Supplémentation en vitamine D
chez l'enfant et la femme enceinte : pourquoi, pour qui et jusqu'à
quand ?
Michèle GARABEDIAN
Depuis son identification au début
des années 1920, la vitamine D est reconnue comme étant « le »
facteur anti-rachitique et anti-ostéomalacique, qui favorise la minéralisation
de la trame collagénique du squelette, os et cartilage de croissance (1). Plus
tard ont été mis en évidence d'autres effets bénéfiques
de cette vitamine sur le métabolisme calcique et le métabolisme osseux.
Ainsi, l'apport de vitamine D aux femmes enceintes prévient la survenue d'accidents
hypocalcémiques chez leurs nouveau-nés et diminue la prévalence des
défauts de minéralisation de l'émail chez les jeunes enfants (2).
De plus, chez les personnes âgées, la supplémentation vitaminique
D ralentit la perte osseuse et réduit le risque de tassements vertébraux
et de fractures (3). Enfin, il est maintenant admis que les fonctions de la vitamine
D sont encore plus étendues et débordent le cadre du métabolisme
calcique et osseux. Ses nouvelles fonctions incluent : - un effet bénéfique
sur la différenciation de l'épiderme, d'où son utilisation actuelle
dans le traitement du psoriasis; - un effet régulateur plus général
de la différenciation cellulaire, ouvrant des perspectives intéressantes
en oncologie ; - et un effet immunomodulateur, conduisant à envisager son utilisation
pour retarder le rejet de greffes hétérologues et la survenue de maladies
auto-immunes telles que encéphalopathies ou néphropathies auto-immunes,
ou diabète de type I (4).
Cette multiplicité des fonctions
de la vitamine D oblige à se poser la question du bénéfice attendu
lorsqu'on envisage une supplémentation ou un traitement par la vitamine D.
Trois sortes de buts peuvent être recherchés : -1. corriger les effets
cliniques délétères d'une carence en vitamine D ; -2. prévenir
la survenue de cette |