LES
PROBLEMES D'ERECTION : UNE SOUFFRANCE ENCORE TROP SOUVENT CACHEE
Jacques Buvat
Association
pour le Développement de l'Information
et de la Recherche sur la Sexualité - BP 63 - 59003 LILLE Cedex.
Les problèmes d'érection, ou dysfonction érectile soulèvent
un intérêt croissant depuis la commercialisation du Sildénafil
(Viagra®), premier médicament à la fois efficace et bien accepté
en ce domaine. Des données récentes suggèrent un impact
important sur la qualité de vie de l'homme et de sa partenaire, qui déborderait
largement la sphère sexuelle, et pourrait justifier leur dépistage
systématique. Nous ferons ici le point des données objectives
dont on dispose quant à leur prévalence, leur retentissement sur
la qualité de vie, les freins qui semblent persister vis à vis
d'un recours médical, et l'utilité éventuelle d'un dépistage
systématique. Les recommandations aux auteurs limitant le nombre des
références à 10, seules les plus importantes seront trouvées
dans la rubrique " références " à la fin de l'article.
Les autres pouvant être communiquées sur demande.
PREVALENCE
DES PROBLEMES D'ERECTION :
Un
nombre croissant d'études épidémiologiques leur a été
consacré ces dernières années. Le tableau I résume
les résultats de l'une des plus importantes, la Massachusetts Male Aging
Study (MMAS) (1) qui évalua 1290 américains de plus de 40 ans.,
Cinquante deux pour cent rapportaient des problèmes d'érection,
leur prévalence étant très significativement corrélée
à l'âge, passant de 40% à 40 ans à 67 % à
70 ans. Ces problèmes ont été répartis en trois
degrés en fonction de leur intensité : dysfonction érectile
complète lorsqu'aucune pénétration n'était possible,
dysfonction érectile modérée ou minime dans les autres
cas. Autant une dysfonction érectile qualifiée de modérée
dans la mesure où elle permet au moins occasionnellement la pénétration
peut-être très gênante si cette pénétration
n'est obtenue que de façon laborieuse, qu'elle n'est maintenue qu'en
limitant l'amplitude des mouvements de va et vient, et qu'elle n'aboutit donc
qu' à un rapport très peu satisfaisant, sinon humiliant, autant
les dysfonctions érectiles minimes, correspondant souvent à des
troubles de l'érection seulement occasionnels, ne se situent qu'à
la limite de la normale. La plupart des hommes en ont été victimes
au cours de leur vie. Pour ces raisons, dans cet article nous ne tiendrons compte
que des dysfonctions érectiles complètes et modérées
que nous regrouperons sous le vocable de dysfonction érectile significative,
ou problèmes d'érection significatifs . Dans la MMAS, la prévalence
moyenne de ces dysfonctions érectiles significatives est de 35% après
40 ans, passant de 22% à 40 ans à 49% à 70 ans, avec une
prévalence moyenne de dysfonctions érectiles complètes
de 9.6% pour l'ensemble de la population de plus de 40 ans, augmentant progressivement
de 5% à 40 ans à 15 % à 70 ans.
La MMAS a également cherché à préciser les facteurs
de risques pour les problèmes d'érection. Elle a d'abord trouvé
une corrélation hautement significative avec l'âge. Les autres
facteurs de risques peuvent être déduits de l'augmentation des
dysfonctions érectiles complètes (absence de toute pénétration)
dans certaines sous-populations. Indépendamment de l'âge, de nombreuses
maladies générales augmentent leur prévalence : Comparée
aux 9.6% de l'ensemble de la population, celle-ci atteint 39% chez les sujets
avec cardiopathie, augmentant encore si les cardiaques fument (56%), et 15%
chez les hypertendus, du fait surtout d'une augmentation de fréquence
chez les hypertendus fumeurs (20%), la prévalence n'étant que
de 10% chez ceux qui ne fument pas. Elle atteint aussi 28% chez les diabétiques,
18% chez les sujets avec ulcère gastro-duodénal non traité,
et 15% chez les sujets avec arthrose non traitée. La prévalence
de la dysfonction érectile est par ailleurs majeure chez les sujets déprimés,
25 à 90% selon le degré de la dépression évaluée
par tests psychométriques.
La prévalence des dysfonctions érectiles totales est également
augmentée chez les hommes qui prennent des médicaments, particulièrement
cardiotropes, hypotenseurs, hypoglycémiants, les problèmes d'érection
constituant probablement plus, pour ces derniers, une conséquence de
la maladie traitée que du traitement lui-même, également
vasodilatateurs (36%), suggérant une forte augmentation de la prévalence
en cas d'athérome. On peut en conclure qu'une proportion élevée
de la clientèle de base du médecin généraliste (ses
" chroniques "), ainsi que de celles du cardiologue et du diabétologue,
souffrent de problèmes d'érection significatifs.
La MMAS objectiva également une corrélation inverse significative
avec le taux du HDL cholestérol, soit un indice supplémentaire
du rôle de la maladie vasculaire dans les problèmes d'érection,
puisque cette corrélation est tout à fait parallèle à
celle qu'on a trouvé avec la maladie coronarienne.
