Les
vaccins rotavirus
Pr
Emmanuel Grimprel
Hôpital
d'enfants Armand-Trousseau, Paris
Introduction.
Les
diarrhées aiguës infectieuses constituent une affection fréquente
en pédiatrie dans le monde entier (1). Les principaux agents responsables
sont les virus (rotavirus, adénovirus entériques, calicivirus
dont le virus de Norwalk et apparentés, et les astrovirus) et les bactéries
(salmonelles, Campylobacter). Les rotavirus représentent à eux
seuls 30 à 40% des étiologies dans les pays développés
comme dans les pays en voie de développement. Toutefois dans les pays
en voie de développement, la part attribuée aux infections bactériennes
est plus importante qu'ailleurs et responsable également d'une importante
morbidité et mortalité.
Epidémiologie
mondiale de l'infection à rotavirus
Les
gastro-entérites aiguës représentent la deuxième cause
de morbidité dans le monde, après les infections aiguës des
voies aériennes supérieures. Chaque année, les rotavirus
seraient responsables de 125 millions de cas de diarrhée aiguë dans
le monde et de 600 000 à 870 000 décès dans les pays en
voie de développement.
L'infection à rotavirus sévit donc partout dans le monde avec
la même incidence par tranches d'âge aussi bien dans les pays industrialisés
que dans les pays en voie de développement. La plupart des épisodes
ont lieu pendant l'hiver dans les climats tempérés, tandis que
sous les tropiques, la gastroentérite à rotavirus est présente
toute l'année avec des recrudescences aussi bien en saison sèche
qu'en saison humide. Des foyers épidémiques peuvent apparaître
chez les nouveau-nés toute l'année. Dans les pays industrialisés,
le rotavirus est l'agent infectieux le plus fréquemment retrouvé
au cours des gastroentérites sévères du nourrisson et de
l'enfant de moins de cinq ans et environ un enfant sur 75 serait susceptible
d'être hospitalisé pour une déshydratation secondaire à
une infection à rotavirus.
Ainsi, aux Etats-Unis l'infection à rotavirus serait responsable chaque
année, de 3 500 000 cas de diarrhée aiguë, 500 000 consultations,
50 000 hospitalisations et 20 décès parmi les enfants âgés
de moins de cinq ans (2). En Europe, l'infection à rotavirus survient
sur un mode épidémique hivernal et est également responsable
d'une importante morbidité, en particulier chez le jeune nourrisson de
moins de deux ans.
L'épidémiologie des diarrhées aiguës de l'enfant et
du nourrisson reste imprécise en France. Si la diarrhée aiguë
est un motif fréquent de consultation pédiatrique en médecine
libérale, son caractère habituellement peu sévère
permettant une gestion ambulatoire des patients, et l'absence de déclaration
à un niveau national, expliquent cette méconnaissance actuelle.
Aux urgences pédiatriques, l'épidémie hivernale des infections
à rotavirus survient chaque hiver en France (3) et de façon synchrone
avec celle des bronchiolites à VRS, ce qui pose de sérieux problèmes
d'organisation des réseaux de soins (4). Les quelques études effectuées
à partir de réseaux de médecins libéraux montrent
que les diarrhées aiguës surviennent toute l'année en France
avec un pic épidémique important chaque hiver (5). Au sein de
ces cas de diarrhée, le rotavirus est le premier agent infectieux pathogène
identifié, en particulier chez l'enfant hospitalisé. Le réseau
des médecins sentinelles (RMTMT) a permis d'estimer à 3 millions
le nombre annuel de cas de diarrhées aiguës vues en consultation
chez le médecin généraliste. Ceci correspond à une
incidence générale de 5 500 cas pour 100 000 habitants, toutes
classes d'âge confondues, mais les enfants de moins de 5 ans représentent
18% des cas rapportés. Aucune donnée d'incidence des infections
à rotavirus chez l'enfant en France n'est actuellement disponible. On
estime cependant que plus de 90 % des enfants auront au moins un épisode
de diarrhée aiguë avant l'âge de 3 ans. Le rôle précis
du rotavirus au cours des diarrhées aiguës chez l'enfant et le nourrisson
reste mal connu. Une étude récente (6) conduite dans la région
de Dijon sur 414 échantillons de selles diarrhéiques prélevés
chez des nourrissons et des enfants pendant 2 ans a montré que le rotavirus
était le 1er virus identifié avec un taux de 61% devançant
de loin les autres virus humains tel que les calicivirus 14% astrovirus 6.3%
et adénovirus entériques 3.1%. Une infection double est retrouvée
dans 16.7 % des cas, principalement avec un rotavirus, associé à
un autre virus entérique. Aucune donnée n'est actuellement disponible
en France concernant l'hospitalisation pédiatrique pour infection à
rotavirus, de même pour la mortalité.
Le réservoir des rotavirus pathogènes pour l'homme est strictement
humain. La gastro-entérite à rotavirus est essentiellement une
maladie du jeune enfant de moins de 2 ans, avec un maximum d'incidence entre
6 et 12 mois. En France, 90% des enfants font au moins une infection avant l'âge
de 3 ans. Chez l'adulte et le grand enfant, l'infection est moins fréquente
et le plus souvent asymptomatique, mais ces porteurs sains constituent un important
facteur de dissémination. Bien que les rotavirus soient reconnus comme
cause majeure de gastroentérite aiguë pour les nourrissons et les
jeunes enfants, il n'est pas rare qu'ils soient excrétés sans
aucun symptôme clinique. La transmission du rotavirus est essentiellement
oro-fécale, mais elle serait aussi respiratoire, à un moindre
degré. Le virus peut survivre des semaines dans le milieu environnant.
