MALADIES NEUROPSYCHIQUES ET HORMONES
Dr Gabriel ANDRE Strasbourg
La modulation par les hormones du système nerveux central est-elle
un nouveau thème à la mode ? Soupçonnés il
y a moins de 20 ans, bien établis maintenant, les liens entre hormones
et cerveau seront sans doute un des grands deal du 21e siècle.
Pour les illustrer, nous envisageons 3 situations cliniques
où le lien entre stéroïdes et cortex commence a été
bien compris. De ces 3 situations, nous retiendrons particulièrement
les aspects pratiques, là où le gynécologue peut
directement intervenir dans son quotidien.
Avec l'augmentation de l'espérance de vie, la
maladie d'Alzheimer est devenue une préoccupation de santé
publique fondamentale. La maladie d'Alzheimer touche d'avantage la femme
que l'homme. Après 80 ans, 40% des femmes vont présenter
des symptômes associés à cette pathologie. La ménopause
et la carence en estrogènes qui l’accompagnent, expliquent sans
doute cette différence. L'estradiol-17bêta peut être actuellement
considéré comme un facteur neurotrophique fondamental. En
préventif, il est susceptible de retarder la survenue de la maladie
d'Alzheimer. Chez les patientes souffrant d'altération des fonctions
cognitives, les estrogènes peuvent retarder le déclin cognitif.
Ils sont capables d’amplifier l'effet des autres thérapeutiques
et notamment les effets des inhibiteurs de la cholinestérase.
La migraine est typiquement une plainte féminine.
Elle gâche la vie de nombreuses femmes et ses liens avec le fonctionnement
ovarien sont évidents. Fréquemment cause d'arrêt des
contraceptifs oraux et du THS, des mesures simples permettent le plus
souvent la poursuite du traitement hormonal en gommant cet effet secondaire
invalidant.
L'épilepsie touche aussi plus fréquemment
la femme. L'excitabilité cérébrale est sous le contrôle
des hormones sexuelles. Progestérone et progestatif trouvent là
un terrain de choix….
LA MALADIE D'ALZHEIMER.
La maladie d'Alzheimer touche davantage la femme que
l'homme et ceci pour deux raisons. La première est un prévalence
annuelle rapportée à l'âge 2 à 3 fois supérieure.
La seconde raison tient à l'espérance de vie des femmes
qui dépasse en moyenne de 8 ans celle des hommes. L'espérance
de vie allant croissant, l'impact économique de cette maladie,
déjà à l'heure actuelle considérable, s'annonce
pour l'avenir explosif si aucune solution médicale ne se fait jour.
Aux USA, la maladie d'Alzheimer absorbe 10% des dépenses de santé
et son coût annuel se rapproche de celui des affections coronariennes.
En l'absence de traitement préventif efficace,
retarder ne serait-ce que de quelques mois ou courtes années l'évolution
de la maladie est déjà d'un grand intérêt.
C'est pour cette raison que les inhibiteurs de la cholinestérase
connaissent un développement rapide. La tacrine (cognex*
) a obtenu dès 1996 en France une autorisation de mise sur le marché.
Elle a été suivie par l’aricept* (1997) et l’exelon*
(1998).
Les estrogènes apparaissent être un facteur
neurotrophique fondamental et toute une série de travaux récents
permet d'en mieux comprendre les mécanismes d'action et d'en préciser
les indications. Chez l'animal de très nombres études ont
montré le rôle neurotrophique des estrogènes au niveau
du système nerveux central. Au niveau de la formation hippocampique,
structure clé des processus de mémorisation, les estrogènes
augmentent la pousse dendritique et les connexions synaptiques. Cet effet
est rapide (survient en quelques heures) et est dépendant de la
qualité de l'inhibition synaptique GABAergique (récepteur-canal
GABAA). La pousse dendritique estrogéno-induite est
sous la dépendance de l'hyperexcitabilité des cellules pyramidales.
- LA CARENCE OESTROGENIQUE : UN FACTEUR DE RISQUE DE LA MALADIE D'ALZHEIMER.