La MMAS a été récemment actualisée en réévaluant
les mêmes hommes huit ans plus tard (2). Le but était de calculer
l'incidence annuelle de nouveaux cas de dysfonction érectile dans cette
population. Malheureusement, cette étude a regroupé l'ensemble
des cas de dysfonction érectile sans détailler leur répartition
selon l'intensité, ne permettant pas de séparer les cas significatifs
des minimes. L'incidence annuelle globale est de 26 pour 1000 hommes après
40 ans. Elle est bien sûr corrélée à l'âge
(12â dans la cinquième décade, 30â dans la sixième
et 46â dans la septième). Cette incidence annuelle des nouveaux
cas est également plus élevée dans différentes maladies
chroniques : Ainsi 51â chez les diabétiques traités contre
25â des non diabétiques, 42â des hypertendus traités
contre 26â de ceux qui ne le sont pas et 23â chez les non hypertendus,
58.3â des sujets traités pour cardiopathie contre 39â des sujets
cardiaques non traités et 24â des sujets sans cardiopathie. Bien
qu'on puisse supposer que les sujets traités ont une pathologie plus
grave, ces données suggèrent que l'impact nocif de la maladie
sur la sexualité peut réellement être aggravé par
son traitement.
Plusieurs enquêtes épidémiologiques plus récentes,
effectuées dans d'autres pays , fournissent des résultats comparables
(tableau II). Dans toutes ces études la prévalence des problèmes
d'érection est aussi très significativement corrélée
à l'âge, et dans la plupart au diabète, aux cardiopathies,
à l'hypertension artérielle, l'hyperlipidémie, les problèmes
prostatiques, l'ulcère gastro-duodénal, la dépression,
la chirurgie pelvienne, un niveau économique défavorisé,
et un niveau d'instruction faible. Leur prévalence peut ainsi atteindre
un niveau très élevé dans certaines populations à
risque : 50 % chez les hommes de 70 ans et plus (Braun et coll 2000, Parazzini
et coll 2000), 70 % chez les malades cardiovasculaires traités, y compris
dysfonction érectile complète chez 39% (1), 51 % chez les diabétiques
de type I et 37 % chez ceux de type II (Fedele et coll 2000), 63 % chez les
scléreux en plaques (Zorgon et coll 1999). La corrélation avec
la consommation de tabac et d'alcool n'est par contre retrouvée que dans
une partie des études. Fumer apparait cependant comme un cofacteur net
dans la MMAS, faisant passer la prévalence de la dysfonction érectile
complète de 8.5 % (hypertendus non fumeurs) à 20 % en cas d'hypertension
artérielle, de 21 % à 56 % en cas de cardiopathie traitée,
de 9.4 % à 20 % en cas d'arthrose non traitée, et de 21 % à
52 % en cas de traitement vasodilatateur. Dans la même étude, une
consommation d'alcool supérieure à 600 ml/semaine augmente également
significativement la probabilité de dysfonction érectile.
En France, deux enquêtes ont eu lieu au cours des dix dernières
années. En 1992, 1339 hommes âgés de 18 à 69 ans
ont été interrogés téléphoniquement dans
le cadre de l'étude ACSF (3). Sept pour cent déclarèrent
avoir eu souvent et 12% parfois, une totale absence d'érection. Comme
dans toutes les études précédentes ces prévalences
étaient corrélées avec l'âge, avec respectivement
4 et 8% de réponses " souvent " et " parfois " entre
20 et 24 ans, 8 et 11% entre 35 et 44 ans, et 10 et 19% entre 55 et 69 ans (Bejin
et coll, 3, tableau II).
Le tableau III montre les résultats de l'enquête française
la plus récente, effectuée par la SOFRES en 1994 sur un échantillon
de 1000 hommes âgés de plus de 17 ans (4). La prévalence
globale des problèmes d'érection est comparable à celle
de la MMAS et des études du tableau II : 51% des hommes de 45 à
55 ans et 61% de ceux de 55 à 65 ans. La proportion des hommes avec problèmes
d'érection significatifs est un peu moindre que dans la MMAS (10% de
45 à 55 ans, 25% de 55 à 65 ans, et 27%, dont 11% d'impossibilité
totale de pénétration, de 65 à 75 ans).
IMPACT
SUR LA QUALITE DE VIE
La
première étude épidémiologique à avoir étudié
les relations entre fonction sexuelle et qualité de vie fut celle de
JØnler et coll (5). Elle consista à faire remplir un auto-questionnaire
par 1680 hommes à l'occasion d'une consultation pour dépistage
du cancer de la prostate. L'étude retrouva comme on pouvait s'y attendre
une corrélation hautement significative (p < 0.001) entre dysfonction
érectile et âge, mais aussi une corrélation inverse hautement
significative (p < 0.001) entre dysfonction érectile et chacun des
cinq paramètres étudiés de la qualité de vie, persistant
après ajustement pour l'âge. Au cours de la National Health and
Social Life Survey réalisée aux USA, Laumann et coll (1999) ont
également trouvé une association significative entre problèmes
d'érection et faible degré de satisfaction tiré de la vie
relationnelle du couple, à la fois en ce qui concerne les satisfactions
physique et émotionnelle, et le sentiment de bonheur conjugal. Il est
cependant impossible de déterminer, à partir des données
précédentes, si ce sont les problèmes d'érection
qui altèrent la qualité de vie ou si, à l'inverse, c'est
l'altération de la qualité de vie qui est à l'origine des
problèmes d'érection. L'expérience clinique suggère
que cette relation existe dans les deux sens, et peut induire un cercle vicieux.
