4. Maladies métaboliques maternelles avec
conséquences pour le ftus
4.1. Phénylcétonurie maternelle
La deuxième génération des maladies
métaboliques est arrivée. Les programmes systématiques de dépistage
de la phénylcétonurie mis en place grâce au test de Guthrie dans
la fin des années 60, font qu'il existe désormais une population non négligeable
de femmes phénylcétonuriques qui ont été traitées dès
la naissance et qui sont maintenant en âge de procréer. En réalité,
le problème est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît à première
vue. En effet, dépistée en période néonatale et soumise à
un régime pauvre en phénylalanine pendant 6 à 8 ans, la fille phénylcétonurique
(PCU) devient une adolescente puis une adulte normale. Comme dans beaucoup d'affections
héréditaires autosomiques récessives, elle ne devrait alors plus
avoir de problèmes et sa descendance, obligatoirement hétérozygote
pour le gène PCU, devrait être normale sans aucune précaution ni
régime. La réalité est en fait différente. Ces enfants ont un
risque important de pré MALADIES
HéRéDITAIRES DU MéTABOLISME ET GROSSESSE 687
senter dès la naissance des séquelles
graves et irréversibles d'une embryoftopathie couramment dénommée
« nouveau-né de mère phénylcétonurique » et que l'on
peut rapprocher des autres ftopathies toxiques du type syndrome d'alcoolisme ftal
[35].
4.1.1. Sémiologie de l'embryopathie phénylcétonurique
L'analyse de Lenke et coll. [36], puis
celle de Levy et coll. [37] ont insisté sur quatre signes retrouvés dans
d'autres enquêtes : le retard mental (92 %), la microcéphalie (73 %),
le retard de croissance intra-utérin (40 %), les malformations cardiaques (12
%). Il faut y ajouter des malformations diverses (atrésie de l'sophage 9 %,
anomalies oculaires de type cataracte et strabisme 20 %, syndactylie), une
dysmorphie faciale, des troubles du comportement (syndrome d'hyperactivité).
Toutefois, ces malformations ne sont pas inéluctables et leur proportion est
d'autant plus grande que le taux de phénylalanine est plus élevé
pendant la grossesse et surtout au moment de la conception et pendant le premier
trimestre. Au-dessus de 20 mg pour 100 ml, le risque malformatif est majeur,
au-dessous de 15 mg pour 100 ml, il n'y a plus de cardio Tableau
3 : Embryopathie phénylcétonurique : pourcentage d'anomalies embryonnaires
en fonction des taux de phénylalaninémie maternelle [38].
Anomalies >
20 mg/dl 16-19 mg/dl 11-15 mg/dl 3-10
mg/dl
Retard
mental |
| | | |
˙.
important |
˙81 |
˙43 |
˙10 |
˙13 |
˙. modéré |
˙14 |
˙29 |
˙10 |
˙19 |
˙. absent |
˙6 |
˙29 |
˙80 |
˙69 |
˙ |
˙(72) |
˙(14) |
˙(10) |
˙(16)* |
QD
des enfants |
| | | |
˙.
< 75 |
˙91 |
˙89 |
˙25 |
˙33 |
˙. 75-90 |
˙9 |
˙11 |
˙25 |
˙11 |
˙. > 90 |
˙0 |
˙0 |
˙50 |
˙56 |
˙ |
˙(45) |
˙(9) |
˙(4) |
˙(9) |
Microcéphalie |
| | | |
˙.
importante |
˙73 |
˙54 |
˙33 |
˙44 |
˙. modérée |
˙17 |
˙15 |
˙0 |
˙11 |
˙. absente |
˙10 |
˙31 |
˙67 |
˙44 |
˙ |
˙(63) |
˙(13) |
˙(6) |
˙(9) |
Cardiopathie |
| | | |
˙.
atteints |
˙17 |
˙19 |
˙8 |
˙0 |
˙. non atteints |
˙83 |
˙81 |
˙92 |
˙100 |
˙ |
˙(77) |
˙(16) |
˙(13) |
˙(17) |
˙Hypotrophie |
˙ |
˙ |
˙ |
˙ |
˙. PN < 2500 gr |
˙56 |
˙55 |
˙75 |
˙11 |
˙. PN > 2500 gr |
˙44 |
˙45 |
˙25 |
˙89 |
688 J.-M.
SAUDUBRAY, G. TOUATI, P. de LONLAY, C. BARNERIAS, C. BEYLER
pathie mais subsiste une possibilité d'hypotrophie,
de microcéphalie et de retard mental. Le tableau 3 résume les résultats
chiffrés issus des études rétrospectives [38].
