AMP
APRES TRAITEMENT ANTICANCEREUX CHEZ LA FEMME
Alain
Audebert
IGF1-
35, rue Turenne-33000 BORDEAUX
INTRODUCTION
Grâce
à un dépistage plus précoce et aux récents progrès
thérapeutiques, les taux de survie et de guérisons se sont accrus
notablement pour de nombreux cancers, et en particulier ceux touchant la sphère
génito-mammaire.
Comme
dans beaucoup d'autres domaines concernés par la qualité de la
vie, il ne s'agit plus seulement de survivre, mais de bien vivre. Vivre bien,
c'est aussi pour les plus jeunes de pouvoir procréer.
Si
certaines conceptions sont obtenues spontanément, d'autres nécessitent,
à plus ou moins juste titre, une intervention médicale. C'est
dire que les médecins sont ou seront de plus en plus consultés
par des patientes " guéries " de leur cancer pour une demande
d'aide à la procréation, avec un désir marqué d'obtenir
la grossesse le plus vite possible.
En
dehors des aspects techniques, de nombreux problèmes sont évidemment
soulevés. Ils sont principalement liés au type de cancer, aux
traitements antérieurement pratiqués, aux risques délétères
des traitements éventuels pour améliorer la fertilité et
de la grossesse vis-à-vis du cancer, supposé guéri, et
son risque de récidives et bien sûr à la qualité
prévisible du conceptus.
Le
médecin se trouve alors confronté à des enjeux qui dépassent
souvent sa compétence et une concertation avec les oncologues est un
préalable indispensable avant toute décision thérapeutique
ou non. Dans le cas des AMP, il faudra alors élargir la multi disciplinarité
du groupe…
Chaque
cancer pose des problèmes particuliers et nous nous limiterons aux cancers
génitaux féminins qui, d'ailleurs, posent l'ensemble des problèmes,
avec en plus certaines particularités.
Enfin,
dans cette brève revue, nous nous limiterons à la seule fécondation
in vitro (FIV) comme méthode d'AMP.
LES
EFFETS DELETERES DES TRAITEMENTS ANTICANCEREUX
Nous
n'aborderons pas, dans ce chapitre, les traitements chirurgicaux, spécifiques
à chaque type de cancer, susceptibles d'entraîner eux aussi des
séquelles au niveau du tractus génital, délétères
pour la fonction de reproduction. Ces aspects seront abordés ultérieurement.
Le
principal déterminant en jeu est bien sûr l'altération de
la fonction gonadique et le retentissement sur le conceptus par la chimiothérapie
et la radiothérapie (1).
1-Gonadotoxicité
de la chimiothérapie
De nombreuses
publications se sont intéressées à la gonadotoxicité
des diverses chimiothérapies. Nous limiterons à quelques constatations
habituellement admises.
En théorie,
tous les agents chimiothérapiques sont toxiques pour le follicule en
cours de croissance. Les produits alkylants sont réputés comme
les plus toxiques (ils se fixent sur l'acide désoxyribonucléique)
en fonction de la dose cumulée reçue, car ils sont susceptibles
de détruire les follicules primordiaux (2).
Si globalement la tolérance est meilleure pour les femmes les moins âgées,
cette règle peut souffrir d'exceptions, d'autant plus qu'il existe de
grandes variations individuelles en ce qui concerne la sensibilité des
gonades. Il semble bien cependant que la ménopause survienne toujours
plus précocement.
Ces raisons
expliquent qu'il est impossible de prévoir la qualité de la fonction
ovarienne après chimiothérapie, d'autant plus que les perturbations
observées sous traitement peuvent aussi résulter de l'altération
de l'état général et des effets des autres traitements
adjuvants. Il n'existe pas, par ailleurs, de marqueur prédictif de l'atteinte
gonadique. Il est cependant considéré qu'une aménorrhée
persistant au-delà des 6 mois suivants l'arrêt de la chimiothérapie
a de fortes chances d'être définitive et incurable (3).
Selon les
produits, ou les associations utilisées, les répercussions sont
variables.
Par exemple, le protocole MOPP, s'il a bouleversé le pronostic de la
maladie d'Hodgkin, entraîne une aménorrhée définitive
chez la majorité des patientes et elles sont toutes ménopausées
avant 40 ans (4). Pour le cancer du sein traité par l'association Cyclophosphamide
5 Fluorouracile et Méthotrexate (CMF), une aménorrhée survient,
chez les plus jeunes, dans 30 % des cas, après prise de 6 cures. Mais
la durée de cette aménorrhée est imprévisible. Dans
une série italienne de 205 patientes, âgées de moins de
38 ans, 30 % des femmes présentent une ménopause précoce
dans les 6 mois qui suivent la chimiothérapie (5).