Une étude de Fugl-Meyer (6) fournit des éléments de réponse
: Elle a évalué plusieurs aspects de la satisfaction existentielle
chez 413 hommes avec dysfonction érectile. Comme on pouvait s'y attendre,
ces hommes avaient un niveau de satisfaction sexuelle très faible. Les
auteurs les avaient répartis en probablement psychogènes (pas
de facteur organique important identifié), principalement organiques,
et mixtes. Chez les sujets probablement psychogènes, la diminution de
satisfaction était plus globale, incluant une diminution de la satisfaction
tirée de la vie dans son ensemble, ainsi que de celles tirées
de la vie de couple, et de la vie familiale. Une analyse factorielle complémentaire
démontra que la satisfaction sexuelle d'un homme est un facteur prédictif
puissant de la satisfaction tirée de la vie dans son ensemble, non seulement
chez les sujets avec problèmes d'érection supposés psychogènes,
mais également chez ceux avec problèmes principalement organiques.
Ainsi, chez les hommes affectés de problèmes d'érection,
la diminution de la satisfaction sexuelle semble à l'origine d'une diminution
de la satisfaction existentielle globale. Au cours de la même étude
cette causalité devait être confirmée par une amélioration
très significative (quasi normalisation) de tous les paramètres
de satisfaction existentielle (vie relationnelle, vie familiale, et vie dans
son ensemble), après le retour d'une vie sexuelle satisfaisante sous
traitement par auto-injections intra-caverneuses.
Willke et coll (7) ont également objectivé chez les hommes avec
problème d'érection une diminution significative des scores de
santé générale, de santé sociale et de santé
mentale mesurés par le Duke Health Inventory, ainsi que de l'estime de
soi, et une augmentation significative des scores de dépression. Litwin
et coll (1998) ont aussi observé une diminution significative du bien-être
émotionnel au Rand 36 items Health Survey.
Ces données sont en bon accord avec le vécu des problèmes
d'érection que nous décrivent les couples au cours de nos consultations
quotidiennes. Chez l'homme, plus qu'une frustration sexuelle, les problèmes
d'érection induisent un sentiment obsédant de dévalorisation,
de honte, sinon de culpabilité vis-à-vis de la partenaire. Ils
sont à l'origine d'un véritable problème d'identité
masculine souvent exprimé par ces mots simples : je ne me sens plus un
homme. Ceci s'accompagne fréquemment d'un repli sur soi, d'une anxiété,
d'une irritabilité, et d'un évitement de la tendresse et de l'intimité,
toutes situations à " risque " de rapport sexuel, que l'homme
ne se sent plus prêt à assumer. Chez sa partenaire, peu prise en
compte jusqu'à présent dans ces évaluations de qualité
de vie, également plus qu'une frustration sexuelle, c'est souvent une
perte de la qualité de vie de couple, qui repose justement, pour beaucoup
de femmes, sur la tendresse, l'intimité et la complicité. Chez
elle aussi les problèmes d'érection conduisent souvent à
un véritable problème d'identité féminine, du fait
de la fréquente confusion entre absence d'érection et absence
de désir pour elle. Ce alors que les problèmes d'érection
surviennent souvent entre 40 et 60 ans, soit un âge où la femme
s'inquiète du devenir de sa féminité et de ses capacités
de séduction. Les problèmes d'érection sont donc une épreuve
très pénible aussi pour la partenaire.
BENEFICES
PSYCHOLOGIQUES ET DE QUALITE DE VIE ASSOCIES A LA CORRECTION DES PROBLEMES D'ERECTION
Plusieurs
études ont confirmé l'importance du bénéfice psychologique
consécutif à la correction pharmacologique des problèmes
d'érection. Cela a particulièrement été le cas avec
les auto-injections intra-caverneuses en dépit du caractère plutôt
déplaisant de ce traitement, qui implique de s'enfoncer une aiguille
dans le pénis avant le rapport sexuel. Dès 1987, Althof et coll
rapportaient les résultats d' évaluations psychologiques faites
avant traitement, puis après trois mois d'auto-injections de papaverine
dans un petit groupe de 29 hommes avec problèmes d'érection. Après
trois mois on observait une diminution significative des scores de dépression,
d'anxiété phobique, de détresse psychologique, d'hostilité,
et de sensitivité interpersonnelle par rapport aux valeurs avant traitement.
