LES LIMITES
DE LA PMA :
Quelles
indications ?
Jusqu'à
quand ?
Joëlle
BELAISCH-ALLART*
Naissances
chez des mères de 60 ans, fécondations in vitro réussies
chez des hommes quasi azoospermes, la lecture de la presse de 1993 pourrait
faire croire qu'il n'y a plus de limite à la pratique des Procréations
Médicalement Assistées (PMA). Quelques pages ou quelques numéros
plus tard et les PMA ne sont plus à l'honneur, mais accusées de
tous les maux, cancers de l'ovaire, maladies de Creutzfeld Jacob, et services
de néonatalogie débordant de prématurés dus aux
PMA. Jusqu'où peut on aller en matière de PMA, et surtout quand
faut-il s'arrêter, telles sont les questions que praticiens et patientes
se posent désormais et qui font l'objet de la table ronde consacrée
aux limites des PMA.
L'âge
et le nombre de tentative réalisées viennent au premier rang des
limites habituellement invoquées.
I - L'âge
est-il encore une limite en PMA ?
Le désir
tardif de grossesse est un phénomène actuel de société
comme l'atteste l'augmentation du nombre d'accouchements des femmes de 40 ans
et plus en France comme aux U.S.A. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène,
certes l'amélioration des techniques contraceptives mais également
les mariages tardifs liés à des carrières trop prenantes,
et surtout les secondes unions avec des partenaires souvent plus jeunes et sans
enfant.
Une
diminution très nette du taux de succès s'observe en PMA après
40 ans et encore plus à partir de 42 ans où le taux de grossesse
évolutive (ayant dépassé trois mois) n'est plus que de
2,8 % par tentative de FIV (1). Aussi jusqu'à présent, la
majorité des praticiens ne pratiquaient pas de FIV au delà de
42 ans voire pour certains 45 ans extrême limite. La chute du
taux de grossesse avec l'âge est essentiellement liée à
un vieillissement ovarien comme l'ont démontré les résultats
des fécondations in vitro : plus la femme vieillit plus sa réponse
ovarienne est faible, ce qui se traduit par un nombre d'ampoules d'hMG nécessaires
pour obtenir un taux d'estradiol correct de plus en plus élevé,
cependant que le nombre d'ovocytes recueillis et d'embryons obtenus est de plus
en plus bas, l'âge augmentant.
A partir
de 37 ans, le dosage plasmatique de la FSH en début de cycle permet
de sélectionner les patientes dont les ovaires ont des chances de répondre
correctement à la stimulation de l'ovulation et au contraire d'éliminer
celles dont le taux trop élevé traduit un dysfonctionnement ovarien
certain. Les travaux de Toner et al (2) ont prouvé la valeur prédictive
de ce taux basal de FSH. Dans leur étude, le taux moyen de FSH des femmes
de moins de 36 ans, possédant leurs deux ovaires est de 11,26 mUI/ml
au 3ème jour du cycle avec leur kit de dosage radioimmunologique. Lorsque
le taux de FSH est inférieur à ce chiffre, le taux de grossesse
évolutive est de 18 %, lorsque la FSH atteint 25 mUI/ml (double
du taux de référence) le taux est de 0 % Si on l'applique
ces données aux dosages radioimmunologiques réalisés à
la Fondation de Recherche en Hormonologie où le taux moyen de FSH plasmatique
est inférieur à 5 mUI/ml, les patientes dont le taux de FSH
basal est supérieur à 10 mUI/ml ne sont plus acceptées
dans le programme de FIV. Dans les rares cas particuliers (tel décès
d'enfant) où des patientes ont été acceptées dans
le centre de PMA de Sèvres avec des FSH supérieures à 10 mUI/ml
nous n'avons jamais obtenu de grossesse. L'étude de Toner et al a parfaitement
démontré que le taux de FSH basal est un meilleur paramètre
prédictif du résultat de la FIV que l'âge de la femme.
