41.
  4.  

  5. ROSNER I.A., MALEMUD C.J., GOLDBERG V.M., PAPAY R.S., GETZY L., MOSKOWITZ R.W, Effects of estrogen on cartilage osteoarthritis, Arthr. Rheum., 1979, 22 : pp. 52-58.
  6.  

  7. ROUX C., POIRAUDEAU S., CORVOL M. "Ménopause et arthrose".In Reproduction humaine et hormones, ESKA (ed), 1993, volume VI, N° 8 : pp. 445-450.
  8.  

  9. SILBERBERG M., SILBERBERG R. Modifying action of estrogen on the evolution of osteoarthritis in mice of different ages, J.Endocrinol., 1963, 72 :pp. 449-451.
  10.  

  11. SPECTOR T.D., HART D.J., BROWN P., ALMEYDA J., DACRE J.E., DOYLE D.V., SILMAN A.J, Frequency of osteoarthritis in hysterectomized women, J. Rheum., 1991, 18: pp. 1877-1883.
  12.  

  13. VALKENBURG H.A., Clinical versus radiological osteoarthritis in the general population, In Epidémiologie de l'arthrose, PEYRON G.J (ed), Paris, 1981 : pp. 53-58.