4.1.2. Dépistage des femmes à risques
Les femmes actuellement en âge
de procréer sont nées entre 1950 et 1980. Si l'on considère qu'en
France, 70 enfants par an naissent avec un déficit en phé-hydroxylase
et que 1 sur 2 est une fille, ce problème concerne environ un millier de femmes
(70 x 30/2). Parmi elles, deux groupes bien distincts se différencient :
Celui des femmes non dépistées,
c'est-à-dire schématiquement toutes celles nées avant 1970 qui pour
la plupart ont une arriération mentale profonde et n'ont en règle pas
de descendance). D'autres, toutefois, sont atteintes de formes atypiques, ont un
quotient intellectuel normal ou voisin de la normale et ne se savent pas malades,
mais ont un risque certain de donner naissance à des nouveau-nés atteints
d'embryopathie. Certains pédiatres ont l'expérience de couples ayant donné
successivement naissance à plusieurs enfants atteints de microcéphalie,
de cardiopathie et de retard mental, ayant fait rechercher une cause à ce curieux
tableau manifestement héréditaire avant que l'idée d'une hyperphénylalaninémie
maternelle n'émerge. Il n'est économiquement pas raisonnable d'envisager
un dépistage systématique de ces filles. En revanche, une information
doit être largement diffusée aux généralistes, aux gynécologues
qui suivent les jeunes filles avant leur grossesse, qui doivent penser à leur
faire un test de Guthrie si leur niveau intellectuel est bas sans explication claire.
De même, une information aux sages-femmes et aux pédiatres est utile pour
leur apprendre à penser à faire un test de Guthrie dans l'exploration
d'une microcéphalie, d'un retard mental ou d'une embryopathie inexpliquée,
surtout s'il y en a eu deux successives. En terme numérique, si l'on considère
qu'aucune femme née avant 1970 n'a été dépistée, qu'un
tiers ont des formes modérées, que la moyenne des enfants par femme est
de 2, on aboutit à un chiffre de 466 (70 x 20/2/3 x 2) nouveau-nés, c'est-à-dire
23 cas par an environ, susceptibles de naître avec une embryopathie de mère
hyperphénylalaninémique. Ce chiffre est faible en terme de santé
publique mais justifie néanmoins une prise de conscience de ce problème
et une meilleure information médicale pour empêcher la récidive d'un
deuxième cas dans une même famille [39].
Le deuxième groupe est constitué
des filles dépistées, traitées et suivies pendant les premières
années de leur vie. Parmi elles, cer MALADIES
HéRéDITAIRES DU MéTABOLISME ET GROSSESSE 689
taines ont été perdues de vue du
fait d'une surveillance autrefois moins stricte après l'arrêt du traitement
vers 5-6 ans. Pour ces femmes, il faudrait que tous les médecins qui en ont
eu la charge s'efforcent de les retrouver et de les informer. Ceci est relativement
simple dans les régions où tous les enfants atteints de phénylcétonurie
ont été suivis par un nombre restreint de médecins. Le problème
est plus difficile pour les régions ou divers pédiatres et généralistes
en ont assuré la prise en charge. Même parmi les fille traitées et
suivies, certaines ont mal compris l'ampleur du risque et sont susceptibles de démarrer
des grossesses dans des conditions non contrôlées et non programmées.
Pour celles-ci, une information adaptée dès le début de l'adolescence,
à titre individuel et/ou par petits groupes, devrait être développée
par les équipes qui prennent en charge ces enfants.