2-Effets
de la radiothérapie
L'irradiation
a des effets gonadotoxiques bien connus, avec en particulier un blocage
en prophase de méiose arrêtant la division des ovocytes (6).
Le risque d'aménorrhée augmente donc avec la dose délivrée.
Selon l'âge, la dose nécessaire d'irradiation ovarienne varie considérablement
: il faut au moins 8 Gy pour induire une insuffisance ovarienne chez la femme
jeune, alors qu'une ménopause peut être induite avec seulement
1 Gy à 40 ans. L'enfant semble plus résistant, et une puberté
normale apparaîtra si la dose n'a pas dépassée 7 Gy.
La prédiction des effets de l'irradiation est difficile à établir
en raison de la variation de la sensibilité individuelle et des imprécisions
des dosimétries (2).
La fertilité peut aussi être affectée par les effets
de l'irradiation sur le tractus génital. Chez la fillette, elle entraîne
des lésions irréversibles de l'utérus et des vaisseaux
affectant la valeur fonctionnelle de l'endomètre Les performances reproductrices
ultérieures sont altérées, avec près de 30 % d'accidents
(avortement spontané, accouchement prématuré, hypotrophie
ftale…) lors de la grossesse. Chez l'adulte, la survenue d'effets
similaires ne peut être exclue, mais les données sont moins consistantes.
Cela rend difficile l'utilisation de toute méthode d'AMP, y compris le
don d'ovocyte.
3-Les
associations chimiothérapie-radiothérapie
Les effets
synergiques de ces deux modalités thérapeutiques accroît
la gonadotoxicité.
Une ménopause survient chez la majorité des femmes, même
pour celles ayant subi une transposition ovarienne (7).
4-L'effet
mutagène
L'effet
mutagène de l'irradiation a été bien démontré
chez l'animal, tant sur les cellules somatiques que les cellules germinales.
Dans l'espèce humaine, il existe encore de nombreuses incertitudes expliquant
les attitudes extrêmes observées en pratique, car la majorité
des études portent sur les cellules somatiques.
Il en est de même pour la chimiothérapie, dont les agents sont
mutagènes expérimentalement.
Les données
épidémiologiques sur les enfants nés après irradiation
ou traitement chimiothérapique des parents ou chimiothérapie,
n'indiquent pas la survenue d'anomalies particulières et sont plutôt
rassurantes. Dans une étude récente, portant sur les 1078 enfants,
nés de parents traités par chimiothérapie, il n'a pas été
noté d'augmentation significative des taux d'anomalies congénitales,
d'anomalies cytogénétiques ou de pathologies particulières
(8).
Il semble
donc que le risque mutagène résiduel à distance d'un traitement
antimitotique ne justifie pas de déconseiller la survenue d'une grossesse,
en respectant un délai d'au moins 6 mois après la fin du traitement
(1). Bien évidemment, en raison du contexte, une surveillance obstétricale
attentive est réalisée et une amniocentèse est pratiquée
au moindre signe d'appel.
LES
CONCEPTIONS APRES CANCER
Certains
traitements conservateurs permettent de préserver la fertilité
d'obtenir ultérieurement des conceptions. Nous ne donneront que quelques
exemples, parmi les études publiées les plus récentes,
Ainsi,
dans une série de 44 patientes ainsi traitées pour des tumeurs
bordelines de l'ovaire, 17 grossesses ont été observées,
dont 15 sont survenues spontanément (1). Malheureusement des récidives
ont été observées avec des taux variant de 5,7 à
36,3 % selon le stade initial et le type de traitement effectué (annexectomie
ou kystectomie), cependant le taux de survie global n'a pas été
affecté après la gestion des récidives.
Deux
séries publiées, concernent les tumeurs germinales malignes de
l'ovaire, survenant parfois chez des patientes jeunes. Durant la chimiothérapie,
50 % des patientes présente une aménorrhée mais 96 % d'entre
elles ont retrouvé une fonction menstruelle normale et , pour un suivi
moyen de près de 5 ans, 7 enfants sont nés dans une série
de 45 cas (8). Pour le stade I le taux de survie st de 97 %. La deuxième
étude porte sur 169 cas, un traitement conservateur a été
appliqué pour 138 d'entre eux (9). Le taux de survie varie selon le type
de lésion (98 % pour les dysgerminomes, et les tératomes immatures).