Ces
données ne sont évidemment plus valables si l'on envisage le recours
au don d'ovocytes provenant de femmes plus jeunes. Depuis la publication initiale
de Lutjen et al (3), en 1984, relative à la première grossesse
obtenue par don d'ovocyte chez une patiente de 25 ans atteinte de ménopause
précoce, la littérature montre un vieillissement progressif des
receveuses en ménopause dite précoce. C'est ainsi qu'en 1989,
Serhal et al (4) rapportent leurs résultats sur 61 dons d'ovocytes dont
21 chez des femmes de plus de 42 ans. La lecture attentive de leur article montre
certes un taux de grossesses par cycle de 36,5 % après 42 ans
(de quelle grossesse s'agit-il, ce n'est pas précisé), mais aussi
38 % de toxémie gravidique sur l'ensemble des patientes, dont une
patiente en insuffisance rénale et actuellement en cours de dialyse après
sa grossesse tardive. En 1990, une grossesse à terme chez une femme de
49 ans a fait l'objet d'une lettre à l'éditeur dans la revue Fertility
and Sterility (5) depuis les médias nous ont appris les "prouesses" d'Antinori
à Rome sur des femmes de 60 ans et plus, et tout récemment Sauer
et al. (6) viennent de publier en Février 1993 le premier travail scientifiquement
rapporté sur les grossesses après 50 ans dans un article
intitulé "Grossesse après 50 ans : application du don
d'ovocytes aux femmes ménopausées". Convaincus du non vieillissement
de l'utérus, ils ont proposé des dons d'ovocytes à des
femmes ménopausées de plus de 50 ans. Avant d'être
acceptées dans ce protocole, les femmes devaient être soumises
à un bilan médical complet. L'âge moyen des femmes était
de 52,2 ans, allant de 50 à 59 ans, 8 des 14 patientes
n'ont jamais eu d'enfant, tandis que 3 sur les 6 qui avaient déjà
été mères, étaient déjà grand mères.
Les maris étaient légèrement plus jeunes puisqu'ils avaient
en moyenne 47,8 ans avec des extrêmes allant de 27 à 70 ans !
Les ovocytes provenaient de donneuses anonymes d'âge moyen de 28,1 ans,
donneuses volontaires recrutées par les médias et rémunérées
2000 dollars par ponction. D'avril 91 à Août 92,
22 ponctions ont été réalisées aboutissant à
21 transferts d'embryons, et 8 grossesses cliniques (c'est à
dire avec un taux d'hCG supérieur à 1 000 mUI/ml et/ou
la présence d'un sac embryonnaire vu à l'échographie) sont
rapportées comprenant une fausse couche, et 7 grossesses évolutives,
4 grossesses étaient encore en cours à la date de la publication
de l'article, 3 avaient accouché dont 2 par césarienne pour
toxémie gravidique. Encore plus récemment RG Edwards, lors du
Congrès Européen de la Société Européenne
de Reproduction Humaine (ESHRE) en Juin 1993 a ardemment défendu les
dons d'ovocytes après 60 ans la "jeune vieille" femme dégagée
de ses obligations professionnelles ayant enfin le temps de s'occuper (mais
pour combien de temps ?) de ses enfants.
Cette
possibilité désormais connue par toutes les patientes grâce
ou à cause des médias n'est pas sans poser de problème
aux médecins. La mauvaise réponse aux stimulations de l'ovulation
au delà de 42 ans et les très faibles taux de grossesses
obtenues nous préservaient jusque là des demandes de patientes
au delà de 42 à 45 ans. Il faut désormais reconnaître
que les grossesses après 50 ans sont effectivement techniquement
possibles grâce au don d'ovocytes, mais les problèmes qu'elles
soulèvent sont nombreux tant physiques qu'éthiques. Les risques
obstétricaux liés à l'âge de la femme sont bien connus
au delà de 40 ans : hypertension artérielle et toxémie
gravidique, diabète gestationnel, placenta praevia et HRP sont augmentés.
Les taux de césariennes après 40 ans sont de l'ordre de 30 %,
enfin la mortalité maternelle, donnée habituellement peu connue,
s'élève avec l'âge (tableau 1). Ces risques sont bien connus
pour les grossesses dites tardives après 35 ans pour les anglo-saxons,
après 40 ans en France (7), mais les risques réels des maternités
après 50 ans sont totalement inconnus.