L'amélioration de ces deux derniers paramètres est particulièrement
importante pour la partenaire, qui fait souvent les frais de l'hostilité
et de la sensitivité générées chez l'homme par ses
problèmes d'érection. Cette étude montrait d'ailleurs également
une amélioration significative de la vie relationnelle. Mais le bénéfice
psychologique paraissait encore plus global, avec augmentation significative
de la confiance en soi, incluant non seulement la confiance de l'homme en ses
capacités de séduction sentimentale et sexuelle, mais aussi en
ses capacités intellectuelles et professionnelles. Ces résultats
confirment l'expérience clinique : Le problème d'identité
qui résulte des problèmes d'érection peut considérablement
amoindrir l'homme dans sa vie relationnelle, sociale, et professionnelle, en
induisant un manque de confiance en soi généralisé.
Les résultats de l'étude de Willke et coll (7) sont encore plus
convaincants puisque l'évaluation a cette fois porté sur un nombre
d'hommes beaucoup plus important (579 américains), traités pendant
18 mois par auto-injections intra-caverneuses d'Alprostadil (prostaglandine
E1) et réévalués tous les 3 mois par le Duke Health Inventory.
L'instauration du traitement fut suivie d'une augmentation non significative
des scores de santé générale et de santé sociale.
Surtout le score de santé mentale s'améliorait cette fois significativement,
ceci incluant particulièrement les sous-scores d'anxiété,
de dépression, et d'estime de soi. Ces résultats ont été
confirmés par la série américaine plus courte de Gheorgiu
et coll (1996), et par celle de Willke et coll (1998), ayant cette fois inclus
848 européens et sud-africains également traités par auto-injections
intra-caverneuses d'Alprostadil et évalués par le Duke Health
Inventory.
Les patients de Willke (7) furent également évalués par
le Brief Symptom Inventory avant et sous traitement. De nouveau l'évolution
sous traitement fut marquée par une amélioration progressive et
significative de plusieurs scores psychologiques : Sévérité
globale des symptômes psychologiques, dépression, anxiété,
et sensitivité interpersonnelle. Furent également améliorés
de façon significative les symptômes obsessifs-compulsifs, l'hostilité,
l'anxiété phobique et les idées paranoïdes. Ceci suggère
que les problèmes d'érection étaient responsables d'une
détérioration de ces différents paramètres psychologiques,
corrigée par leur amélioration sous traitement.
Tout récemment une étude de Shabsigh et coll (1999) consacrée
au Sildenafil a rapporté des résultats convergents. Des sujets
consultant pour problèmes d'érection et présentant des
symptômes cliniques de dépression ont été évalués
par les échelles de dépression de Hamilton et de Beck avant et
pendant un traitement par Sildenafil ou placebo (double insu). Les scores de
dépression mesurée par ces deux échelles se sont effondrés
dans le sous-groupe des sujets améliorés en ce qui concerne leurs
problèmes d'érection. Il s'agissait manifestement d'une conséquence
de l'amélioration sexuelle, et non d'un effet anti-dépresseur
du Sildenafil, la dépression diminuant aussi chez les sujets améliorés
sexuellement par le placebo, tandis qu'elle ne fut pas améliorée
en cas d'échec du Sildenafil sur les problèmes d'érection.
Ceci confirme de nouveau que ceux-ci peuvent être à l'origine d'
une réaction dépressive significative.
Contrairement aux données précédentes, deux études
récentes consacrées à des sujets traités pour cancer
de la prostate par radiothérapie interstitielle (Sanchez-Ortiz et al
2000) ou chirurgie radicale (Drachenberg et al 1999), n'ont pas trouvé
d'influence négative d'une éventuelle dysfonction érectile
(présente chez 51% des 114 sujets dans la première étude,
et 70% de ceux de la seconde) sur la satisfaction tirée de la vie dans
son ensemble. Dans la seconde étude, 88% des hommes avec problèmes
sexuels iatrogènes jugeaient que ceux-ci avaient peu d'impact sur leur
qualité de vie, et 74% jugeaient qu'ils avaient peu d'impact sur leur
relation de couple. Il est cependant possible que l'expérience du cancer
ait conduit ces hommes à modifier la hiérarchie de leurs problèmes
existentiels, les préoccupations quant à leur survie étant
probablement passées au premier plan.
A cette exception près , de nombreuses données objectives confirment
que les problèmes d'érection sont fréquents dans la population
générale, plus particulièrement chez l'homme vieillissant
et chez les malades chroniques, et qu'ils sont souvent associés à
une souffrance psychologique chez l'homme et chez sa partenaire. Ces problèmes
peuvent être améliorés objectivement par différents
traitements, particulièrement pharmacologiques. En améliorant
les problèmes d'érection, ces traitements améliorent clairement
la souffrance psychologique et la satisfaction existentielle. On peut alors
se demander pourquoi si peu d'hommes consultent à propos de leurs problèmes
d'érection.
FREINS
A LA CONSULTATION MEDICALE POUR PROBLEME D'ERECTION
Nombreuses
sont aujourd'hui les études qui en attestent : seule une faible proportion
des hommes atteints de problèmes d'érection consultent pour ce
motif. Ainsi dans l'enquête SOFRES déjà citée (4),
moins d'un quart de ceux qui rapportaient un problème d'érection
significatif avaient consulté (21% en cas de problème d'érection
modéré et 23% en cas de dysfonction érectile complète).