Le suivi moyen a été de 67 mois et 55 conceptions ont été
observées, conduisant à 40 accouchements, car 9 fausses couches
sont survenues et 6 grossesses ont été interrompues. 4 malformations
ont été identifiées. Pour les auteurs, la fertilité
ne semble que marginalement affectée et aucune différence ne fut
constatée entre les patientes recevant ou non une chimiothérapie
complémentaire.
Les
tumeurs de la granulosa sont rares, quand elles surviennent chez des femmes
avant la ménopause, elles sont associées à la nullipare
et une anovulation, on retrouve aussi fréquemment une hyperplasie endométrite,
conduisant à un âge plus avancé au cancer de l'endomètre.
Dans une étude portant sur 146 femmes, 59 % étaient ménopausées.
Les divers traitements inducteurs de l'ovulation ont été utilisés
(10).
Une surveillance adéquate et rigoureuse est bien sûr fondamentale
dans ces cas.
Pour
le cancer du sein, une analyse des grandes séries de la littérature
regroupant ainsi 15114 cas ,416 grossesses ont été menées
à terme, donnant un taux assez bas de 2,7 %, il y a eu aussi des grossesses
précocement interrompues (11). Le délai entre la fin du traitement
et la conception varie de 27 à 43 mois (11).
METHODES
PROPOSEES POUR PRESERVER LA FERTILITE
Selon
le type de cancer, les stratégies permettant de préserver la fertilité
sont variées, mais dans tous les cas, souvent seules certaines formes
de cancer autorisent à prendre les mesures appropriées. Une sélection
rigoureuse des patientes et une information approfondie sur les risques s'imposent
avant toute décision.
Nous n'envisagerons que quelques procédés généraux,
et n'aborderons pas les techniques chirurgicales elles mêmes.
1-La
transposition ovarienne
La transposition
ovarienne a été proposée dès 1958 (12) pour préserver
la fonction ovarienne en cas d'irradiation pelvienne, à condition que
l'utérus et au moins un ovaire soient conservés.
Les techniques
de transposition ovarienne, dans la gouttière pariéto colique,
se sont simplifiées puisqu'elles sont actuellement réalisées
le plus souvent par cliochirurgie.
Si son utilité
est contestée, par certains, des grossesses sont pourtant obtenues spontanément,
sans replacement des ovaires au niveau de leur site initial, ce qui alourdirait
notablement la technique.
Si la préservation
de la fonction endocrine est satisfaisante, le taux de conception est moins
satisfaisant, puisque de seulement 15, 3 % dans une revue récente (13).
Dans une
série de 37 patientes, présentant divers cancers nécessitant
une irradiation et ayant subi une transposition ovarienne, 18 grossesses sont
survenues chez 12 patientes (14). 16 grossesses ont été spontanées,
dont 12 sans repositionnement des ovaires, et 2 ont été obtenues
après FIV.
2-La
cryopréservation de tissu ovarien
La cryopréservation
de tissu ovarien (CPTO) a été développée pour préserver
la fertilité des jeunes femmes soumises à des traitements anti-cancéreux
délétères pour la fonction ovarienne (15). Il s'agit principalement
des cas où une chimiothérapie ou une irradiation pelvienne sont
envisagées, à condition que les ovaires ne soient pas impliqués
dans le processus cancéreux (16).
Il s'agit
d'une méthode encore au stade expérimental, puisque des grossesses
n'ont ainsi été obtenues que chez l'animal. Avec les techniques
actuelles, seuls les follicules primordiaux sont capables de résister
à la congélation décongélation. Il faut donc, après
la décongélation assurer la maturation folliculaire soit par autogreffe
soit par maturation in vitro (17).
Les principales
indications sont, avant tout, soit les cas où une ovariectomie est nécessaire,
à condition qu'il existe du cortex sain et non apte à transmettre
une pathologie, soit ceux où une chimiothérapie ou une radiothérapie
pelvienne ou l'association des deux est nécessaire (18).
3-Les
analogues de la Gn-RH
La préservation
de la fonction ovarienne pour les patientes soumises à une chimiothérapie
est basée sur le concept de mettre les ovaires temporairement dans une
situation comparable à la pré puberté.