La maladie d'Alzheimer chez la femme est plus fréquemment
associée aux situations s'accompagnant d'une diminution des estrogènes
endogènes. Les femmes maigres ont deux fois de risques que les
obèses et les concentrations d'estrone sulfate plasmatique sont
significativement plus basses chez des femmes démentes comparées
à un groupe témoin. La déhydro-épi-androstérone
(DHEA) est un marqueur de production endogène d'estradiol (par
sa conversion en estrone dans le tissu adipeux), son taux est plus faible
chez les patientes Alzheimer. Les femmes avec une fracture du col du fémur
sont également plus fréquemment démentes.
Un antécédent d'infarctus multiplie le
risque de maladie d’Alzheimer par 2,3 chez la femme. Une telle corrélation
n'est pas retrouvée chez l'homme. Enfin, une ménopause précoce
est un facteur de risque de maladie d'Alzheimer. Récemment la notion
d’un index élevé d’exposition aux estrogènes (durant
la vie génitale) a même pu être corrélé
avec une meilleur performance cognitive chez des femmes âgées.
2. LES ESTROGENES PROTEGENT ILS DE LA MALADIE D'ALZHEIMER
?
Il faut distinguer deux situations très différentes
: le préventif et le curatif.
La situation préventive
Nous disposons d'une vingtaine d'études souvent
contradictoires. Les biais sont ici particulièrement nombreux.
Leur reconnaissance a permis de passer de résultats très
contrastés il y a plusieurs années à des résultats
maintenant plus homogènes allant dans le sens d'une protection
des estrogènes.
Les études cas-témoins récentes.
Celle de Paganini Hill est en 1994 la première
à avoir marqué les esprits. Il s’agit de la Leisure World
Cohort , cohorte prospective comprenant 8877 femmes suivies sur plusieurs
années. Le diagnostic de maladie d'Alzheimer a été
retenu au vu du certificat de décès. Dans cette étude,
les femmes qui avaient pris des estrogènes en substitution ont
été protégées avec un effet dose et un effet
durée. Un traitement pris au moins 7 ans diminue par 2 l'incidence
de maladie d'Alzheimer. Mortel , trouve une réduction du risque
équivalente (RR= 0.6) à la limite de la significativité
(0.3- 1.2) mais sur un nombre bien plus réduit de femmes (une centaine
seulement).
Henderson rapporte une diminution significative du risque
d’Alzheimer (RR=0.3) mais seulement pour les femmes en cours de traitement.
Les travaux récent de Baldereschi concluent à
une relation inverse entre estrogénothérapie et Alzheimer.
Cette relation se maintient après ajustement pour l’âge,
l’éducation, l’âge de la puberté et de la ménopause,
l’alcool, le tabac, le poids à 50 ans : RR=0.28 (0.08-0.98).
Les études prospectives ( deux seulement
sont disponibles )
Tang a étudié un groupe de 1282 femmes,
âgées, au départ non démentes (ce qui est très
important pour la fiabilité de l’interrogatoire ) et d'âge
moyen 74,2 ans. Une estrogénothérapie réduit le risque
de maladie d’Alzheimer : RR= 0.44 (0.22-0.85) L’effet durée est
ici particulièrement net, une prise durant plusieurs années
(en moyenne 7 ans) réduit le risque par 7 : RR = 0.13 (0.02-0.92).
Kawas trouve un risque réduit par deux avec la
prise d'estrogènes : RR = 0.46 (0.20-0.99).
Une méta-analyse récente rassemblant toutes
les études d’observation disponibles, y compris les plus anciennes,
a montré une diminution du risque de démence de 29%.
La situation curative.
Actuellement, nous ne disposons que de 7 études.
Deux d’entre elles sont très anciennes 1954 et
1973. A cette époque les critères cliniques du diagnostic
de maladie d’Alzheimer n’étaient pas établi. Elles concernent
des femmes âgées en institution traitées 18 mois.
Les estrogènes sont susceptibles de retarder la détérioration
cognitive d'environ 2 ans par rapport au groupe placebo. L'étude
de Caldwell est la seule qui évalue l'effet rémanent des
estrogènes après un an d'arrêt. Le groupe traité
a un score mémoire meilleur que le groupe placebo ce qui laisse
supposer qu'administrés un certain temps, les estrogènes
pourraient avoir un effet rémanent après arrêt de
leur administration. Ce fait est très intéressant mais pas
vraiment surprenant compte-tenu du mode d'action des estrogènes.