Dans l' enquête MORI, menée en 1997 et 98, sous l'égide
de l'International Society for Impotence Research (ISIR) dans 10 pays du monde
incluant la France, la proportion était plus importante mais n'atteignait
que 51%. Dans une enquête de Sandoica et coll menée en 1997 auprès
de diabétiques espagnols, seuls 30% de ceux qui avaient des problèmes
d'érection significatifs s'en étaient plaints à leur médecin.
Dans une étude américaine rapportée en 2000 par Baldwin
et coll et portant sur 500 hommes de plus de 50 ans consultant un urologue pour
un motif sans rapport avec la sexualité, 218 (44%) reconnaissaient avoir
des problèmes d'érection, parmi lesquels seulement 22% en avaient
discuté avec leur médecin traitant (8). La proportion semble même
encore plus faible dans certaines populations : 5% seulement des sujets avec
problèmes d'érection ont consulté à ce propos dans
l'étude danoise de Soldstad et Hortoff (1993) consacrée à
des hommes de classe moyenne âgés de plus de 50 ans, soit la même
proportion que dans une étude américaine de Cogen et Steinman
(1990) consacrée à des sujets âgés issus d'un milieu
social défavorisé (un seul sur 24, les autres hommes s'en tenant
à éviter toute activité sexuelle).
Pourquoi si peu d'hommes consultent-ils pour leurs problèmes d'érection
? Probablement tous n'en souffrent pas, ou plus. L'expérience clinique
montre particulièrement que certains hommes qui en ont beaucoup souffert
au moment où leurs problèmes sont apparus voient leur souffrance
s'amenuiser ou disparaître lorsque avec le temps ils se résignent.
On ne dispose que d'informations limitées sur la proportion des hommes
qui souffrent réellement de leurs problèmes d'érection.
Une étude hollandaise de Bosch et coll (1999) a évalué
187 hommes de 50 à 75 ans. Quatorze pour cent présentaient une
dysfonction érectile significative. La gêne qu'ils en éprouvaient
était intense chez 7%, modérée chez 31%, et faible ou nulle
chez 60%. Dans une étude turque de Ozveren et coll (2000), 22% des hommes
avaient une dysfonction érectile significative parmi lesquels seuls 44%
s'en disaient gênés de façon importante. Enfin dans la Cologne
Male Survey, publiée par Braun et coll en 2000 (9), et ayant porté
sur 4489 hommes de 30 à 80 ans, 19.2 % présentaient des problèmes
d'érection, parmi lesquels seulement 36.7 % se jugeaient insatisfaits
de leur vie sexuelle. Au total, dans ces trois études un peu moins de
la moitié des hommes affectés de problèmes d'érection
(37 et 44%) s'en trouvaient vraiment gênés. Ceci reste toutefois
plus que la proportion de ceux qui consultent.
La principale explication à cette discordance tient probablement au fait
que les hommes éprouvent encore une forte gêne à parler
de leurs problèmes sexuels. Ceci est suggéré par certaines
réponses à l'enquête ISIR-MORI déjà citée.
Quand on énumère aux hommes une série de problèmes
touchant la santé, et qu'on leur demande de préciser ceux qu'ils
aborderaient le moins probablement avec un médecin, les problèmes
d'érection arrivent au premier rang. C'est particulièrement le
cas pour 42% des Français. Pourtant quand au cours de la même enquête
on pose la question " Pensez-vous que si les hommes parlaient de leurs
problèmes d'érection, cela les aiderait à moins en souffrir
et à trouver de l'aide pour les résoudre ? ", la majorité
des hommes, particulièrement 78% des Français, répondent
positivement. Deux pour cent seulement répondent négativement.
Enfin, à la question " Avez-vous jamais parlé à votre
médecin de votre fonction sexuelle ? ", seuls 13% répondent
positivement.
Dans leur étude déjà citée, Baldwin et coll (8)
ont analysé les causes de cette réticence : interrogés
anonymement (questionnaire écrit) sur les raisons qui les avaient conduit
à ne pas parler de leurs problèmes d'érection à
l'urologue qu'ils consultaient, seuls 9% des 218 hommes répondaient qu'ils
ne savaient pas que les urologues s'occupaient de ce problème. Soixante
quatorze pour cent répondaient qu'ils auraient été gênés
de le faire, les autres se répartissant en 5% qui pensaient qu'un problème
d'érection ne justifiait pas un recours au corps médical, et 12%
qui pensaient qu'il s'agissait d'un phénomène naturel lié
au vieillissement.
Ceci rejoint l'expérience clinique, qui retrouve plusieurs explications
à cette gêne qu'éprouvent les hommes à parler de
ces problèmes à un médecin :
- Leurs inhibitions éducatives et culturelles et les tabous en résultant,
encore très opérants en l'an 2000.