Une étude
a porté sur des femmes, âgées de 15 à 44 ans, 44
traitées pour des lymphomes,10 pour des leucémies et 8 pour un
lupus érythémayeux ou d'autres maladies auto immunes (19). Elles
ont reçu du DTRP6 administré avant le début du traitement
chimiothérapique et en association avec lui pour un maximum de 6 mois.
Les résultats ont été comparés à ceux de
55 femmes, ayant les mêmes types de traitement mais sans prise d'analogue
de la Gn-RH. Une élévation temporaire de la FSH a été
observée, témoin de la " souffrance " ovarienne.
Dans les cas de survie, dans le groupe ayant reçu l'analogue de la Gn-RH,
toutes les patientes ont eu un retour des cycles et une ovulation dans les 6
mois, contre moins de 50 % d'entre elles dans le groupe contrôle, les
autres présentant une ménopause précoce. Au plan hormonal,
les taux d'inhibine A et B ont diminué lors de la chimiothérapie,
mais sont redevenus progressivement normaux, chez les patientes présentant
un cycle menstruel normal (20).
Une autre
étude, a comparé, de la même manière l'utilité
de la prescription d'acétate de leuproréline, chez des enfants
ou des adolescentes soumis à une poly chimiothérapie (21). Dans
le groupe des 12 adolescentes recevant l'analogue de la Gn-RH, une fonction
menstruelle normale a été observée après l'arrêt
du traitement et 2 d'entre elles ont présenté ultérieurement
une grossesse. Au contraire dans le groupe sans analogue de la Gn-RH (4 seulement),
les adolescentes ont développé une aménorrhée hypergonadotrophique.
Ces travaux
démontrent le rôle protecteur apporté par les analogues
de la Gn-RH et, bien sûr, ces résultats doivent être confirmés
par des études avec des effectifs plus
importants.
4-Le
don d'ovocyte
Le don d'ovocyte
est une possibilité thérapeutique offerte aux patientes qui ont
subi une ovariectomie bilatérale ou présentant une insuffisance
ovarienne définitive.
Il faut néanmoins s'assurer de la normalité de l'utérus
et de sa bonne vascularisation (22).
L'avantage
du don d'ovocyte et qu'il ne pose plus le problème de la qualité
de la gamète (22). Les enjeux vis-à-vis des conséquences
de la grossesse restent les mêmes.
Dans ce
contexte, en dehors des aspects psychologiques lourdement marqués par
le cancer lui-même et le principe du don d'ovocyte, il n'existe pas de
particularités techniques quand le don d'ovocyte est mis en uvre.
Les centres
agréés pour le don d'ovocyte ont tous quelques cas de cette nature
(23, 24), mais aucune étude de large envergure n'a été
publiée.
LE
CANCER DU SEIN
1-Rappel
général
En France,10
% des 25000 cas annuels de cancers du sein sont diagnostiqués chez des
femmes de moins de 40 ans (11).
Ces cancers,
compte tenu de leurs particularités péjoratives habituelles à
cet âge (grade histopronostic élevé et récepteurs
hormonaux dans 75 % des cas, envahissement ganglionnaire dans plus de 50 % des
cas), conduisent à une prescription de chimiothérapie et d'hormonothérapie
adjuvante dans plus de la moitié des cas (11).
Le taux de rechute dans les dix années est de l'ordre de 50 %.
Pour les
cancers de bon pronostic (carcinome in situ, carcinome micro invasif, et carcinome
infiltrant de bas grade sans atteinte ganglionnaire) il ne semble pas que la
grossesse influence le pronostic du cancer, quel que soit le délai entre
le traitement du cancer et la conception (11). Pour les cancers plus évolués,
un délai de plusieurs années est recommandé.
2-Les
moyens de préserver la fertilité
Il concerne
essentiellement les femmes qui reçoivent un traitement adjuvant par chimiothérapie
dont nous avons rappelé les conséquences ultérieures sur
la fonction ovarienne avec des aménorrhées définitives
et des ménopauses précoces.
Les thérapeutiques
hormonales consistent en l'utilisation de Tamoxifène, dont les bénéfices
ont été validés chez la femme en pré ménopause,
et des agonistes de la Gn-RH qui réalisent une castration chimique réversible,
évitant la traditionnelle suppression de la fonction ovarienne soit par
la chirurgie soit par la radiothérapie. Ce traitement est en général
prescrit pendant au moins 3 années, et, bien évidemment, la fécondité
est annihilée pendant toute sa durée.
