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Titre: La fenêtre implantatoire
Année: 2002
Auteurs: - Foidart J.-M.
Spécialité: Gynécologie
Theme: implantation

La fenêtre implantatoire

Sophie Perrier d'Hauterive 1,2, Jean-Michel Foidart2 et Vincent Geenen1

1 Université de Liège, Institut de Pathologie, Centre d'Immunologie, CHU-B23, 4000 Liège
2 Université de Liège, Département de Gynécologie et d'Obstétrique, CHR de la Citadelle, Bdv du 12ème deLigne, 4000 Liège

Correspondance:

Professeur V. Geenen
Maître de Recherches au FNRS

Université de Liège
Institut de Pathologie
Centre d'Immunologie
CHU-B23
4000 Liège - Sart Tilman
Tél.: ++32 (0)4/366 25 50
Fax: ++32 (0)4/366 29 77
e-mail: vgeenen@ulg.ac.be


Introduction

L'implantation embryonnaire est un processus complexe au cours duquel l'embryon humain s'appose d'abord à l'endomètre maternel, y adhère, puis finalement y pénètre et l'envahit. Alors que l'implantation peut se produire dans n'importe quel tissu du corps humain, l'endomètre, lui, est un des rares dans lequel l'embryon ne peut pas s'implanter excepté pendant une période très limitée - appelée fenêtre implantatoire - [1]. Au cours de cette période, il offre une réceptivité maximale à l'embryon [2, 3]. L'existence d'une fenêtre implantatoire est requise pour l'établissement d'un dialogue complexe entre la mère et l'embryon. Chez la femme, on pense que cette fenêtre dure à peu près 4 jours, du jour 20 au jour 24 d'un cycle menstruel normal et donc de LH+7 à LH+11 [4]. Le succès de l'implantation dans l'endomètre maternel résulte de la synchronisation de deux évènements biologiques. Le premier se fait indépendemment de la présence de l'embryon et débute à l'ovulation, quand la production de stéroïdes dans l'ovaire passe d'une sécrétion œstrogénique pure à une sécrétion mixte œstro-progestative. Sous l'effet de la progestérone, l'endomètre subit des modifications structurelles et moléculaires permettant à un embryon compétent de s'implanter au cours de la fenêtre. Le deuxième évènement biologique se produit avec la fertilisation et le développement du blastocyste qui va dialoguer avec l'endomètre maternel et participer activement à son implantation. [5] L'implantation embryonnaire est donc un remarquable processus paracrine basé sur des interactions embryo-utérines réciproques [6]. Lorsque les deux horloges biologiques sont synchronisées et que le dialogue est cohérent, l'implantation se produit à la mi-phase sécrétoire. En termes moléculaires, la réceptivité de l'endomètre semble résulter à la fois de l'aquisition de ligands ou de récepteurs facilitant l'apposition, l'adhésion, puis l'invasion, et de la perte de composants qui pourraient servir de barrière à l'embryon en voie d'apposition [5]. L'étude de la fenêtre implantatoire est grevée de difficultés, la première étant que l'étude de modèles humains in vivo est difficile à réaliser et éthiquement inacceptable. Jusqu'à présent, aucune théorie élaborée sur des études réalisées in vitro ne peut donner une idée satisfaisante sur la cascade exacte d'évènements, sur le rôle des nombreux et redondants facteurs de croissance, cytokines, chémokines ou molécules d'adhésion à l'interface materno-fetale, ni même sur les mécanismes régissant la tolérance à 'allogreffe' fœtale. Ainsi, il n'existe aucune définition claire de la 'fenêtre implantatoire [7]. De nombreux biomarqueurs ont été proposés, participant au processus implantatoire de façon positive (permissifs) ou négative (inhibiteurs). Certains de ces facteurs sont présents à la surface de l'épithélium endométrial et jouent un rôle significatif dans les phases d'apposition et d'adhésion du blastocyste. D'autres, par contre, ont été décrits au niveau de la matrice extracellulaire du stroma de l'endomètre et semblent importants au moment de l'invasion trophoblastique[8]. Malgré les progrès indéniables de la procréation médicalement assistée (PMA), l'absence de contrôle de l'implantation reste un obstacle majeur au succès de la grossesse. Il est donc primordial de mieux comprendre ce processus et de déterminer le mieux possible les caractéristiques d'un endomètre réceptif afin de mieux cibler le moment adéquat de la réimplantation embryonnaire dans les programmes de PMA.