- La honte que leur inspirent leurs problèmes, qu'ils ressentent comme
dévalorisants (" Je ne me sens plus un homme "), alors qu'ils
vivent au contraire le médecin comme un homme surpuissant au contact
duquel ils se sentent encore plus humiliés.
-La crainte que leur demande ne soit pas recevable par un homme aussi sérieux
qu'un médecin, voué à combattre la maladie et la mort,
et n'ayant pas de temps à consacrer au plaisir, sinon à la gaudriole.
- Egalement, pour les plus âgés, la crainte de passer pour obsédé
sexuel, s'il faut considérer les problèmes d'érection comme
une part du vieillissement normal.
- Sans compter que beaucoup renoncent rapidement, pensant leurs problèmes
non améliorables. Au cours de l'enquête ISIR-MORI menée
en 1997 et 1998, 41% des Français affectés de problèmes
d'érection ne savaient pas qu'il existait des traitements, soulignant
à quel point l'information reste insuffisante.
Ce sont donc les médecins qui doivent prendre l'initiative d'aborder
d'eux-mêmes la fonction sexuelle avec leurs patients. Plusieurs études
récentes suggèrent qu'ils le font encore peu, en dépit
de l'attente de leurs patients qui souhaitent de leur médecin traitant
plus d'aide et d'informations sur ce sujet, et particulièrement plus
d'initiative dans ce dialogue.
Ainsi dans l'enquête ISIR-MORI (1998), à la question " un
médecin vous a-t-il jamais interrogé à propos de votre
fonction sexuelle ? ", seuls 14% des hommes avaient répondu oui.
La même année, à l'occasion d'une enquête anonyme
au sein de la population générale anglaise, Dunn et Coll (10)
avaient trouvé que 34% des hommes et 41% des femmes souffraient d'un
problème sexuel. Les plus fréquents étaient chez l'homme
les problèmes d'érection, et l'éjaculation prématurée,
et chez la femme les problèmes de sécheresse vaginale. Cinquante
deux pour cent des sujets affectés de problèmes sexuels souhaitaient
être aidés médicalement à ce sujet, mais 10% seulement
l'avaient été. Vaaler et coll (2000) ont également mené
en Norvège une enquête anonyme par l'intermédiaire de questionnaires
distribués par des médecins généralistes à
leurs patients de plus de 40 ans. Trente trois pour cent avaient des problèmes
d'érection, et la plupart auraient souhaité en discuter avec leur
généraliste. Mais 6% seulement avaient réellement reçu
un traitement. Dans l'étude déjà citée de Baldwin
et coll (8), 22% des 218 hommes qui n'avaient pas parlé spontanément
de leurs problèmes d'érection à leur urologue en avaient
discuté avec leur médecin traitant, mais parmi les 170 qui ne
l'avaient pas fait, 82% exprimaient qu'ils auraient aimé que celui-ci
ait pris l'initiative d'en discuter avec eux à l'occasion de leurs visites.
En 1990, Metz et Seifert avaient déjà évalué les
attentes de 62 volontaires non sélectionnés de 18 à 72
ans en ce qui concerne l'aide que pourraient leur fournir les médecins
vis-à-vis de leurs préoccupations sexuelles : quatre vingt dix
sept pour cent avaient au moins une préoccupation concernant la sexualité,
mais 33% seulement avaient été interrogés par un médecin
à propos de leur sexualité. Tandis que 85% souhaitaient que les
médecins abordent ce sujet, 25% seulement l'auraient fait d'eux mêmes
sans y avoir été encouragés par leur médecin. Les
autres expliquaient leur renoncement par leur appréhension et leur gêne.
Dans leur enquête chez des diabétiques espagnols, Sandoica et coll
(1997) ont trouvé que 52 % avaient des problèmes d'érection,
parmi lesquels seulement 30% en avaient parlé à un médecin,
et finalement 18% recevaient un traitement . Après information systématique,
54% de ceux qui avaient des problèmes d'érection, soit bien plus
que les 30% qui avaient consulté spontanément, se déclaraient
intéressés à essayer un traitement par auto-injections
intra-caverneuses. Dans cette enquête, les patients estimaient minime
et souvent inadaptée l'information que leur avaient fourni jusque là
les médecins. La plupart souhaitaient être traités à
cet égard par leur médecin habituel, avant tout par leur généraliste.
Ce souhait que les problèmes sexuels soient pris en charge par le médecin
traitant et non par un spécialiste inconnu a été retrouvé
dans plusieurs enquêtes. Le tableau III décrit les attitudes vis-à-vis
d'une information et d'un traitement dans plusieurs autres groupes d'hommes
avec problème d'érection. Dans chacune des études où
cette question a été posée, une majorité des hommes
(66 à 82 %) a précisé qu'ils attendaient en fait de leur
médecin qu'il prenne l'initiative de discuter avec eux de leur fonction
sexuelle.
POUR
UN DEPISTAGE SYSTEMATIQUE DES PROBLEMES D'ERECTION
Dépister
un problème d'érection peut donc conduire à alléger
une souffrance importante, quoique non exprimée. Ceci ne nécessite
que quelques questions simples et devrait donc être considéré
comme un véritable devoir humanitaire. Un tel dépistage pourrait
également avoir un intérêt en terme médecine préventive.