L'enfant
né de mère de plus de 40 ans court des risques accrus de
prématurité, d'hypotrophie in utero, de mort in utero et de mortalité
néonatale, par contre après 50 ans, on ne connaît pas
actuellement les risques. D'autres risques sont encourus par l'enfant dont celui
d'être plus ou moins rapidement orphelin. On admet actuellement en France
que l'espérance de vie des femmes atteint 81 ans mais l'espérance
de vie sans incapacité est de l'ordre de 75 ans, si la grossesse
est obtenue à 50 ans, il n'y a pas de vrai problème, par
contre s'il agit d'une grossesse à 60 ans ou plus, les risques d'être
orphelin avant l'adolescence sont extrêmement importants et doivent être
pris en compte. De plus, Auroux (8) a prouvé sur les petits rats puis
sur les humains en cours de service militaire, qu'il était préférable
de ne pas être un enfant né de père âgé, mais
s'agissait-il d'enfant provenant de vieux gamètes ou d'enfant élevé
dans un vieil environnement, en d'autres termes ce qui est néfaste est-il
inné ou acquis pour les enfants de vieux ? Si les risques pour la
mère et pour l'enfant des grossesses après 40 ans sont bien
démontrés, faute d'une expérience suffisante les risques
des grossesses à 50 ans et au delà sont moins connus. Que
l'ovocyte provienne d'une femme plus jeune élimine les risques d'aberrations
chromosomiques liée à l'âge maternel, mais ne change rien
aux risques liés au vieillissement vasculaire et utérin ;
hypertension artérielle, toxémie gravidique et diabète
gestationnel ne peuvent qu'augmenter après 50 ans. L'hypotrophie
foetale et la mortalité in utero et néonatale sont en grande partie
liées à des facteurs utérins et vasculaires, le foetus
provenant d'un jeune ovocyte développé dans un vieil utérus
aura-t-il moins d'ennuis qu'un foetus provenant d'un vieil ovocyte dans un vieil
environnement, rien ne permet de l'affirmer ou de l'infirmer actuellement. En
outre, il n'est plus possible de négliger en 1994 le coût de telles
grossesses. Sans même parler du coût du déroulement de la
grossesse, on ne peut négliger le coût de la tentative de PMA.
Actuellement, le don d'ovocyte n'est pas officiellement pris en charge par la
Sécurité Sociale, mais il semble bien qu'un certain nombre de
praticiens avaient réussi à tourner la difficulté en faisant
une demande de prise en charge à 100 % pour infertilité pour
la donneuse. On peut s'étonner qu'une jeune femme ayant subi une salpingectomie
bilatérale qui n'a pas d'autre moyen d'obtenir une grossesse que la fécondation
in vitro ne se voit prise en charge à 100 % par la Sécurité
Sociale que pour 4 tentatives de FIV tandis qu'une femme de 50 ou 60 ans
obtiendrait sa prise en charge puisque les médecins de la Sécurité
Sociale n'ont, jusqu'à présent, pas de consigne sur la limite
d'âge pour délivrer la prise en charge à 100 % pour
infertilité.
Le dernier
problème et non le moindres qui se pose est celui de la provenance des
ovocytes. Pour les français, élevés dans le dogme du don
d'organe ou de sperme gratuit, la lecture de l'article de Sauer (6) énonçant
clairement le don de 2000 dollars aux femmes donneuses d'ovocytes a été
une surprise. Tant que la loi réglementant les PMA n'a pas été
votée, deux systèmes de don d'ovocytes coexistent en France. Le
don non anonyme où une soeur, voire une amie, donne ses ovocytes volontairement
et de façon non anonyme pour sa soeur ou son amie et le système
anonyme où les patientes doivent également fournir une donneuse
qui entre dans un pool de donneuses anonymes. Il est évident que les
femmes de 50 ans et plus ont des soeurs ou des amies du même âge.
Qui donc pourrait leur donner des ovocytes de façon non anonyme? Leur
fille ? Quant au don anonyme, les patientes en ménopause vraiment
précoce qui cherchent des donneuses anonymes, en sont réduites
à passer des petites annonces dans la presse pour essayer de les trouver,
qui va aller donner des ovocytes à des femmes de 50 ans et plus ?
Le risque de dérives financières est évident.
Il est vrai
que désormais au delà de 50 ans, il est techniquement possible
d'obtenir une grossesse. Il est tout aussi vrai qu'il faut réfléchir
avant de condamner de telles pratiques, certains cas exceptionnels (décès
d'un enfant par exemple) pourraient amener des praticiens à pratiquer
de tels actes, mais il est évident qu'il faut encore plus réfléchir
avant de laisser s'établir en France la pratique des procréations
médicalement assistées au delà de 50 ans.
II - Combien
de PMA peut-on tenter ?