Les études plus récentes ne concernent qu'un petit nombre
de femmes avec un traitement estrogénique administré durant
un temps assez court (3 à 6 semaines). Elles ne sont ni randomisées
ni contrôlées. Malgré toutes ces réserves un
effet positif significatif est observé pour les 4 études
concernées. Cet effet s'annule 3 semaines après l'arrêt
du traitement.
Lorsque un progestatif (constamment dans ces études
japonaises de la médroxyprogestérone acétate MPA)
est administré en plus des estrogènes (traitement séquentiel
classique nécessaire en présence d’un utérus) une
perte du bénéfice cognitif par rapport aux estrogènes
seuls est observée de façon constante.
Il n’y a qu’une seule étude, encore en cours,
initiée par Birge, qui soit randomisée en double aveugle
contre placebo. Les patientes Alzheimer avec des scores modérés
ou sévères ont été traitée durant 9
mois par du Prémarin* 0,625mg par 24h et, de façon
cyclique 14 jours tous les 3 mois, par 5mg de MPA par 24h. L’analyse des
résultats des 20 premières malades ayant terminé
l’étude a montré des scores cognitifs améliorés
pour 8 sur les 10 traitées aux estrogènes. Aucune amélioration
n’a été enregistré dans le groupe placebo où
la moitié des malades poursuivent leur déclin cognitif .
- LES MODES D’ACTION.
Les modes d’action classiques.
Les mécanismes d'action des estrogènes
commencent à être maintenant mieux compris. Citons l'effet
antidépresseur, l'augmentation des facteurs neurotrophiques,
une augmentation du débit sanguin cérébral, un
effet inhibiteur calcique, un effet antioxydant (récemment montré
in-vivo), une diminution de l'ApoE plasmatique, une déviation
métabolique de l'APP diminuant la proportion de protéine
béta-amyloïde formée à partir du peptide précurseur.
Nous insisterons d’avantage sur deux séries
de travaux qui concernent les neurotrophines et l'aspect vasculaire
de la démence sénile de type Alzheimer.
Estrogènes et facteurs neurotrophiques sont
intimement liés. Les récepteurs des estrogènes
et des facteurs de croissance comme p75 et trkA sont exprimés
dans les mêmes cellules. Cette co-expression permet d’envisager
une synergie d'action. Cette synergie est confirmée par la découverte
de séquences 'Estrogen Responsive Element like' au niveau des
gènes promoteurs du NGF, du BDNF ( deux neurotrophines importantes
) et de leurs récepteurs p75 et trkA. L’estradiol fait s’exprimer
BDNF. Ceci est particulièrement important dans la maladie d'Alzheimer
où la synthèse de BDNF au niveau de l'hippocampe est réduite
de moitié.
Dans la maladie d'Alzheimer, les phénomènes
vasculaires sont importants. La protéine bêta -amyloïde,
responsable des dépôts de plaques, est fortement vasoconstrictrice.
Elle entraîne des altérations de l'endothélium vasculaire
et le production de radicaux libres.
Cette vasoconstriction est levée par un antioxydant,
la superoxyde dismutase. Ces faits donnent un regain d'intérêts
à la théorie vasculaire de la maladie d'Alzheimer. Il
n'est pas impossible compte-tenu du tropisme de la protéine bêta
-amyloïde, que son accumulation dans l'hippocampe et le cortex
cérébral puisse entraîner une production de radicaux
libres et une vasoconstriction locale suffisante pour contribuer à
l’asphyxie des cellules nerveuses et à la neurodégénérescence.
L'effet protecteur vasculaire des estrogènes,
effet antioxydant, vasodilatateur, anti-anoxique est maintenant bien
démontré. Il apparaît alors particulièrement
important. De plus au niveau de l'hippocampe, une NO synthétase
endothéliale a été mise en évidence.
- PROGESTERONE ET PROGESTATIF ET MALADIE D'ALZHEIMER
Deux études ont utilisé la médroxyprogestérone
(MPA) de façon séquentielle avec les estrogènes.