Une alternative
serait la CPTO avant l'exérèse de ces gonades. Cela paraît
illogique compte tenu des alternatives thérapeutiques pour réaliser
une castration. La CPTO ne figure d'ailleurs pas dans les indications proposées
par les promoteurs de cette technique (18).
3-La
FIV
Nous avons
vu que des grossesses survenaient spontanément après cancer du
sein traité. Si la fonction ovarienne se restaure spontanément,
il n'y a pas à priori d'indication à réaliser une FIV,
en l'absence de facteur associé justifiant le recours à cette
AMP. Des rapports font état de l'utilisation d'une méthode d'induction
de l'ovulation. Nous n'avons pas retrouvé de cas publié de grossesse
obtenue après FIV. Dans cette situation la FIV ne présente pas
de particularité technique. Il ne semble pas non plus que les quelques
cycles de stimulation soient susceptibles de modifier sensiblement le pronostic.
Dans une
étude récente, portant sur l'utilisation de la FIV chez 51 femmes
ayant présenté antérieurement un cancer, 6 avaient eu un
cancer du sein (25). 4 cycles ont été réalisés sans
l'obtention de grossesse. La FIV a aussi été utilisée avant
chimiothérapie pour congeler des embryons, et 4 cycles ont ainsi abouti
à la congélation d'embryons. Il semble qu'au moment de la publication
aucun embryon congelé n'ait été replacé.
LE CANCER
DU COL UTERIN
1-Rappel
général
Ces cancers
sont plus fréquents que les précédents chez la femme de
moins de 35 ans, puisqu'il est estimé qu'environ 450 nouveaux cas surviennent
chaque année (26).
Seuls les
stades (IA, IB et IIA) précoces peuvent faire l'objet d'une chirurgie
limitée conservatrice (27). Si un envahissement paramétrial ou
ganglionnaire est identifié, il est habituel de réaliser une radiothérapie
et même une chimiothérapie, dont l'adjonction améliore les
résultats.
2-Les
traitements conservateurs et la fertilité
Diverses
méthodes chirurgicales conservatrices sont disponibles pour traiter les
stades débutants du cancer du col.
Il s'agit
en premier lieu de la conisation qui peut être utilisée pour le
traitement des stades IA1, qui ont un excellent pronostic malgré la micro
invasion, car le risque d'extension à distance est faible. Ils représentent
environ 10 % des stades I.
Une étude prospective a utilisé cette méthode, après
consentement et assurance d'une surveillance étroite (frottis et curetage
endocervical réguliers), chez toutes les patientes présentant
un stade IA1 et désirant préserver leur fertilité (28).L'envahissement
ne dépassait pas 3 mm de profondeur et la taille des lésions était
inférieure à 7 mm. Aucune récidive ne fut constatée
pour un suivi variant de 6 à 20 mois. Cette étude ne portant que
sur 5 cas demande bien sûr à être validée par des
séries plus importantes.
Une autre étude s'est adressée aux Stades IB1 (29). 9 patientes
ont ainsi été traitées dans un premier temps par une chimiothérapie.
Celle-ci a entraîné une résolution complète des lésions,
ou la persistance d'une lésion in situ ou ayant une micro invasion limitée
à 3 mm (sauf dans 1 cas), à l'analyse de la pièce de conisation
secondaire. Lors d'un suivi moyen de 30 mois aucune récidive ne fut observée.
Pour 5 patientes essayant de concevoir, 3 ont présenté une grossesse,
et aucun cerclage n'a été pratiqué.
Une alternative
offerte pour ces lésions invasives est la trachélectomie, soit
par voie abdominale soit par voie vaginale.
Une série de trachélectomie par voie abdominale, associée
à un curage iliaque externe bilatéral, porte sur 17 cas de stades
IB et IIA (30). L'une a subi une hystérectomie dans un deuxième
temps, en raison de frottis anormaux. Pour les autres aucune récidive
n'a été observée. Il a été recommandé
aux patientes d'attendre 2 années, avec des contrôles rigoureux,
avant d'envisager une grossesse. Toutes les patientes ont démontré
une fonction menstruelle normale, et pour les 5 essayant de concevoir 2 grossesses
spontanées sont survenues, dont 1 se terminant par une fausse-couche.