Les acteurs de l'implantation

L'endomètre

Le microscope optique ne révèle aucune différence, au cours de la période péri-implantatoire, entre des patientes fertiles et des patientes qui ne le sont pas. Cela suggère que l'histologie a peu à nous offrir pour définir un endomètre réceptif et c'est au niveau des évènements moléculaires et biochimiques dans l'endomètre que la recherche doit s'orienter pour obtenir des informations sur ce processus complexe qu'est la réceptivité endométriale et l'implantation embryonnaire [2]. Toutefois, la microscopie électronique a apporté de nouvelles perspectives. En effet, les études de l'ultrastructure de l'endomètre ont révélé l'apparition de pinopodes, protrusions apicales des cellules épithéliales de l'endomètre aux propriétés de pinocytose. Chez une femme normalement réglée, ces pinopodes apparaissent entre les jours 19-21 du cycle menstruel , c'est à dire au moment présumé de la fenêtre implantatoire [2, 7]. Plus particulièrement, ils ouvriraient cette fenêtre mais ne semblent pas être présents pendant toute sa durée. Leur apparition est strictement réglée sous la dépendance de la progestérone. Leur demi-vie est de moins de 48 h. Il existe par ailleurs une corrélation entre le nombre de pinopodes et le taux d'implantation après transfert d'embryon. Le rôle exacte des pinopodes n'est pas encore bien défini mais il semblerait qu'ils interviennent dans les mécanismes de transduction à la surface de l'épithélium et dans les échanges de fluides et de protéines de faible poids moléculaire [9]. Le développement des pinopodes parraît lié aussi à l'apposition du blastocyste à l'épithélium luminal de l'endomètre [10]. Il faut noter que les traitements hormonaux en PMA accélèrent l'apparition des pinopodes [11]. La corrélation entre le moment de leur apparition dans le cycle et la fenêtre d'implantation, leur localisation spatiale à la surface luminale de l'endomètre, et les études in vitro ayant révélé leurs interactions avec l'embryon [12] ont amené à penser que, parmi d'autres facteurs, les pinopodes pourraient constituer des marqueurs de la réceptivité endométriale.

Les hormones

Il est bien établi que les stéroïdes sexuels sont essentiels pour la prolifération et la décidualisation de l'endomètre, le préparant ainsi à l'implantation embryonnaire [13]. Après l'ovulation, la progestérone transforme l'endomètre en une structure sécrétoire qui va nourrir l'éventuel blastocyste et le préparer pour son implantation et son développement. Cette transformation en un endomètre sécrétoire est accompagnée d'une cascade bien orchestrée d'expression de gènes qui vont faciliter ou, au contraire, limiter l'implantation embryonnaire [14]. Par exemple, la transformation de l'endomètre après l'ovulation est concomittante à une modification d'expression des récepteurs des stéroïdes qui orchestrent cette transformations. Il a été démontré que les récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone sont brutalement perdus au moment de l'implantation [15] et cette 'down-regulation' semble être progestérone-dépendante. On pourrait envisager que la diminution des récepteurs déclenche la production par l'endomètre de protéines spécifiques de l'implantation. Cependant, il devient de plus en plus évident que les stéroïdes ovariens, à côté de leur rôle bien connu sur l'endomètre, sont aussi des médiateurs du dialogue embryo-utérin par le biais de molécules paracrines [6]. En effet, les hormones jouent un rôle crucial dans l'expresion, la modulation ou l'inhibition des nombreux facteurs de croissance, cytokines ou molécules d'adhésion exprimés à l'interface materno-fétal [2]. Parmi ces hormones, certaines jouent un rôle crucial comme la progestérone, les œstrogènes, l'hCG, les inhibines, les activines, la relaxine, la calcitonine, le CRH. Plus récemment, l'importance de la leptine, produite par les adipocytes, a été étudiée en physiologie implantatoire. La leptine est le produit de l'expression du gène ob et agit via l'hypothalamus sur le masse graisseuse du corps humain. Cependant, elle joue également un rôle en physiologie de la reproduction. En effet, une étude récente [16] a démontré que les souris mutantes ob-/- sont infertiles. Leur fertilité est cependant restaurée par l'injection de leptine recombinante [17]. De nombreuses études semblent révéler que que l'effet de la leptine en physiologie de la reproduction est due à son interaction avec l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien [18]. Chez la femme, les taux plasmatiques de leptine sont plus importants que chez l'homme [19] et sont maximaux durant la phase lutéale [20]. Par ailleurs, la leptine et son récepteur sont produits par l'endomètre maternel et par le placenta [21]. La leptine semble ainsi une nouvelle hormone placentaire participant au controle de la croissance fétale et au développement. Elle modulerait également le caractère invasif du cytotrophoblaste [22]. Elle constitue de toute façon un candidat intéressant dans le dialogue paracrine entre l'embryon et l'endomètre maternel. Une étude récente a également révélé que la leptine pourrait jouer un rôle de prévention de la fausse-couche. En effet cette étude portait sur des patientes qui avaient une histoire de fausses-couches récurrentes. Elle a révélé que les taux plasmatiques de leptine étaient plus faibles dans le groupe de ces patientes qui à nouveau présentaient une fausse-couche par rapport à celles qui cette fois avaient une grossesse évolutive. Cependant de grandes variantations d'une patiente à l'autre dans les deux groupes ne permet pas encore d'utiliser la leptine comme marqueur de prédiction de bonne évolution d'une grossess [23].