Elles ont malheureusement montré que lorsque le progestatif était
administré, il faisait constamment perdre une bonne partie de l'effet
favorable cognitif des estrogènes. Ce fait est quelque peu gênant
surtout en France, où 7% seulement des femmes ménopausées
sont hysterectomisées contre 45% aux USA.
Nous ne savons pas si la progestérone naturelle
et les autres progestatifs, notamment les dérivés de la
19-nor-progestérone disponibles en France, présentent le
même inconvénient.
C’est cependant probable, la progestérone s’opposant
à la prolifération dendritique hippocampique estrogène-induite
via son effet sur le récepteur à la progestérone.
Cette diminution d'effet des estrogènes par la
MPA n’a d’ailleurs été montrée que lors de traitements
curatifs ou un effet immédiat, acétylcholine like,
est recherché.
Il n'est pas du tout évident qu'il en soit de
même en préventif, situation qui s’adresse d’avantage à
une activité neurotrophique potentielle. L’exemple du traitement
hormonal substitutif doit rendre particulièrement prudent. Les
progestatifs eu égard leurs effets lipidiques défavorables
sont sensés limiter le bénéfice cardio-vasculaire
des estrogènes. Mais les études épidémiologiques
concluent à une neutralité voire à un bénéfice
supplémentaire en présence du progestatif !. La découverte
récente de l’inhibition des cellules musculaire lisses artériolaires
par la progestérone peut expliquer ce paradoxe. Cette inhibition
passe elle aussi par le récepteur à la progestérone
et concerne donc aussi les progestatifs. Nous avons vu l’importance des
phénomènes vasculaires dans la maladie d’Alzheimer, et si
les progestatifs sont vasculo-protecteurs, il le sont aussi au niveau
cérébral avec alors un effet neurotrophique potentiel .
Quoi qu’il en soit, au niveau du système nerveux
central, les travaux concernant la progestérone sont bien plus
nombreux que pour les progestatifs.
La progestérone, au contraire des progestatifs
est un neurostéroïde GABA-modulateur. Ses effets vis-à-vis
des estrogènes ne sont pas univoques mais un certain nombre d'arguments
permettent de penser qu'elle pourrait avoir un effet bénéfique
additif.
La progestérone est vasodilatatrice et cet effet
ne passe pas par le récepteur GABA. Elle est également antioxydante.
La progestérone est un précurseur de la myéline au
niveau du système nerveux périphérique mais sans
doute aussi au niveau du système nerveux central. Elle diminue
l'endothéline 1. Avec les estrogènes, la progestérone
stimule la sécrétion de TGF-alpha , facteur neurotrophique
intervenant dans la réparation neuronale. Les estrogènes
et la progestérone ont également un effet coopératif
sur la synthèse d'acétylcholine transférase. Enfin,
les estrogènes et la progestérone s'opposent à la
toxicité cellulaire de la corticostérone au niveau du système
nerveux central. La progestérone au niveau du système nerveux
central apparaît moduler l'effet des estrogènes et pourrait
avoir un effet trophique propre.
- Les estrogènes sont un facteur trophique important
au niveau du système nerveux central. Ils sont susceptibles
d'avoir par eux-mêmes une action préventive et curative
pour la maladie d'Alzheimer.
- Il ne faut pas opposer les estrogènes aux autres thérapeutiques
mais, chez la femme âgée démente, l’avenir
est sans doute à une tri- ou quadri-thérapie comprenant
les estrogènes.
- En préventif, il y aurait urgence à s'intéresser
aux situations où l'estradiol est particulièrement
bas (maigreur, ostéoporose, maladie cardio-vasculaire...)
durant
une période de temps importante (castration, ménopause
précoce...).
- Bien des aspects restent cependant à préciser
concernant les modes d'action, la place des estrogènes
par rapport aux autres traitements, le profil des femmes répondeuses,
l'ampleur de l'effet préventif et de son éventuel
maintien à distance du traitement.
|
LA MIGRAINE.
La crise migraineuse est 3 fois plus fréquente
chez la femme. Il faut distinguer la migraine avec aura de celle sans
aura. L’aura est un disfonctionnement neurologique focal transitoire précédent
le plus souvent la crise migraineuse fait de scotomes, scintillations,
fourmillements de la main ou de la bouche. La migraine sans aura ou commune,
peut s’accompagner de troubles digestifs, nausées ou vomissements.