Enfin, parmi les filles dépistées, celles
atteintes d'hyperphénylalaninémie modérée permanente pour lesquelles
aucun traitement n'était justifié, ont été pour la plupart perdues
de vue, le discours médical à l'époque de leur naissance étant
volontairement rassurant. Nous savons mal ce que sont devenues les phénylalaninémies
plasmatiques de ces filles et il est possible que les conseils diététiques
visant à augmenter les apports lactés et protidiques pendant la grossesse
leur fassent courir un risque d'embryopathie. Là encore, c'est aux présidents
de chaque région de l'Association Française pour le Dépistage des
Maladies Héréditaires du Métabolisme et aux médecins responsables,
de faire en sorte de retrouver la trace de ces patientes.
4.1.3. Problèmes éthiques
La grossesse de la femme hyperphénylalaninémique
pose deux problèmes d'ordre éthique : la première est de savoir dans
quelle mesure on peut aller à la recherche d'un individu pour l'informer d'un
risque qu'il court alors qu'il n'est demandeur d'aucun conseil. Dans la mesure où
cette «recherche» a un but d'information et vraiment un bénéfice
directe indiscutable, tous les moyens semblent éthiquement justifiés pour
retrouver leur trace. Se pose le problème pratique de retrouver une famille
qui a changé de domicile ; seule la Caisse Nationale d'Assurance Maladie pourrait
peut-être aider à en suivre la trace civile. A l'inverse, on peut imaginer
certaines femmes reprochant au corps médical de ne pas les avoir prévenues
du risque de conception d'un enfant anormal, et de les avoir laissées mettre
au monde un enfant atteint. 690 J.-M.
SAUDUBRAY, G. TOUATI, P. de LONLAY, C. BARNERIAS, C. BEYLER
Tableau 4 : Gradient transplacentaire des acides
aminés [39,57,58,59]. Sang
veineux maternel Rapport foetus/mère
|
˙Acide
aminé |
˙moyenne |
˙+ |
˙DS |
˙moyenne |
˙+ |
˙DS |
|
˙Taurine |
˙62 |
˙ |
˙16 |
˙3.1 |
˙ |
˙0.6 |
|
˙Acide aspartique |
˙8.1 |
˙ |
˙4.6 |
˙2.8 |
˙ |
˙2.3 |
|
˙Thréonine |
˙159 |
˙ |
˙51 |
˙1.7 |
˙ |
˙0.3 |
|
˙Sérine |
˙77 |
˙ |
˙6 |
˙1.9 |
˙ |
˙0.5 |
|
˙Proline |
˙89 |
˙ |
˙26 |
˙1.7 |
˙ |
˙0.4 |
|
˙Acide glutamique |
˙91 |
˙ |
˙18 |
˙1.7 |
˙ |
˙0.6 |
|
˙Glycine |
˙144 |
˙ |
˙22 |
˙2.1 |
˙ |
˙0.3 |
|
˙Alanine |
˙286 |
˙ |
˙66 |
˙1.7 |
˙ |
˙0.3 |
|
˙Valine |
˙118 |
˙ |
˙13 |
˙1.7 |
˙ |
˙0.8 |
|
˙Homocystine |
˙43 |
˙ |
˙12 |
˙1.6 |
˙ |
˙0.5 |
|
˙Méthionine |
˙15 |
˙ |
˙5.5 |
˙1.6 |
˙ |
˙0.6 |
|
˙Isoleucine |
˙37 |
˙ |
˙73 |
˙1.9 |
˙ |
˙0.4 |
|
˙Leucine |
˙67 |
˙ |
˙10 |
˙1.7 |
˙ |
˙0.3 |
|
˙Tyrosine |
˙30 |
˙ |
˙7 |
˙2.2 |
˙ |
˙0.5 |
|
˙Phénylalanine |
˙39 |
˙ |
˙6 |
˙1.8 |
˙ |
˙0.3 |
|
˙Ornithine |
˙28 |
˙ |
˙7 |
˙2.9 |
˙ |
˙0.9 |
|
˙Lysine |
˙97 |
˙ |
˙16 |
˙3.1 |
˙ |
˙0.4 |
|
˙Histidine |
˙34 |
˙ |
˙10 |
˙2.3 |
˙ |
˙0.4 |
4.1.4. Conduite à tenir
On sait désormais que la remise au régime
strict de façon à ramener les taux de phénylalanine plasmatiques
entre 2 et 5 mg pour 100 ml avant la conception et tout au long de la grossesse,
donne constamment d'excellents résultats et que les enfants issus de ces grossesses
sont parfaitement normaux. La remise à de tels régimes implique obligatoirement
que ces enfants soient dirigés dans des centres spécialisés. Ce n'est
qu'avec l'adhésion profonde et complète des différents partenaires
qu'on arrive à un bon résultat. Celui-ci est d'autant plus difficile chez
les femmes non ou mal traitées, qui ont un niveau intellectuel à la limite
de la normale et qui présentent souvent une instabilité caractérielle.