Les cytokines et les facteurs de croissance

Les cytokines sont des glycopeptides régulateurs produits par la plupart des cellules nucléées. Ces peptides ont des effets pleiotropes, qu'ils exercent au niveau local de façon paracrine, autocrine ou juxtacrine sur un très grand nombre de types cellulaires. Il est maintenant établi que des cytokines sont exprimées, produites et actives au niveau de l'endomètre humain [24-26]. La fenêtre implantatoire peut être ouverte par toute une série de cytokines. De plus, le succès de l'implantation embyonnaire dépend d'un dialogue entre les cytokines sécrétées par le blastocyste et celles sécrétées par les tissus maternels. En effet, l'endomètre est un important site de production de cytokines et de leurs récepteurs, de même que l'embryon. L'origine cellulaire de ces cytokines est très variable mais prédomine au niveau de l'épithélium glandulaire ou dans les cellules stromales décidualisées [24, 27, 28]. Les études réalisées sur l'implantation chez la souris ont révélé que les cytokines jouent un rôle important voire même prépondérant [29]. Plusieurs facteurs de croissance ou cytokines ont été proposés comme marqueur de réceptivité de l'endomètre:

1 CSF-1

Le colony-stimulating factor est abondamment exprimé par les cellules épithéliales et stromales de l'endomètre et par le trophoblaste. Quant à son récepteur, le protooncogène c-fms, il est exprimé sur l'embryon et le placenta [30]. La souris ostéopétreuse (op -/-) est une souris mutante chez qui le gène du CSF-1 manque. Il a été démontré que ces souris sont infertiles par défaut d'implantation [31]. Chez la femme, l'expression du CSF-1 et c-fms augmente dès le 22ème jour du cycle et est maximale en fin de phase sécrétoire et en début de grossesse [32]. Ces informations portent à croire que cette cytokine est importante dans l'implantation.