L'influence
du rang de la tentative de PMA sur les taux de succès est très
discutée. Les premiers travaux de FIVNAT (9) n'avaient pas mis en évidence
de décroissance du taux de succès avec le rang de la tentative
(Tableau 2). Cette conclusion est cependant critiquable car jusqu'au 31.1992,
chaque centre de PMA considérait comme première tentative la tentative
réalisée pour la 1ère fois dans ce centre donné
et ne prenait pas en compte les tentatives antérieurement réalisées
dans d'autres centres de PMA, (or à Paris, comme dans les grandes villes
de province, les patientes vont souvent de centre en centre). De plus lorsque
les patientes revenaient pour un 2ème enfant, certains centres les considéraient
comme des premières tentatives pour 2ème enfant, tandis que d'autres
comptabilisaient les tentatives nécessaires pour obtenir le premier enfant.
Depuis le 01.01.93, la fiche FIVNAT demande à ce que soient prises en
compte toutes les tentatives quel que soit l'endroit où elles ont été
réalisées et donne pour consigne de repartir à 1 lors de
la première tentative pour le 2ème enfant. Cette nouvelle façon
de compter changera probablement les conclusions FIVNAT. Dans le centre de PMA
de Sèvres où cette attitude a effectivement été
adoptée depuis le 01.01.93 sur les 9 premiers mois, nous avons mis en
évidence une chute significative du taux de grossesses cliniques par
ponction (tableau 3) qui passe de 19 % par ponction pour les quatre premières
tentatives à 5 % pour les tentatives au delà de la quatrième
(5 et plus). A l'heure où ces lignes sont écrites, la Sécurité
Sociale ne rembourse que les quatre premières tentatives de FIV, et nous
étions nombreux à souhaiter que ce chiffre passe à six.
Si la chute notable du taux de succès est confirmée sur des effectifs
plus importants, et indépendamment de l'âge de la femme, il faudrait
en tenir compte à l'ère des économies intensives. PlutÙt
que de limiter arbitrairement le nombre de tentatives possibles prises en charge,
on pourrait proposer un examen cas par cas à partir de la 5ème
tentative par une commission compétente prenant en considération
l'âge de la patiente, l'indication de la FIV, le déroulement des
quatre premières tentatives et les antécédents obstétricaux
de la femme, de l'homme et du couple.
III - Y
a-t-il des limites aux indications de la FIV en 1994 ?
En d'autres
termes toute infertilité relève-t-elle désormais d'emblée
ou ultérieurement de la FIV ? Les données récentes
du bilan FIVNAT 92 (10) confirment que les stérilités tubaires
cèdent peu à peu la place aux stérilités masculines
et inexpliquées dans les indications de la FIV (tableau 4). Le pourcentage
de FIV pour infertilité tubaire est en effet passé de 69 %
en 1988 à 59 % en 1992. S'agit-il d'une dérive ? La
FIV représente l'ultime thérapeutique mais aussi l'ultime test
diagnostique en matière d'infertilité inexpliquée ou masculine,
il est donc logique d'y avoir recours. Cependant, en 1994 il n'est plus licite
d'avoir recours à la FIV d'emblée dans les infertilités
à trompes saines sans avoir d'abord réalisé des inséminations
intra-utérines associées à une stimulation de l'ovulation
bien conduite, qui conduisent à un taux de grossesses identique à
celui obtenu en FIV comme l'ont démontré deux études récentes
(11, 12).
Une nouvelle
indication à la FIV est apparue, au fil des ans, très critiquée
au départ mais finalement très logique, la dysovulation et plus
particulièrement les ovaires micro polykystiques. Après échecs
de tentatives de stimulation de l'ovulation dites classiques (c'est à
dire non destinée à être suivies de ponction folliculaire)
échecs liés à des recrutement folliculaires insuffisant
ou excessifs, le recours à la FIV comme prévention des grossesses
multiples est désormais admis.
IV - Les
effets secondaires sont-ils une limite à la pratique de la FIV ?
Les
candidates aux PMA se plaignent souvent des effets secondaires à court
terme des stimulations de l'ovulation telles la prise de poids ou la perturbation
des cycles, mais ce sont les éventuels effets à long terme qui
seuls pourraient mettre un frein à la pratique de PMA. Certains effets
secondaires sont souvent cités sans aucune preuve à l'appui; tels
l'avancement de l'âge de la ménopause, le risque de cancer de l'ovaire
sont souvent évoqués mais ne sont pas démontrés.
L'article de Whittemore et al (13) publié fin 1992 dans l'American Journal
of Epidemiology mettant en cause les traitements utilisés dans l'infertilité
dans la genèse du cancer de l'ovaire a semé le trouble dans le
monde de la PMA. Il s'agit en fait de la compilation de 12 études
américaines cas témoins comportant 2 197 cancers et 8 893
témoins. A partir de trois des douze études, l'article met en
évidence une relation entre les traitements de l'infertilité et
le risque de survenue de cancer de l'ovaire qui serait multiplié par
2,8 chez l'ensemble des femmes traitées et par 27,0 chez les femmes n'ayant
pas obtenu de grossesse. Cet article présente cependant de nombreux biais
qui permettent de remettre en cause ses conclusions et de rassurer les patientes.