Sur le plan physiopathologique, il existe durant la migraine
une diminution régionale du débit sanguin cérébral.
Parmi les neurotransmetteurs impliqués dans la crise migraineuse,
il faut citer la sérotonine qui joue un rôle important. Des
récepteurs 5 HT 1 se trouvent au niveau des parois artérielles
cérébrales. Leur stimulation entraîne une vasoconstriction.
Ce fait est à l’origine de la classe médicamenteuse des
agonistes des récepteurs 5 HT 1 représentés entre
autre par le Sumatriptan.
1. La migraine est intimement liée à la
vie hormonale de la femme.
La migraine cataméniale.
Avant la puberté, la crise migraineuse est aussi
fréquente dans les 2 sexes. La survenue des règles en accentue
la fréquence chez la femme. Une migraine est dite cataméniale,
lorsqu’elle survient dans un intervalle compris entre 2 jours avant la
fin du cycle et la fin des règles. Le plus souvent, il s’agit d’une
migraine sans aura et apparue à la puberté.
5 à 8 % des femmes souffrent de ces crises migraineuses
cataméniales pures ; le plus souvent elles sont associées,
survenant à d’autres crises durant le cycle. Sur le plan physiopathologique,
on a longtemps cru au rôle causal de la chute de progestérone ;
en fait, il n’en est rien et c’est la diminution brutale des strogènes
qui est le fait biologique causal habituellement retenu. S’y associe une
perturbation des prostaglandines et des neurotransmetteurs. Le traitement
habituel de la crise migraineuse est fait des antalgiques classiques,
des AINS, des dérivés de l’ergot de seigle et des agonistes
sérotoninergiques. Le traitement préventif comprend les
bêtabloquants, la DHE, et surtout l’administration d’strogènes.
Les strogènes par voie orale sont généralement inefficaces.
Par contre, l’administration per-cutanée d’strogènes a
une excellente efficacité préventive lorsqu’il est commencé
48 heures avant la date prévue de survenue de la migraine et poursuivi
pendant les 7 jours suivant : 1,5 mg d’stradiol est une dose suffisante.
Les patchs d’strogènes trans-dermiques ont une efficacité
plus discutée. Rapprochons de la migraine cataméniale, la
migraine ovulatoire. Pourrait en être responsable la chute d’stradiol
post-ovulatoire.
Migraine et grossesse.
Tous les auteurs retrouvent une amélioration des
crises migraineuses durant la gestation. Cette amélioration survient
dans 50 à 90 % des cas, elle concerne surtout les migraines sans
aura. Les crises migraineuses disparaissent même dans 10 à
20 % des cas. Il faut par contre savoir que les crises migraineuses peuvent
rester inchangées ou même s’aggraver dans 3 à 7 %
des cas. Il s’agit alors le plus souvent de migraines avec aura. Certaines
patientes voient même débuter leurs crises migraineuses au
cours de la grossesse. Il s’agit alors toujours de migraines avec aura.
Dans le post-partum, les céphalées sont
très fréquentes et touchent entre 30 et 40 % des femmes
que celles-ci soient ou non migraineuses. Ces céphalées
sont souvent associées à une dépression du post-partum.
Elles surviennent généralement entre le 3e et
le 6e jour du post-partum et durent en moyenne de 1 à
6 jours. Les migraines sont plus fréquentes dans le post-partum
chez les patientes antérieurement atteintes de migraines cataméniales.
Tous les auteurs retrouvent une amélioration des
crises migraineuses durant la gestation. Cette amélioration survient
dans 50 à 90 % des cas, elle concerne surtout les migraines sans
aura. Les crises migraineuses disparaissent même dans 10 à
20 % des cas. Il faut par contre savoir que les crises migraineuses peuvent
rester inchangées ou même s’aggraver dans 3 à 7 %
des cas. Il s’agit alors le plus souvent de migraines avec aura. Certaines
patientes voient même débuter leurs crises migraineuses au
cours de la grossesse. Il s’agit alors toujours de migraines avec aura.
Dans le post-partum, les céphalées sont
très fréquentes et touchent entre 30 et 40 % des femmes
que celles-ci soient ou non migraineuses. Ces céphalées
sont souvent associées à une dépression du post-partum.