2 LIF

Le leukemia inhibitory factor est une glycoprotéine également exprimée au niveau de l'endomètre humain, de la décidua et du cytotrophoblaste mais pas au niveau du syncytiotrophoblaste qui exprime plutôt de l'IL-6. Chez la souris, Bhatt et al. a démontré que l'épithélium d l'endomètre contient une grande quantité d'ARN messager codant le LIF au J4 postovulatoire, correspondant au jour de l'implantation chez la souris [33]. Par ailleurs, Stewart et al. ont démontré que la production utérine de LIF chez la souris est indispensable pour l'implantation embryonnaire. En effet, les souris LIF-/- sont fécondes mais l'implantation ne se produit pas. L'administration de LIF exogène à ces mêmes souris restaure une implantation correcte. Il semblerait par ailleurs que le LIF est essentiel pour la décidualisation étant donné que les tentatives de décidualisation ches les souris LIF-/- ont échoué [34]. Les études réalisées chez la femme tendent à confirmer l'importance du LIF dans l'implantation de l'embryon humain. Cependant, son rôle n'est pas encore élucidé. Il a été démontré que la production endométriale de LIF varie au cours du cycle menstruel [35] et cette expression est maximale au moment supposé de la fenêtre implantatoire [36-38]. Le taux des transcrits du LIF sont trois fois plus élevés dans les glandes de l'endomètre que dans le stroma. Le contrôle du LIF endométrial est en partie assuré par d'autres cytokines et par les stéroïdes [38]. Dans le cadre de la procréation assistée, il est possible que la cinétique de production du LIF soit modifiée, étant donné que la maturation de l'endomètre, en cycle stimulé, semble avancée [39]. De plus, le LIF peut être réduit chez les femmes infertiles [40]. En effet, une étude basée sur la comparaison des taux de LIF obtenus sur le liquide de lavage de la cavité utérine de patientes fertiles et de patientes présentant une infertilité d'étiologie inconnue a démontré des taux réduits chez les patientes infertiles[40]. Par ailleurs, des transcripts du récepteur du LIF sont présents au niveau du blastocyste, et leur expression varie en fonction du stade de développement [41]. Ainsi, l'endomètre humain produit du LIF en quantité maximale lors de la fenêtre d'implantation et l'embryon est capable de répondre à ce signal. Le traitement d'embryons avec du LIF semble avoir un effet bénéfique sur la qualité de l'embryon et semble augmenter le nombre d'entre eux qui va progresser jusqu'au stade blastocyste [42]. Enfin, LIF semble moduler in vitro la differenciation du placenta [43] d'un syncytiotrophoblaste villeux à invasif. Ainsi, le fait que le LIF endométrial soit produit de façon maximale au moment de l'implantation et que sa production soit réduite chez les patientes présentant une infertilité d'étiologie inconnue suggère l'importance de cette cytokine dans l'implantation de l'embryon humain. Ces dernières années, nous nous sommes particulièrement intéressé au pattern de sécrétion du LIF dans l'epithélium endométrial et surtout, nous avons expérimenté l'hypothèse que l'embryon lui-même pourrait participer au contrôle de l'expression du LIF endométrial. Ainsi, nous avons pu remarquer que dans nos cultures primaires de cellules épithéliales d'endomètre, des signaux embryonnaires précoces tels que l'hormone chorionique gonadotrope (hCG) ou des facteurs de croissance (IGF-1 et surtout IGF-2) stimulent de façon dose-dépendante la sécrétion de LIF alors que ces différents facteurs ont peu d'effet sur la production d'une cytokine de type TH2, l'interleukine 6 (IL-6) (Fertility and Sterility, 70-3, suppl.1, O-166, 1998).

3 IL-1

La famille de l'Interleukine 1 comprend 3 peptides: l'IL-1a'IL-1ß et un antagoniste appelé IL-1ra. L'IL-1 joue aussi un rôle important dans le processus implantatoire. En effet, l'administration à des souris d'un antagoniste des récepteurs de type 1 de l'IL-1 bloque l'implantation [44]. IL-1 est produit au niveau de l'endomètre principalement par les cellules stromales et la décidua, de façon cycle dépendante avec un maximum d'expression au cours de la phase lutéale [45]. Il y aurait comme rôle de moduler les fonctions épithéliales. Les macrophages utérins, l'ovocyte et l'embryon produisent également de l'IL-1. Les récepteurs à l'IL-1 sont de deux types:
IL-1RtI et IL-1RtII. Ils sont exprimés au niveau de l'endomètre humain, principalement au niveau de l'épithélium, avec un maximum au cours de la phase lutéale. Ils sont également exprimés au niveau du trophoblaste (syncytiotrophoblaste) où IL-1 stimule la production d'hCG. Chez l'homme, le rôle exact de l'IL-1 n'est pas encore bien établi. Entre autres fonctions, on sait qu'IL-1 stimule la production de LIF et d'intégrines par l'épithélium, d'IL-6 par l'épithélium et le stroma [6]. Ainsi, le pattern d'expression de l'IL-1 au cours du cycle menstruel et l'existence de plus en plus évidente d'un dialogue entre le blastocyste et l'endomètre par le biais de l'IL-1 suggèrent que l'embryon peut jouer un rôle dans l'expression des différentes protéines clés de l'endomètre réceptif [3].