Parmi les critiques les plus importantes, il faut remarquer que l'on ignore
totalement quels sont les traitements de l'infertilité reçus dans
l'analyse de Whittemore et al et qu'il est très peu probable qu'il s'agisse
des inducteurs de l'ovulation actuels. Les cancers inclus dans l'étude
ont été diagnostiqués entre 1977 et 1981, l'âge moyen
des femmes est de 53 ans, si l'on admet qu'elles ont reçu un traitement
de l'infertilité entre 25 et 40 ans cela signifie qu'elles l'ont
reçu entre 1949 et 1968, or la commercialisation aux USA du clomifène
date de 1967, celle des hMG de 1969 et celle de la bromocryptine de 1978 (14) !
Autre point rassurant et souvent oublié, la pilule protège du
cancer de l'ovaire or les patientes de l'étude n'avaient pas ou peu reçu
de pilule, la première pilule n'ayant été commercialisé
aux USA qu'en 1959. La situation des candidates FIV actuellement est totalement
différente puisqu'elles ont souvent pris une dizaine d'années
de pilule avant de désirer un enfant. Pour le moment, il semble qu'on
puisse adopter la conclusion de Lunenfeld lors du dernier congrès de
l'ESHRE en Juin 1993 "il n'y a aucune preuve que les drogues utilisées
dans le traitement de l'infertilité augmentent le risque de cancer de
l'ovaire, au contraire, elles peuvent avoir un effet protecteur si elles permettent
à la patiente d'obtenir une grossesse".
Enfin,
existe-t-il une limite à la PMA pour les patientes et leur conjoints
?
Il est très
difficile pour les couples d'accepter de mettre fin aux tentatives de FIV, c'est
à dire d'accepter le deuil de l'enfant génétique. Nous
avons réalisés à ce sujet une enquête par questionnaire
sur les couples candidats à la PMA dans le centre de Sèvres dont
les résultats seront présentés lors des journées
de Janvier 1994.
Remerciements
:
Nous tenons
à remercier Madame LESCOMBE et les quatre techniciennes FIV, Mesdames
BESSE, DARNIS, NAPOL et NICOLLE sans lesquelles ce travail n'aurait pu être
présenté.
Tableau 1
Mortalité
maternelle selon l'âge en France
Décès
pour 100 000 naissances
Age
(ans)
1980-1985
1986-1990
15-19
13,4
6,9
20-24
8,9
5,4
25-29
10,3
6,1
30-34
17,9
13,6
35-39
35,6
20,9
40 et
plus
74,0
37,9
Bouvier-Colle
(Inserm, Service Information sur les causes médicales de décès)
Tableau 2
Taux de
grossesses et rang de la tentative selon FIVNAT 89 (12)
Rang de
la tentative
% grossesses
par ponction
% cumulatif
1
17,4
17,4
2
16,2
30,8
3
17,3
42,8
4
16,3
52,1
5
15,6
59,6
6
16,4
66,2
7
14,6
71,1
8
15,9
75,8
9
11,2
78,5
>
10
14,4
81,5
Tableau 3
Taux de
grossesses selon le rang réel de la tentative à Sèvres
du 01.01.83
au 30.07.93
Rang de
la tentative
% de
grossesses/ponction
1
18
2
22
3
13
4
24
5
5
Tableau 4
Evolution
des indications de la FIV en France
(d'après
FIVNAT 92)
Infertilité
1988
1989
1990
1991
1992
Tubaire
(y compris associée) (%)
68,5
61,7
63,4
61,9
59,1
Masculine
et FIV D (%)
16,5
17,3
19,0
20,1
21,6
Inexpliquée
(%)
10,1
14,2
11,8
13,9
13,7
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Bilan FIVNAT + 89 et bilan général 1986-1989. Contracept. Fert.
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MOUZON J., COHEN J., SPIRA A. : Cancer de l'ovaire et traitement de l'infécondité.
A propos de l'article de Whittemore et coll. Contracept. Fert. Sex., 1993, 21,
566-570.
* : Service
de Gynécologie Obstétriqu, Centre Hospitalier Jean Rostand, 141
Grande Rue, 92311 Sèvres Cedex
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