Une trachélectomie par voie vaginale associée à une clioscopie
pour réaliser le curage iliaque est une solution alternative proposée
par D.Dargent (31). Une évaluation plus récente regroupe 82 patientes,
ayant un âge moyen de 32 ans, présentant des tumeurs avec des stades
IA1, IA2, IB et IIB, avec un des lésions limitées au col, dont
la taille n'excédait pas 4 cm, opérées depuis 1987 (32).
3 récidives ont été observées, chez des patientes
avec des lésions initiales de plus de 2 cm, et 2 sont mortes. Pour les
38 femmes susceptibles de devenir enceinte, 29 ont présenté une
grossesse, dont 27 spontanément et 2 grâce à une méthode
de procréation. 47 grossesses au total ont été dénombrées,
dont l'une extra-utérine. 8 patientes ont été perdues de
vue et 3 ont été interrompues. Pour les autres, 8 se sont terminées
par avortement spontané. Les autres ont permis la naissance d'un enfant
vivant, le plus souvent par césarienne. Pour diminuer le taux de fausse-couche,
il est désormais proposé une fermeture du cl en début de
grossesse, afin de prévenir les chorioamniotites.
3-La
FIV
Les séries
de traitement conservateur sont encore limitées. Peu de FIV dans cette
situation ont été rapportées. Les indications ne sont pas
différentes des FIV habituelles.
La stimulation et la grossesse ne semblent pas modifier le pronostic. Dans la
série de Dargent (32), 3 ont été obtenues après
IAC ou FIV.
Une autre série rapporte 2 cycles de FIV avec congélation d'embryons
(25).
LE
CANCER DE L'ENDOMETRE
1-Rappel
général
Il est admis
que 1 à 5 % des cancers de l'endomètre surviennent avant 40 ans
(33). Cela représente moins de 100 cas, chaque année en France.
Dans ces
cas, l'adénocarcinome de l'endomètre est généralement
bien différencié, de type endométrïode, avec un envahissement
myométrial réduit, donc à un stade précoce et de
pronostic plus favorable que celui des cas des femmes plus âgées.
Cette assertion n'est pas admise par tous. Dans une série de 500 patientes,
30 % des femmes ayant moins de 45 ans présentaient des métastases
occultes et globalement le pronostic était comparable à celui
des femmes plus âgées (34) ; l'auteur recommande donc une grande
prudence.
Le terrain
favorisant est bien connu : obésité, cycles irréguliers,
anovulation chronique, infertilité, ovaires polykystiques (60 à
70 % des cas)…c'est-à-dire des états de stimulation estrogènique
continue.
Dans 30
% des cas une atteinte ovarienne est associée.
2-Le
traitement conservateur et la fertilité
Cette lésion
est estrogèno dépendante dans 60 à 70 % des cas et est
susceptible de répondre favorablement à de fortes doses de progestatifs,
prescrits pendant en général au moins 3 mois. Les taux rapportés
de réponses favorables, selon les données des examens de contrôle,
varient de 50 à 83 % (35, 36).
Un traitement
conservateur peut donc, dans des cas bien sélectionné, être
réalisé afin de préserver la fertilité. Les critères
d'inclusion pour le traitement conservateur sont les suivants (33) :
-consentement éclairé
-diagnostic et bilan lésionnel affirmant les critères histologiques
(y compris les récepteurs) et d'envahissement (IRM, marqueurs, génétique…)
favorables que nous avons rappelés ; il doit aussi comprendre une évaluation
ovarienne par clioscopie.
-accord pour subir une hystérectomie après la naissance pour éviter
les récidives.
Le contrôle
de la guérison doit être rigoureux. Plus de 30 grossesses ont ainsi
été rapportées dans cette situation. Elles sont survenues
soit spontanément, soit après induction ovarienne simple et soit
après FIV (33, 37, 38). Le taux de grossesse, dans les cas rapportés,
est bas : environ 26 % (33).
Le risque
de récidives ne pouvant être exclu, un certain nombre d'hystérectomies
ont été réalisées après l'accouchement. Aucune
lésion résiduelle ou récidive n'ont été observées
dans ces quelques cas. Cette stratégie paraît recommandée
si une autre grossesse n'est pas fortement désirée.
Les critères
d'inclusion pour le traitement conservateur sont les suivants (33) :
-consentement éclairé
-diagnostic et bilan lésionnel affirmant les critères histologiques
(y compris les récepteurs) et d'envahissement (IRM, marqueurs) favorables
que nous avons rappelés, il doit comprendre aussi une évaluation
ovarienne par clioscopie.