4 IL-6

L'interleukine-6 est une glycoprotéine sécrétée par une grande variété de cellules imunitaires et non immunitaires. L'IL-6 partage avec le LIF le même signal de transduction gp130 [46]. Cependant, les souris IL6-/- présentent une implantation embryonnaire normale [47]. Chez la souris, l'IL-6 est donc utile mais non indispensable. Chez l'humain, l'IL-6 est exprimé au niveau de l'endomètre et sa production varie au cours du cycle menstruel; faible en phase proliférative, l'expression augmente en phase sécrétoire [48]. Les cellules épithéliales et stromales produisent de l'IL-6 aussi bien in vitro qu'in vivo [49]. Le trophoblaste produit également de l'IL-6 et cette production se fait principalement au niveau du syncytiotrophoblaste [50]. Quant au récepteur à l'IL-6, on le retrouve au niveau de l'endomètre, du trophoblase ainsi que de l'embryon [41]. Ainsi, de nombreuse études concordent pour dire que l'IL-6 aussi joue un rôle dans la période péri-implantatoire.

5 EGF

La famille de l'epidermal growth factor comprend l'EGF, le TGF-a, l'heparin-binding-EGF (HB-EGF) et d'autres molécules apparentées à l'EGF comme l'amphireguline ou le betacellulene. Les EGF se lient à des récepteurs spécifiques, les ErbB, dont il existe plusieurs isoformes: ErbB 1-4 [14]. EGF est présent dans l'endomètre humain au cours du cycle menstruel, dans la décidua et dans le placenta [51], ce qui suggère un rôle pour ce facteur de croissance dans le processus de l'implantation. Tout comme le LIF, un des rôles de EGF semble être la stimulation du développement embryonnaire. EGF et TGF-a semblent également stimuler la croissance du trophoblaste in vitro [52], d'autant plus que leurs récepteurs ont été retrouvés sur le placenta [53] et sur l'embryon préimplantatoire [54]. Récemment, un intérêt plus particulier a été manifesté pour le HB-EGF. En effet, chez la souris, il est exprimé concomittament à l'implantation [55], de même que les récepteurs aux EGF [56]. Dans l'épithélium humain, HB-EGF est exprimé de façon maximale au moment de la réceptivité utérine [57]. Sur base d'études récentes, on pourraît penser que HB-EGF joue un rôle dans la phase d'adhésion de l'embryon à l'endomètre maternel. Il semble également intervenir dans la croissance embryonnaire comme le suggère les études in vitro qui montrent que HB-EGF améliore le développement et la qualité des embryons in vitro. Finalement, HB-EGF se fixe au blastocyste humain, ce qui conduit à une augmentation de production de hCG [58].

6 Glycodéline (PP-14)

La glycodéline (ou protéine placentaire-14) fait partie de la famille des lipocalines. Il existe deux formes glysosylées de la protéine:
-glycodéline A (GdA): il s'agit d'une des plus abondantes glycoprotéines retrouvées dans l'endomètre sécrétoire et décidualisé. En effet, dans l'endomètre humain, on ne détecte pas de GdA durant les jours 5 à 17 d'un cycle menstruel normal mais l'épithélium glandulaire commence à en produire seulement 4 à 5 jours après l'ovulation et ce jusqu'aux menstruations [59]. En cas de grossesse, la production de GdA continue à augmener dans la décidua, le placenta et le fluide amniotique; la concentration la plus importante étant observée entre la 10ème et la 18ème semaine de gestation [60]. Les trompes de Fallope synthétisent également la PP14 [61]. La progestérone, la relaxine et la hCG sont les principaux stimulateurs physiologiques de la production de GdA [59]. Le rôle exacte de la GdA dans le processus implantatoire est encore inconnu. Son absence au moment de l'ovulation pourrait faciliter la fertilisation. De plus, on pense qu'elle a des propriétés immunorégulatrices comme l'inhibition de la prolifération des cellules T, facilitant ainsi l'implantation et le maintien de la grossesse en réduisant la réponse inflammatoire locale développée par la mère contre l'allogreffe fœtale [62, 63]. Dans les cycles stimulés, on observe une augmentation significative de l'expression de GdA durant la fenêtre implantatoire, en comparaison avec un cycle non stimulé. Cette augmentation d'expression est en concordance avec le fait que la stimulation ovarienne induit un avancement de la maturation de l'endomètre [64].
-glycodéline S: cette isoforme est synthétisée principalement dans le système reproducteur masculin où elle est sécrétée par les vésicules séminales.