La concentration des acides aminés
sanguins étant environ une fois et demi plus élevée chez le ftus
que chez sa mère [39] (tableau 4), les taux de phénylalanine doivent être
abaissés entre 2 et 5 mg pour 100 ml avant la conception et jusqu'à la
fin de la grossesse.
Les taux de phénylalanine plasmatiques
doivent être mesurés très régulièrement, au moins une fois
par semaine voire davantage en MALADIES
HéRéDITAIRES DU MéTABOLISME ET GROSSESSE 691
cas de déséquilibre plasmatique ou
de changement de régime. De manière remarquable, la tolérance en
phénylalanine de ces femmes, c'est-à-dire la quantité de phénylalanine
qu'elles peuvent ingérer par jour sans que leur phénylalaninémie
ne dépasse 5 à 7 mg pour 100 ml, est du même ordre de grandeur que
la tolérance qu'elles avaient en bas âge (250 à 400 mg par jour).
Ces 250 à 400 mg de phénylalanine sont fournis par 5 à 10 gr de protides
puisque, en moyenne, la phénylalanine représente 4 à 5 % de toutes
les protéines de notre alimentation. Ainsi, seulement 10 % des apports protéiques
seront couverts par des aliments courants (fruits et légumes dont la teneur
en protéines est de l'ordre de 1 % du poids frais). Le reste des besoins protéiques
doit donc être satisfait par des mixtures d'acides aminés dépourvues
de phénylalanine et enrichies en tyrosine. Des suppléments vitaminiques
et minéraux sont bien sûr nécessaires pour compenser les carences
induites par ces régimes.
A partir du deuxième trimestre, la croissance
rapide du ftus et la mise en route de sa propre activité phénylalanine-hydroxylase
hépatique augmentent la tolérance en phénylalanine, ce qui facilite
la prise en charge.
Le suivi de ces grossesses nécessite
donc une coopération multidisciplinaire étroite et coordonnée entre
pédiatres-métaboliciens, gynéco-obstétriciens et diététiciennes
pour aboutir à la naissance d'un enfant normal.
4.2. Autres maladies héréditaires du métabolisme
maternelles
Comparativement à la phénylcétonurie,
on possède une expérience encore très restreinte des grossesses chez
les femmes atteintes des autres maladies métaboliques.
4.2.1. Homocystinurie
Il s'agit d'une affection métabolique
relativement fréquente liée à un déficit en cystathionine synthétase
sur la voie de dégradation de la méthionine. Cette maladie non traitée
expose, chez le sujet homozygote ou hétérozygote composite, à de
multiples complications dont les principales sont les accidents thrombo-emboliques
veineux et artériels dans n'importe quel territoire, les complications oculaires
dont l'ectopie cristallinienne, les manifestations osseuses (ostéoporose, genu
valgum, macroskélie, fragilité osseuse exposant aux fractures, scoliose),
les manifestations neurologiques (dystonie, retard mental, troubles psychiatriques).
Le régime 692 J.-M.