Elles surviennent généralement entre le 3e et
le 6e jour du post-partum et durent en moyenne de 1 à
6 jours. Les migraines sont plus fréquentes dans le post-partum
chez les patientes antérieurement atteintes de migraines cataméniales.
Ménopause et crises migraineuses.
La fréquence des crises migraineuses diminue généralement
avec l’âge. Après 70 ans, elles sont cependant encore 2 fois
et demi plus fréquentes chez la femme que chez l’homme. En fait,
l’amélioration de la ménopause succède à une
aggravation en péri-ménopause. Si la ménopause est
chirurgicale, on constate une aggravation 2 fois sur 3. Par contre, si
la ménopause est physiologique, c’est une amélioration également
2 fois sur 3 à laquelle il faut s’attendre.
2. Traitement hormonal et migraines.
La contraception orale.
L’effet des contraceptifs oraux sur les crises migraineuse
est variable. Elles ne sont pas modifiées ou améliorées
dans 30 à 40 % des cas. Elles peuvent être aggravées
dans 20 % des cas entraînant l’arrêt de la contraception orale.
Elles peuvent débuter parfois lors de la prise de contraception
orale surtout lorsqu’il y a un antécédent familial migraineux.
Les crises migraineuses surviennent volontiers durant la semaine d’arrêt
du contraception. Le traitement est alors simple : il suffit de pallier
la chute d’stradiol. A l’arrêt de la contraception, l’amélioration
n’est pas constante, les crises peuvent se prolonger parfois même
sur 1 à 2 ans.
Le problème est au risque vasculaire cérébral
potentiel des stro-progestatifs venant se surajouter à la crise
migraineuse elle-même. Il ne fait pas de doute que la migraine est
en soi un facteur de risque d’accident ischémique cérébral
chez les femmes de moins de 45 ans (risque multiplié par 4). Ce
risque est bien sûr majoré en cas d’association migraine-tabac
(risque X 10 avec plus de 20 cigarettes/jour) et aussi avec l’association
migraine-contraception orale (risque x 14). Il ne faut pas cependant perdre
de vue que le risque d’accident ischémique cérébral
est très faible chez la femme jeune (6/100 000 chez les non migraineuses).
Quoiqu’il en soit, il faut retenir que la migraine n’est pas une contre
indication à une contraception orale. Si contraception il y a,
elle doit être à faible dose, il faut absolument proscrire
le tabac et vérifier la normalité de la tension artérielle.
Toute aggravation d’une migraine sous stro- progestatif doit immédiatement
entraîner l’arrêt de celui-ci surtout s’il s’agit d’une migraine
avec aura. En cas de céphalées inhabituelles, plus intenses
ou changeantes, surtout si elles s’accompagnent de signes déficitaires,
il faut urgeament interrompre la prise de contraceptif et consulter un
neurologue. La recherche d’une autre étiologie d’impose.
Migraine et traitement hormonal substitutif.
En matière de traitement hormonal substitutif,
on peut tout voir : la migraine peut être soit améliorée
ou aggravée par le THS. Bien sûr, un traitement avec strogène
continu a les meilleures chances de succès. De faibles doses et
un traitement cutané peuvent apparaître préférable.
Cependant, aucune étude contrôlée n’a prouvé
leur supériorité sur les formes orales. A signaler les migraines
après administration de LH-RH apparaissant au 8e-10e jour lors
de la chute d’stradiol secondaire au flair-up.
- Tous les événements hormonaux de la vie d’une
femme peuvent influencer la migraine.
- La diminution des strogènes en fin de cycle ou lors
d’un traitement est un
facteur déclenchant.
- Pour la pilule et le THS, il faut une adaptation au cas par
cas. C’est le triomphe
du régime constant en strogènes.
- Attention aux accidents vasculaires cérébraux
sous pilule devant une céphalée inhabituelle.
|
L'EPILEPSIE .