Molécules d'adhésion cellulaire

1. Intégrines

Les intégrines sont des hétérodimères transmembranaires composés de 2 sous-unités: alpha et bêta. Comme dans tous les tissus, il existe, dans l'endomètre, des intégrines présentes de façon constitutive et notamment: alpha2bêta1, alpha3bêta1, alpha6beta1, alpha6bêta4 et alpha5bêta1 [65]. De plus, certaines autres intégrines endométriales sont sous dépendance hormonale. Les intégrines alpha1beta1 (récepteur au collagène) et alpha4beta1 (récepteur à la fibronectine) sont modulées par la progestérone: elles apparaissent en même temps que la production de progestérone et lorsque les récepteurs de la progestérone (PR) sont à leur plus grande concentration [66]. Par contre les intégrines avbêta3 (récepteur de la vitronectine) apparaîssent quand la sécrétion de progestérone est à son maximum mais quand les PR sont à leur plus faible concentration. Ces 3 intégrines ne sont conjointement exprimées que lors de la fenêtre implantatoire, des j20 au j24 du cycle menstruel. Il a été démontré qu'une modification de ce pattern d'expression des intégrines endométriales est associé à une infertilité par défaut de réceptivité de l'endomètre [67, 68]. Un interêt plus particulier est porté sur avbêta3, dont l'expression, comme on l'a mentionné ci-dessus, débute sur les glandes endométriales au moment où l'embyon s'implante et perdure jusqu'en début de grossesse. alphavbêta3 sert de récepteur à des ligands de la matrice extracellulaire et semble moduler les fonctions endométriales et embryonnaires. Il apparaît qu'une expression abérante ou retardée de avbêta3 est responsable de la faible réceptivité endométriale observée dans plusieurs situations pathologiques comme l'endométriose, l'hydrosalpinx [69, 70]. Il semblerait également que l'embryon humain est capable de stimuler l'expression de avbeta3 sur les cellules épithéliales de l'endomètre en culture et ce, par l'intermédiaire entre autres de l'IL-1 [71]. De plus, le ligand principal de avbêta3, l'ostéopontine, est également exprimée dans l'endomètre humain de façon cycle-dépendant avec un maximum d'expression durant la mi-phase lutéale. Cependant, le rôle exact joué par les intégrines dans l'implantation embryonnaire et le début de grossesse n'est pas encore élucidé. Il semblerait qu'elles interviennent dans les interactions entre l'embryon et l'endomètre au moment de l'implantation et de la placentation [72].


2. Mucines

Les mucines sont des glycoprotéines de haut poids moléculaire présentes à la surface des cellules épithéliales humaines, y compris de l'endomètre [4]. Parmi ces mucines, MUC-1 est particulièrement étudiée dans l'épithélium endométrial. MUC-1 est une glycoprotéine membranaire dont il existe deux isoformes: MUC-1/SEC qui est la forme sécrétée et MUC-1/Y. MUC-1/SEC interagit et se lie spécifiquement avec le domaine extracellulaire de MUC-1/Y [4]. Classiquement, on pense que MUC-1 agit comme molécule d'anti-adhésion lors de l'implantation embryonnaire en empéchant les interactions entre l'embryon et l'épithélium endométrial [73]. Cependant, ce rôle ne semble pas aussi bien établi et est même controversé actuellement. En effet, les études chez l'animal ont montré que l'expression de MUC-1 est minimale au moment de l'implantation. De plus, les souris MUC-1-/- ont un endomètre très réceptif à l'implantation. Par contre, lorsque les cellules endométriales de souris surexpriment MUC-1, l'attachement du blastocyste murin est franchement inhibé. De plus, chez le lapin, une down-regulation de MUC-1 par l'embryon est observée au moment de l'implantation, suggérant que seuls les embryons compétants peuvent réduire l'expression MUC-1. Chez l'animal donc, tout porte à croire que MUC-1 empêche bien l'implantation [72]. Chez l'humain, au contraire, l'expression de MUC-1 par l'épithélium endométrial semble dépendante de la progestérone et augmente dès la fin de la phase proliférative, pour être maximale à la mi-phase sécrétoire, c'est à dire au moment de la fenêtre implantatoire humaine[73]. De plus, le bastocyste pré-adhésionel exprime les différentes isoformes de MUC-1 tant au niveau de l'ARN messager qu'au niveau de la protéine. En présence d'un embryon en voie d'apposition, l'épithélium exprime plus de MUC-1 à sa surface. Il n'est donc pas impossible que l'embryon soit capable de synthétiser MUC-1/Y, qui est le récepteur de MUC-1/SEC présent sur l'épithélium endométrial. Ainsi, puisque la progestérone augmente l'expression épithéliale de MUC-1 en phase sécrétoire, que la présence d'un embryon compétant augmente également cette expression et que ce même embryon est capable d'interagir avec MUC-1/SEC via le récepteur MUC-1/Y, on peut se demander si, chez l'humain, MUC-1 est réellement un obstacle aux interactions entre l'embyon et l'endomètre ou si, au contraire, il ne jouerait pas un rôle clé dans le dialogue materno-fetal en tant que site privilégié d'attachement du blastocyste sur l'épithélium [2, 6]. Tout n'est pas si simple. Les récentes études in vitro de co-culture ce cellules épithéliales et d'embryons humains ont révélé que, lorsque le blastocyste adhère aux cellules épithéliales, il existe une inhibition paracrine de MUC-1 au site d'implantation. Ainsi, lors de la phase d'apposition, la présence de l'embryon augmente l'expression de MUC-1 au niveau des cellules épithéliales. Lorsque par contre l'embryon compétant adhère à l'épithélium, il est capable de cliver MUC-1 au niveau du site d'implantation. Ces récents résultats suggèrent donc que MUC-1 est donc une molécule anti-adhésive qui peut être locallement clivée par le blastocyste humain compétant en phase d'adhésion [74].