SAUDUBRAY, G. TOUATI, P. de LONLAY, C. BARNERIAS, C. BEYLER
pauvre en méthionine, abaissant les apports
journaliers au strict minimum indispensable (entre 280 et 350 mg par 24 heures),
enrichi avec une mixture d'acides aminés dépourvue de méthionine
et enrichie en cystine, permet, quand il est institué prospectivement, d'éviter
l'apparition des complications. Il existe une forme qui répond à la vitamine
B6 prescrite à des doses pharmacologiques (0,50 g à 1 g par jour), qui
permet de faire disparaître complètement l'accumulation d'homocystine
et de normaliser le taux de méthionine plasmatique.
Les données concernant les grossesses chez
les femmes homocystinuriques sont fragmentaires et la plupart du temps rétrospective.
Dans une large enquête rétrospective portant sur plus de 600 familles
et relatant 70 grossesses, de nombreuses complications ont été rapportées
depuis des naissances prématurées, des avortements spontanés précoces,
des retards de croissance intra-utérins, des détresses ftales néonatales
et même le décès d'une patiente, secondaire à une thrombose
extensive du sinus sagittal supérieur et des veines corticales apparue dans
le post-partum [40].
Cependant, en contradiction avec cette
étude rétrospective par questionnaire, plusieurs publications ont fait
état depuis de grossesses menées à terme sans encombre chez différentes
mères homocystinuriques, atteintes aussi bien de formes sensibles à la
vitamine B6 que de formes résistantes [41,42,43,44,45]. En l'absence d'un essai
clinique comparatif prospectif, indispensable à initier, il semble raisonnable
de traiter systématiquement toutes les femmes enceintes homocystinuriques par
la vitamine B6. Dans la mesure où l'homocystine libre est nulle, et l'homocystine
liée maintenue dans les valeurs normales, il semble que le ftus n'encourt
aucun risque particulier non plus que la mère dans les homocystinuries B6-sensibles.
Pour les homocystinuries B6-résistantes, il semble indispensable que ces femmes
soient attentivement suivies dans un centre spécialisé en maladies métaboliques
pour être éventuellement soumises à un régime pauvre en méthionine
avec surveillance régulière des taux d'homocystine plasmatiques.
4.2.2. Anomalies du catabolisme
des acides aminés ramifiés (leucinose, acidémies méthylmalonique,
propionique et isovalérique)
Quelques grossesses chez des femmes
atteintes de l'une ou l'autre de ces affections ont été rapportées.
Toutes ont donné naissance à des enfants normaux, même quand la maladie
métabo MALADIES
HéRéDITAIRES DU MéTABOLISME ET GROSSESSE 693
Tableau 5 : Effets sur le ftus des maladies
métaboliques maternelles.
|
˙Maladies |
˙Conséquences |
˙Conséquences
|
|
˙ |
˙ |
˙sur le ftus |
˙sur lamère |
˙Aminoacidopathies |
˙Phénylcétonurie |
˙Embryopathie |
˙Aucune |
˙ou aciduries |
˙ |
˙Malformations |
˙ |
˙organiques |
˙ |
˙ |
˙ |
˙par trouble du |
˙Leucinose |
˙Aucune |
˙Ataxie |
˙catabolisme |
˙ |
˙ |
˙Léthargie |
˙ |
˙ |
˙ |
˙Vomissements en |
˙ |
˙ |
˙ |
˙post-partum |
˙ |
˙Acidurie méthylmalonique |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Acidémie propionique |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Acidémie isovalérique |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Homocystinurie (B6- |
˙Morts-nés |
˙Thrombophlébite |
˙ |
˙sensible et résistante) |
˙ |
˙du post-partum |
˙ |
˙ |
˙Hypotrophie |
˙et décès |
˙ |
˙ |
˙ou Aucune |
˙Le plus souvent |
˙ |
˙ |
˙ |
˙aucune |
˙ |
˙Tyrosinémie de type II |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Hyperlysinémie |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Hyperprolinémie |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Histidinémie |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙Hyperammoniémies |
˙Déficit en OCT |
˙Aucune |
˙Syndrome hyper |
˙congénitales |
˙ |
˙ |
˙ammoniémique |
˙ |
˙ |
˙ |
˙du post-partum |
˙ |
˙Acidurie arginosuccinique |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Triple H syndrome |
˙Aucune |
˙Aucune |
Troubles
du transport |
˙Intolérance aux protéines |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙des acides aminés |
˙ dibasiques |
| |
˙ |
˙Maladie de Hartnup |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙Cystinose |
˙Aucune |
˙Aucune |
˙ |
˙ |
˙ |
˙(surcharge placentaire |
˙ |
˙ |
˙ |
˙en cystine) |
lique maternelle n'était pas bien équilibrée
[46,47,48,49]. Cependant, les résultats sont trop parcellaires pour qu'ils
puissent avoir valeur générale. Une surveillance métabolique extrêmement
attentive de ces grossesses est donc absolument indispensable en service spécialisé.