Le bilan pour problèmes d'érection conduit à son tour à
dépister les facteurs de risque vasculaire, qui en ont souvent fait le
lit. Leur dépistage précoce pourrait contribuer à prévenir
l'aggravation de la maladie endothéliale que révèlent souvent
les problèmes d'érection, évitant ainsi une aggravation
parallèle des problèmes sexuels, et une extension de la pathologie
vasculaire aux artères coronaires ou cérébrales.
Le bilan d'un problème d'érection permet de dépister et
souligner des comportements à risque vasculaire, comme tabagisme, excès
d'alcool ou alimentation athérogène. Les problèmes d'érection
peuvent être un puissant levier pour aider ces hommes à les corriger.
Le bilan biologique peut aussi révéler des anomalies métaboliques
méconnues, comme diabète ou hyperlipidémie. Les mesures
préventives en résultant pourraient ralentir l'évolution
d'une éventuelle coronaropathie infraclinique que plusieurs études
récentes ont trouvé fréquemment associées aux problèmes
d'érection, au point qu'on évoque aujourd'hui la possibilité
que ces derniers en constituent un marqueur.
Méconnaître un problème d'érection pourrait aussi
conduire à négliger une cause cachée de non compliance
à un traitement hypotenseur ou coronaro-protecteur. L'entretien avec
certains patients souffrant de problèmes d'érection depuis un
infarctus du myocarde révèle par exemple qu'ils ont interrompu
brutalement leur traitement béta-bloqueur parce qu'ils étaient
persuadés de sa responsabilité dans leur problème sexuel.
On connaît les risques d'un arrêt aussi brutal. Au cas où
l'on soit informé du problème d'érection, on pourrait prévenir
ce risque en argumentant l'absence d'impact sexuel du médicament utilisé,
ou en y substituant un autre sans impact sexuel.
Enfin, plusieurs études récentes montrent que la première
consultation pour dysfonction érectile peut être l'occasion de
découvrir un cancer uro-génital soit lors du toucher rectal, systématique
après 50 ans, soit du fait de la constatation d'une hématurie
à l'examen d'urine systématique. Dans l'étude de Carbone
et coll rapportée en 1999, la prévalence de ces cancers était
de 15% parmi 207 consultants, dont 8% de cancers prostatiques. Ces chiffres
élevés peuvent avoir été majorés par le recrutement
urologique de cette équipe. Dans notre expérience, l'incidence
des cancers prostatiques découverts à cette occasion est moindre,
mais loin d'être négligeable.
A beaucoup d'égards, la consultation pour problèmes d'érection
est à l'homme ce qu'est à la femme la consultation de début
de ménopause : l'occasion d'un bilan général, clinique
et biologique, ayant valeur de bilan de dépistage au moment de leur entrée
dans l'âge mûr.
CONCLUSIONS
Le
médecin doit aujourd'hui évaluer périodiquement la santé
sexuelle de ses patients vieillissants, ainsi que de ses chroniques, tout particulièrement
vasculaires et diabétiques. C'est plus particulièrement au généraliste
de le faire, car il est en première ligne à cet égard,
et c'est de lui que les hommes attendent cette initiative.
Ce dépistage actif des problèmes d'érection devrait faire
partie des bonnes pratiques cliniques. D'une part dans une perspective de médecine
préventive, car la santé sexuelle est un marqueur de santé
générale, et les problèmes d'érection un marqueur
de maladie endothéliale généralisée. D'autre part
parce que soulager la souffrance, quelle qu'en soit l'origine, est un devoir
médical et humanitaire. Celle qui s'attache aux problèmes sexuels
est souvent importante, même si elle est cachée. Aider le sujet
à l'exprimer contribue déjà à le soulager.
Evaluer périodiquement la fonction sexuelle de ses patients par quelques
questions simples, par exemple à l'occasion d'un bilan annuel, après
les quelques questions concernant les fonctions digestives et urinaires, permettra
particulièrement au patient de réaliser qu'on peut parler de ces
choses là à un médecin. Cela l'incitera à aborder
ce type de problème dès qu'il surviendrait, à un stade
où la souffrance est généralement la plus importante, mais
aussi où les problèmes ne se sont pas encore trop enracinés
du fait des processus de conditionnement. C'est à ce stade qu'ils ont
le plus de chances d'être solutionnés par des moyens simples.
REFERENCES
1-
Feldman HA, Goldstein I, Hatzichritou DG, Krane RJ, Mc Kinlay JB - Impotence
and its medical and psychological correlates : Results of the Massachusetts
Male Aging Study. J. Urol. 1994, 151 : 54-61.
2- Johannes CB, Ariaujo AB, Feldman HA, Derby H, Kleinman KP, Mc Kinlay JB -
Incidence of Erectile Dysfunction in men 40 to 69 years old : Longitudinal results
from the Massachusetts Male Aging Study. J. Urol. 2000, 163 : 460-463.
3- Bejin A, Mousnier R - Epidémiologie de l'éjaculation prématurée
et de son cumul avec la dysfonction érectile. Andrologie 1999, 9 : 211-225.