Facteurs de transcription: HOXA 10 et HOXA 11

Comme le montrent les expériences sur les animaux transgéniques, ces gènes HOXA 10 et HOXA 11 sont nécessaires pour l'implantation. En effet, les souris HOXA 10 -/- et HOXA 11-/- présentent des défects d'implantation. Chez l'homme, ces deux gènes sont exprimés de façon cyclique dans l'endomètre avec un maximum au cours de la fenêtre d'implantation [75, 76]. Leur rôle est encore peu connu. On pense qu'ils pourraient contrôler l'expression d'autres protéines clés lors de l'établissement de la réceptivité de l'endomètre.

Angiogenèse et implantation

L'angiogenèse consiste en la formation de nouveaux vaissaux sanguins à partir de vaissaux déjà existants, ce qui requiert la dégradation de la matrice extra-cellulaire. Le système reproducteur est un site actif d'angiogenèse où le processus se produit physiologiquement et de façon cyclique [77]. En effet, dans l'endomètre, l'angiogenèse est requise pour reconstruire l'endomètre après les menstruations et le transformer en une muqeuse vascularisée et réceptive à l'implantation et la placentation [78, 79]. Après les menstruations et durant la phase proliférative, les artérioles spiralées s'allongent et se transforment et un système de capillaires se forme, tout particulièrement sous l'épithélium. Au moment de l'implantation, les artérioles spiralées sont constituées d'un endothélium entouré par une gaine de muscle lisse. Dans l'endomètre, c'est l'angiogenèse par intussusception et par élongation qui prédomine. Le contrôle de l'angiogenèse utérine résulte d'un équilibre entre des facteurs activateurs et des facteurs inhibiteurs. Parmi ces facteurs, on retrouve:

VEGF

La famille des Vascular endothelial growth factors (VEGF) comprend six membres: VEGF-A,B,C,D,E et le Placental growth factor (PlGF) [80]. Les VEGF semblent être les facteurs les plus importants dans le contrôle de l'angiogenèse, dans les modifications vasculaires permettant à l'endomètre de devenir réceptif à l'implantation embryonnaire et dans le processus même de l'implantation [81]. VEGF-A est le plus étudié des membres de la famille. Il est un puissant agent mitogène au niveau des cellules endothéliales. Il est exprimé dans l'endomètre en phase proliférative, aussi bien au niveau de l'épithélium qu'au niveau du stroma [82]. Par contre, après l'ovulation, son expression au niveau des cellules stromales diminue fortement et il n'est plus exprimé qu'au niveau de l'épithélium. La fécondation chez les souris VEGF-A-/- est léthale pour les embryons et on observe des défects de placentation. VEGF-B n'est pas exprimé au niveau de l'endomètre tandis que l'expression de VEGF-C augmente au cours de la phase sécrétoire du cycle menstruel, la producion étant principalement due aux cellules T natural killer (NK) qui envahissent l'endomètre et y prolifèrent au cours de la phase sécrétoire. VEGF-D est aussi exprimé de façon cycle-dépendant dans l'épithélium et le stroma endométriaux. L'expression des différents VEGF dans l'endomètre peut être induite par une série de facteurs de croissance et de cytokines comme le TNF-a, le TGF-bêta, l'IL-1ß, les EGF, l'IGF-1. L'hypoxie et l'hypoglycémie sont également d'importants stimulateurs de la production de VEGF. La plupart des études a montré qu'il existe une expression de VEGF plus importante au niveau de l'épithélium par rapport au stroma et plus importante au cours de la phase sécrétoire par rapport à la phase proliférative, période correspondant à une haute activité angiogénique [83]. Il existe trois récepteurs aux VEGF: VEGF-R1-2 et -3. Ils font partie des la famille des récepteurs à protéine kinase. VEGF R1 et R2 se fixent au VEGF-A avec haute affinité et sont des régulateurs majeurs de l'angiogenèse [84]. Les cellules endothéliales situées au niveau de l'endomètre en phase proliférative expriment fortement le VEGF-R2. Après l'ovulation, elles expriment surtout le VEGF-R1. Cela est important car, suivant le type de récepteur auquel il se fixe, le VEGF-A aura des fonctions différentes. Quand il se fixe au récepteur de type 2, il induit une prolifération des cellules endothéliales et quand c'est au type 1, il induit une migration de ces cellules [77]. Les VEGF-R3 sont présents uniquement sur les cellules NK.