-accord pour subir une hystérectomie après la naissance pour éviter
les récidives.
3-La
FIV
Les
cas ayant répondu favorablement au traitement, selon les critères
habituels, et nécessitant le recours à la FIV, doivent être
pris en charge aussi rapidement que possible.
La
réalisation de la FIV ne demande, dans ce contexte, aucune disposition
particulière en dehors de la surveillance étroite de l'endomètre
par l'imagerie. Il ne semble pas que l'endomètre soit moins réceptif
ou qu'il demande une préparation particulière.
Quelques
grossesse seulement, après FIV, ont été rapportées
dans les publications portant sur la fertilité après le traitement
conservateur de l'adénocarcinome endométrial (33, 35).
Ces
données fragmentaires ne permettent pas de répondre aux diverses
questions qui sont posées :
-quel est le schéma thérapeutique optimal ?
-quels sont moyens de surveillance à mettre en uvre et à
quel rythme ?
-l'utilisation d'un protocole utilisant un antagoniste de la Gn-Rh a-t-il un
intérêt ?
-l'hyper estrogènie induite par la stimulation favorise-t-elle les récidives
?
-doit-on réaliser systématiquement une hystérectomie après
la naissance ?
Quoi
qu'il en soit, il a été démontré, que dans des cas
bien sélectionnés pour des patientes fortement motivées
et acceptant de se plier aux contrôles nécessaires, cette technique
peut être appliquée avec succès sans particularité
technique.
CANCER
DE L'OVAIRE
1-Rappel
général
Tumeurs
borderlines 10 à 15 % des cancers de l'ovaire et 15 à 20 % des
tumeurs malignes de l'ovaire. 40 % d'entre elles surviennent avant 40 ans.
Elles surviennent à un âge plus précoce et ont un meilleur
pronostic (39). Le taux de survie à 7 ans est supérieur à
90 % pour les stades I.
Le
diagnostic au moment de la clioscopie n'est pas toujours facile, ces tumeurs
peuvent d'ailleurs être méconnues, et même lors de l'analyse
histologique les interprétations peuvent diverger sensiblement….
2-Le
traitement conservateur
Quand
l'atteinte est unilatérale, il est possible de réaliser une annexectomie
et préserver l'autre annexe, en s'étant bien assuré de
son intégrité. Ce geste peut être effectué par clioscopie
et doit s'accompagner de tous les gestes habituel de staging.
Si
l'annexe est unique, la seule thérapeutique conservatrice est la kystectomie,
en respectant toutes les règles de sécurité, mais il faut
savoir et dire qu'elle expose à davantage de récidives (taux estimé
de l'ordre de 15 % pour les stades I). Pour les stades plus avancés le
risque de récidive augmente. Pour les tumeurs dysgerminales de bon pronostic,
une chimiothérapie est associée à la chirurgie conservatrice,
elle n'affecte que modérément la fonction ovarienne, puisque près
de 90 % des patientes retrouve un cycle menstruel normal. Nous avons déjà
rappelé les résultats des principales séries publiées
avec cette approche, concernant divers types de tumeurs borderlines y compris
les dysgerminomes, les tératomes et les tumeurs de la granulosa (1, 8,
9, 10).
Bien
évidemment, si une annexectomie bilatérale a été
pratiquée, les seules solutions qui restent possibles sont soit la réalisation
d'une FIV avant la chirurgie d'exérèse avec
congélation des embryons obtenus pour un transfert ultérieur (40),
si le couple est déjà formé, soit de recourir plus tard
au don d'ovocyte (41).
3-La
FIV
Si
de nombreuses grossesses sont obtenues spontanément, le recours à
la FIV est parfois nécessaire.
Diverses
séries ont rapporté l'utilisation de la FIV pour l'obtention de
grossesse.
La première publication, concerne 2 patientes, traitées pour une
tumeur borderlines stade I, ont été incluses, 3 et 6 mois après
la chirurgie, dans un programme de FIV, avec l'obtention d'une grossesse (42).
Aucune récidive n'a été observée avec un suivi de
5 années.