L’excitabilité cérébrale apparaît
étroitement dépendante des hormones sexuelles. Les études
cliniques et animales suggèrent que les strogènes favorisent
les crises épileptiques alors que progestérone et progestatifs
les diminuent. La compréhension de l’action des hormones sexuelles
sur le cerveau fait appel aux récepteurs du GABAA . L’activation
du GABAA met le cerveau au repos, en réduit l’activité,
c’est un système "anti-court circuit". Les strogènes diminuent
le nombre des récepteurs GABAA et favorisent d’autant anxiété
et excitabilité cérébrale. La progestérone
par l’intermédiaire de son métabolite 5a 3a réduit
l’ALLOPREGNANOLONE, active le système GABA. Elle augmente la sensibilité
du récepteur GABAA à ses ligans endogènes ; elle
est elle-même capable de se fixer à ce même récepteur
pour l’activer. Elle entraîne donc anxiolyse, sédation cérébrale
et diminution de l’activité électrique du cerveau. Les progestatifs
ne sont pas actifs au niveau du récepteur du GABAA, mais ils sont
anti-épileptiques par l'intermédiaire de la diminution de
l’stradiol 17 b.
Une administration intra-veineuse d’strogènes
active les spikes épileptiformes de l’électro-encéphalogramme
chez les 3/4 des patientes ayant une crise épileptique partielle.
Au contraire, l’administration de progestérone exerce un effet
protecteur. Il y a déjà 15 ans, Backstrom a administré
de la progestérone intra-veineuse à des patientes ayant
des crises partielles épileptiques durant la première semaine
du cycle menstruel. Le rétablissement de la progestéronémie
a diminué la fréquence des crises de plus de la moitié
des patientes.
1. EPILEPSIE ET VARIATIONS HORMONALES.
Chez la femme l’épilepsie est très souvent
cataméniale. Elle survient alors 2 à 3 jours avant la fin
du cycle menstruel et peut se prolonger jusqu’à 7 jours après
le début des règles. Les cycles anovulatoires, par le défaut
de progestérone qu’ils entraînent, aggravent encore les crises
d’épilepsie.
La grossesse augmente souvent l’intensité et la
sévérité des crises. La constitution d’un 3e
secteur diminue la concentration plasmatique des anti-convulsivants et
une adaptation est nécessaire. Très peu de travaux concernent
l’épilepsie et la ménopause. La carence oestrogénique
diminue sensiblement l’excitabilité cérébrale.
2. LE PROBLEME DES ANTI-EPILEPTIQUES.
Face à un anti-épileptique, il est très
important de savoir s’il est ou non inducteur enzymatique. L’induction
enzymatique et le fait des anti-épileptiques les plus anciens,
encore très souvent prescrit, eu et gare leur bonne tolérance
et leur efficacité. Le DHYDAN*, le GARDENAL*, le TEGRETOL* font
partie des anti-épileptiques inducteurs. La conséquence
est double :
- d’une part une augmentation du métabolisme microsomal hépatique
qui accélère la dégradation, et des hormones naturelles,
et surtout des hormones de synthèse rendant moins efficace les
pilules contraceptives. Il faut alors préférer un autre
mode de contraception ou un progestatif anti-gonadotrope à forte
dose comme le LUTENYL à 10 mg/24 H., le PRIMOLUT-NOR à
10 mg/24 H. ou le LYNESTRENOL à 10 mg/24 H. avec éventuellement
un strogène naturel. L’avantage de ces thérapeutiques
est de réduire la fréquence des épilepsies cataméniales.
- Un 2e problème avec les anti-épileptiques
inducteurs et l’élévation de la SHBG. Cette élévation
peut être importante ( 3 à 4 fois la normale) entraînant
des troubles du cycle. En ménopause, la réduction d’stradiol
libre est susceptible de majorer les signes de carence et l’ostéoporose.
Lorsqu’un traitement hormonal substitutif est entrepris, il est important
de donner de petites doses d’stradiol de façon constante. La
progestérone naturelle trouve là une indication logique
mais aucune étude randomisée n’a démontré
sa supériorité sur les progestatifs.
- L'estradiol est un excitant cérébral.
- La progestérone (activation du GABAA) et les progestatifs
(effet antigonadotrope)
sont d'excellents adjuvants aux traitements anti-épileptiques
chez la femme.
- L'arrêt des règles doit être systématiquement
proposé en cas d'épilepsie cataméniale.
|
Bibliographie
|