Il faut signaler notamment la grossesse d'une femme porteuse d'une leucinose, dont
l'enfant était normal à la naissance, mais qui elle même a présenté
dans le post-partum un épisode de léthargie, d'ataxie et de vomissements,
probablement lié au catabolisme du post-partum [48].
694 J.-M.
SAUDUBRAY, G. TOUATI, P. de LONLAY, C. BARNERIAS, C. BEYLER
4.2.3. Les déficits du cycle de l'urée
(déficit en OCT, acidurie argino-succinique, citrullinémie, triple H syndrome,
intolérance aux protéines dibasiques)
Quelques grossesses de femmes homozygotes pour
l'une ou l'autre de ces maladies ont été rapportées. Dans tous les
cas, les enfants étaient normaux à la naissance.
Au moins trois femmes hétérozygotes
pour le déficit en ornithine carbamyl transférase (lié à l'X)
ont développé une hyperammoniémie avec coma ou autres symptômes
sévères trois à huit jours après la délivrance. Deux de
ces femmes sont décédées, soulignant que le catabolisme protéique
du post- partum peut être à l'origine d'une grave décompensation
d'une maladie qui avait été jusque-là facilement équilibrée
[50].
4.2.4. Autres aminoacidopathies
Quelques observations de grossesses
au cours d'affections telles que la cystinose [51], l'hyperprolinémie de type
I [52], l'histidinémie [53], la tyrosinémie de type II [54], l'hyperlysinémie
congénitale de type I [55] et la maladie de Hartnup [56], ont été
rapportées. Mentionnons l'observation intéressante d'une femme atteinte
de cystinose qui a mis au monde un enfant parfaitement normal alors que le placenta
présentaient une surcharge massive de cristaux de cystine [51]. Cette observation
souligne aussi que la surcharge généralisée en cystine chez la mère
était compatible avec une fonction ovarienne normale. Les principales observations
rapportées dans la littérature sont rassemblées dans le tableau 5.
5. Conclusion
Les conséquences d'une maladie héréditaire
du métabolisme du ftus sur la mère et inversement, sont encore mal connues.
La multiplication des cas à prévoir dans les prochaines années, et
pas seulement pour les seules phénylcétonuries, va soulever de nombreux
problèmes de dépistage et de prise en charge en même temps qu'interroger
les médecins sur le plan conceptuel. La possibilité de maladies insipiens
méconnues, ou de diagnostics métaboliques oubliés par les femmes
enceintes et donc méconnus des gynécologues-obstétriciens, doit être
connue. L'attention des gynécologues-obstétriciens et des pédiatres
doit être soigneusement attirée sur ces problèmes nouveaux. Une information
et une MALADIES
HéRéDITAIRES DU MéTABOLISME ET GROSSESSE 695
vaste collaboration obstétrico-pédiatrique
et métabolique et génétique est plus que jamais nécessaire dans
ces cas. La prise en charge métabolique et diététique de ces malades
relève indiscutablement de centres spécialisés, seuls capables de
réunir en un même endroit les facilités diététiques, les
connaissances, l'expérience et les possibilités biochimiques de surveillance.
Enfin, l'exemple du déficit en 3-hydroxyacylCoA
deshydrogénase responsable d'une pathologie spécifique et jusque là
incomprise de la grossesse devrait conduire au minimum à une enquête épidémiologique
et, au mieux, à une recherche coordonnée sur les inter-relations métaboliques
entre le ftus et sa mère.
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7th Edition. McGraw-Hill, New-York, 1995.
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