Dans la plus importante concernant divers cancers, 3 grossesses ont été
obtenues lors de 17 cycles de FIV, réalisés chez 12 patientes,
donnant un taux de succès de 17,6 % (25). L'une des patientes ayant obtenue
une grossesse a présenté ultérieurement une récidive
et est décédée. Cela pose, bien évidemment, la question
du risque entraîné par la stimulation (43, 44, 45, 46). Il est
suggéré que seules les patientes porteuses de lésions stade
I peuvent faire l'objet d'une stimulation et que le nombre de cycles doit être
limité (1). Une étude multicentrique française a réuni
16 cas de patientes, ayant eu une tumeur borderline, qui ont été
traitées par induction de l'ovulation, 5 grossesses ont été
obtenues et aucune récidive n'a été observée (47).
Dans la série de Morice, comportant 33 cas de tumeurs borderlines traités
de manière conservatrice, pour les 14 grossesses obtenues, une seule
l'a été après FIV (1).
CONCLUSIONS
Face
à un cancer génital débutant ou de bon pronostic, le choix
de pratiquer une méthode conservatrice, chez une femme jeune désirant
préserver sa fertilité, ne saurait être envisagé
sans une évaluation rigoureuse du risque carcinologique face au légitime
désir de grossesse. Cela pose, bien entendu, le problème du consentement
éclairé et du choix par les patients, qui ne sauraient être
livrés seuls à ce choix. Ces traitements conservateurs exposent
à des risques variables de récidives, selon les cancers, mais
au plan individuel ils sont souvent peu prévisibles. Dans tous les cas,
il faut s'être assuré d'une bonne compliance pour l'indispensable
surveillance. Pour certains cancers, il faudra envisager d'emblée un
traitement complémentaire dès que l'enfant sera obtenu.
Si
dans de nombreux cas, la conception peut survenir spontanément
ou grâce à une simple stimulation ovarienne, les demandes en vue
de bénéficier d'un programme de FIV seront de plus en nombreuses.
Aux risques de récidives propres au cancer, s'ajoute alors ceux éventuellement
liés à la stimulation ovarienne et à la grossesse. Les
données sont inégales selon les cancers et de nombreuses incertitudes
persistent, en raison du faible nombre de cas publiés et suivis. Toute
décision doit être prise en accord avec les oncologues, qui ont
préalablement traité les patientes et qui continuent à
les suivre.
Les
indications de la FIV, dans ce contexte, ne sont pas sensiblement différentes,
de celles qui sont habituellement appliquées. Il n'y a pas de cancer
dont le traitement préalable a induit des séquelles de l'appareil
génital imposant le recours obligatoire à la FIV, qu'il s'agisse
des gestes chirurgicaux portant sur le col utérin ou la transposition
ovarienne. Il faut cependant signaler que pour certains cancers, il y a intérêt,
pour des raisons sécuritaires, à ce que la conception soit obtenue
le plus rapidement possible, ce qui peut conduire à passer plus rapidement
en FIV que dans les autres situations. Cela permet ainsi, après l'accouchement
s'il n'y a plus de désir de grossesse, de compléter éventuellement
un traitement, volontairement inachevé pour préserver la fertilité,
et se conformer aux recommandations thérapeutiques admises.
Au
plan technique, il n'a pas été rapporté de disposition
particulière à respecter pour la réalisation de la FIV
elle-même. La seule précaution à prendre, préalablement,
est de vérifier la " qualité " de l'utérus et
de sa vascularisation, si une irradiation importante a été réalisée,
surtout à un jeune âge. Le délai entre la fin du traitement
du cancer et la FIV est variable selon les cancers. Il est recommandé
d'attendre pour les cancers du sein et du col (2 à 3 années).
Il est souhaitable de réaliser rapidement la FIV pour les cancers de
l'endomètre et les tumeurs borderlines de l'ovaire. En cas de grossesse
survenant après une trachélectomie, il faudra recommander la réalisation
d'une fermeture du col, afin de réduire le taux de fausses couches spontanées,
liées à une chorioamniotite.
Il est probable que la réalisation plus fréquente de FIV chez
ces patientes aboutira à des recommandations supplémentaires.
La
diversification des méthodes pour préserver la fertilité
des malades cancéreuses apparaît comme un progrès légitime,
pour celles qui survivent. Néanmoins des précautions particulièrement
rigoureuses devront être prises face aux nombreuses incertitudes persistant
et au contexte sécuritaire et médico-légal actuel susceptible,
comme on le discerne dans d'autres domaines, de mettre un frein à cette
belle avancée, réalisée grâce aux efforts de nombreux
chercheurs et praticiens.
MOTS
CLES : AMP - FIV - Cancer génital féminin.
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