4- Giuliano F, Knellesen S, Paturaud JP, Jardin A - Epidemiologic study of erectile
dysfunction in France. XIIth congress of the European Association of Urology,
Paris, Sept. 1996.
5- Jønler M, Moon T, Brannan W, Stone NN, Heisey D, Bruskewitz RC - The
effect of age, ethnicity and geographical localisation on impotence and quality
of life. Brit. J. Urol. 1995, 75 : 651-655.
6- Fugl-Meyer AR, Lodnert G, Bränholm JB, Fugl-Meyer KS - On life satisfaction
in male erectile dysfunction. Int. J. Impot. Res. 1997, 9 : 141-148.
7- Wilke JR, Glick HA, Mc Carron TJ, Erder MH, Althof SE, Linet OI - Quality
of life effects of Alprostadil Therapy for erectile dysfunction. J. Urol. 1997,
157 : 2124-2128.
8- Baldwin KC, Ginsberg PC, Harkaway RC - Underreporting of erectile dysfunction
among men with unrelated urologic conditions. AUA 95th annual meeting, Atlanta
April 29 - May 4, 2000. J. Urol. 2000, 163, suppt. 243, abstract 1080.
9- Braun M, Wassmer G, Klotz T, Reifenrath B, Mathers M, Engelmann U - Epidemiology
of erectile dysfunction : Results of the "Cologne Male Survey". Int.
J. Impot. Res. 2000, 12 : 305-311.
10- Dunn KM, Croft PR, Hackett GI - Sexual problems : A study of the prevalence
and need for health care in the general population. Fam. Pract. 1998, 15 : 519-524.
Tableau
I
PREVALENCE
DES DYSFONCTIONS ERECTILES (DE) DANS LA REGION DE BOSTON (%)
|
(Massachussets
Male Aging Study, 1290 hommes de 40 à 70 ans, Fedman et coll 1994)
|
Age
Année
|
Tous
Degrés
|
DE
complète
|
DE
modérée
|
DE
minime
|
Tous
(40-70)
|
52
|
9.6
|
25
|
17
|
40
|
40
|
5
|
17
|
17
|
50
|
48
|
9
|
21
|
18
|
60
|
56
|
11
|
29
|
16
|
70
|
67
|
15
|
34
|
18
|
Tableau
II
Prévalence
des problèmes d'érection en Europe et aux USA (%)
|
(Dysfonction
érectile modérée et complète, à l'exclusion des cas "minimes")
|
Pays
|
France
|
Allemagne
|
Italie
|
USA
|
Etude
|
ACSF
|
Cologne
Male Study
|
Parazzini
|
NHSLS
|
Année
|
Bejin
1999
|
Braun
2000
|
2001
|
Laumann
1999
|
Nb
hommes
|
1308
|
4489
|
2010
|
1244
|
Age
|
18-59
|
30-80
|
18-70
|
18-59
|
Tous
|
19
|
19
|
13
|
10
|
18-29
ans
|
12
|
-
|
2
|
7
|
30-39
ans
|
14
|
2
|
2
|
9
|
40-49
ans
|
19
|
9.5
|
5
|
11
|
50-59
ans
|
24
|
16
|
16
|
16
|
60-69
ans
|
29
|
34
|
27
|
-
|
>
70 ans
|
-
|
65
|
48
|
-
|
Tableau
III
PREVALENCE
DES DYSFONCTIONS ERECTILES EN FRANCE (%)
|
(1000
hommes > 17 ans, Enquête Sofres 1994, Giuliano et al 1996)
|
Age
(nb hommes)
|
Problèmes
d'érection
|
Dont
modérés
|
Dont
complets
|
Tous
(26 à 75) (n=778)
|
43,3
|
8,1
|
3,6
|
26
à 35
(n=235)
|
33
|
3
|
3
|
36
à 45
(n=209)
|
36
|
4
|
1
|
46
à 55
(n=116)
|
51
|
7
|
3
|
56
à 65
(n=132)
|
61
|
20
|
5
|
66
à 75
(n =86)
|
51
|
16
|
10
|
Tableau
IV
Attitudes
vis à vis d'une information et d'un traitement
|
chez
des hommes avec problème d'érection
|
Auteur
Année
|
Nb
hommes
Pays
|
Prévalence pbs érection
|
Intéressés
à en parler /
être traités
|
En
ont effectivement parlé
|
Souhaitent
initiative du médecin
|
Sandoica
1997
|
102
Espagne
|
56%
(diabétiques)
|
-
(54%)
|
30%
|
-
|
Dunn
1998
|
789
Grande Bretagne
|
34%
(DE+EP)
|
52%
|
10%
|
-
|
Zweiffer
1998
|
82
USA
|
60%
(diabétiques)
|
90%
85%
|
58%
|
66%
|
Baldwin
2000
|
500
USA
|
44%
|
86%
|
22%
|
82%
|
Leriche
2001
|
7689
France
|
65%
(diabète et HTA)
|
72%
68%
|
27%
|
66%
|
|