FGF

La famille des fibroblast growth factors (FGF) comprend huits membres dont seulement trois (FGF-1,2 et 4) sont exprimés au niveau de l'endomètre et plus particulièrement l'épithélium. Les FGF stimulent l'angiogenèse, en synergie avec les VEGF, en augmentant l'expression des VEGF-R2 [85]. Par ailleurs, VEGF facilite la libération de FGF par la matrice extra-cellulaire [86]. Il existe deux types de récepteurs aux FGF: FGF-R1 et -2, qui sont exprimés surtout en phase sécrétoire.

Angiopoietine

Cette famille comporte trois membres: Ang-1, -2 et -3. Ang-1 est exprimé au niveau des muscles lisses des parois vasculaires et se lie à son récepteur R-Tie 2 situé au niveau de l'endothélium. Ang-1 permet donc de stabiliser la structure endothélium-gaine musculaire. En se fixant à son récepteur, Ang-1 dilate les vaissaux et en diminue la perméabillité. Il prévient également l'apoptose des cellules endothéliales [77]. Ang-2 est exprimé en phase sécrétoire, principalement par les cellules NK. Ang-2 se fixe également au récepteur Tie-2 pour lequel il entre en compétition avec Ang-1 [84]. Cependant, quand Ang-2 se fixe au récepteur, il n'y a pas de signal transmis et l'apoptose se fait au niveau de l'endothélium.

TNF alpha

Le tumor necrosis factor est une cytokine pleiotrope qui induit entre autre l'angiogenèse [87]. Son expression est maximale au cours de la phase sécrétoire au niveau de l'épithélium , de l'endothélium, des muscles lisses des artères spiralées et des marcrophages.

TSP-1

Thrombospondin-1 est une glycoprotéine de la matrice extra-cellulaire inhibitrice de l'angiogenèse. Elle est exprimée par les cellules stromales de l'endomète de façon cycle-dépendante avec un maximum en phase sécrétoire [77] au cours de laquelle elle inhiberait la formation de microvaissaux .

Conclusions

L'implantation embryonnaire est une étape-clé du processus de la reproduction dans de nombreuses espèces. La notion de fenêtre implantatoire reste à caractériser en termes moléculaires tant du côté de l'endomètre que du côté de l'embryon. Le fait que le blastocyste des mammifères s'implante toujours du côté du pôle animal (où se trouve la masse cellulaire interne des cellules souches embryonnaires) suggère l'expression à ce niveau d'un profil spécifique de molécules d'adhésion, différent du pôle végétatif constitué du seul trophoblaste.
Parmi les nombreux acteurs répertoriés ici, il importe d'analyser en profondeur l'action dans l'espèce humaine de ceux qui jouent un rôle crucial révélé chez la souris par les techniques d'inactivation génétique ciblée. La notion de dialogue entre l'épithélium endométrial et le blastocyste est aussi fondamentale et il conviendra d'étudier aussi le rôle actif au sein de ce dialogue de signaux embryonnaires précoces comme l'hCG et l'IGF-2. Enfin, la placentation prolonge directement l'implantation et il est évident que l'angiogenèse est la caractéristique essentielle de cette autre grande étape du développement embryonnaire et du processus de reproduction.


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