Ainsi, la très forte contagiosité de ce virus est non seulement
responsable d'épidémies hivernales, mais aussi d'épidémies
en crèches et d'infections nosocomiales. Ici encore, les études
françaises sont rares. Une enquête récente effectuée
à Trousseau en 1995 lors du pic hivernal de diarrhée aiguë
à rotavirus, a montré que 20 % des isolats recueillis à
partir de selles diarrhéiques chez des patients hospitalisés correspondaient
à une infection nosocomiale (6).
Toutes ces données confirment que le rotavirus est un agent infectieux
majeur de la première enfance et pose un problème de santé
publique à la fois en ce qui concerne la gestion des flux épidémique
et leur prise en charge (coût). C'est pour cela que depuis plusieurs années
de nombreux travaux ont été conduits afin de mettre au point des
vaccins antirotavirus efficaces. La mise au point de ces vaccins a été
guidée par des connaissances concernant l'immunité antirotavirus
et la structure de l'agent infectieux.
Structure
des rotavirus.
Les
rotavirus appartiennent à la famille des Rhéoviridae. Ce sont
de petits virus non enveloppés, de 70 nm de diamètre, avec une
capside icosaèdrique contenant un génome d'ARN segmenté
en 11 fragments. La capside est constituée de 3 couches protéiques
dont les plus externes portent les principaux antigènes viraux. Les protéines
de la capside (VP pour viral protéin) sont au nombre de 7. La protéine
VP6 appartient à la capside interne et porte les déterminants
antigéniques de groupe et de sous-groupe. Deux protéines couvrent
la capside externe, les protéines VP4 et VP7 qui portent la spécificité
de type et définissent les sérotypes. En particulier, la protéine
VP7, codée par le gène N° 9, définit les sérotypes
G qui sont les plus importants sur le plan épidémiologique. Ces
sérotypes sont au nombre de 14 mais 90% des souches isolées chez
l'homme appartiennent aux sérotypes 1, 2, 3 et 4.
Ainsi les rotavirus humains se répartissent en 3 groupes (A B et C).
Le groupe A est le plus important et comporte 10 sérotypes G (VP7) humains,
les sérotypes G1, G2, G3 et G4 étant prépondérants.
Les études épidémiologiques montrent qu'au cours d'une
même épidémie, différents sérotypes peuvent
coexister et être responsables de réinfections observées
chez les nourrissons. Des études récentes montrent également
que les sérotypes prédominants peuvent changer d'une année
sur l'autre.
Immunité
anti-rotavirus.
Nos
connaissances concernant la réponse immune aux infections à rotavirus
proviennent essentiellement des modèles animaux. Chez l'homme, nos connaissances
sont parcellaires et ne permettent pas encore de proposer un modèle clair.
Réponse humorale. La réponse la plus intense s'observe vis-à-vis
de la protéine VP6 ; les anticorps anti-VP6 ne sont cependant pas neutralisants.
Les protéines de la couche externe VP4 et VP7 induisent des anticorps
neutralisants, mais sans corrélation avec la protection clinique. L'inoculation
par voie orale de virus vivant se répliquant dans la muqueuse intestinale
stimule le système immunitaire. Une protection peut aussi être
obtenue par l'administration parentérale de virus vivant ou tué,
voire de particules vides ou reconstituées à partir de protéines
recombinantes. Il est probable que l'immunité locale induite sous la
forme d'immunoglobulines A secrétoires joue un rôle important dans
la protection.
Réponse cellulaire. Le rôle de l'immunité de type cellulaire
est encore très mal connu. Les protéines VP1, VP2, VP4, VP6 et
VP7 sont capables d'induire une réponse lymphocytaire T cytotoxique.
Cependant, ces lymphocytes T cytotoxiques n'auraient aucun rôle dans la
protection contre l'infection. Ces cellules interviennent dans la guérison,
mais uniquement en association avec une réponse immunitaire de type humorale.
Enfin, l'immunité contre le rotavirus est éphémère
et s'installe de façon progressive à la suite d'infections itératives.
Compte tenu de la variabilité du virus et la brièveté de
la protection acquise, le jeune enfant n'est pas à l'abri de la récidive
d'une gastroentérite aiguë à rotavirus du même sérotype
dans la même année ou d'une année sur l'autre. Cependant,
même si le rôle de la réponse immunitaire dans les gastroentérites
à rotavirus n'est pas encore très clair, la maladie demeure particulièrement
sévère chez l'immunodéprimé.
La
vaccination
L'objectif
d'une vaccination est habituellement double : protéger un individu contre
une maladie donnée et éradiquer cette maladie d'une population
donnée. La gravité potentielle des gastro-entérites aiguës
à rotavirus ainsi que leur importance épidémiologique sont
suffisamment importants pour que le développement d'un vaccin soit considéré
comme l'une des priorités de l'OMS.
La mise au point d'un vaccin réellement efficace s'est longtemps heurtée
à bien des problèmes du fait de la diversité des sérotypes,
de la variabilité génétique et de la possibilité
de réassortiments génétiques ou du très jeune âge
de la population à protéger. Différentes stratégies
de développement ont été élaborées à
ce jour. Plusieurs types de vaccins ont été l'objet de travaux
: vaccins sous-unités comportant un pour plusieurs antigènes majeurs,
vaccins ADN, vaccins vivants atténués de diverses origines. C'est
la dernière approche, qui a suscité le plus de travaux et qui
a été proche de réussir. Plusieurs types de préparations
vaccinales ont été préparés à partir de souches
animales, à partir de souches humaines atténuées par le
froid ou avirulentes, et à partir de souches animales et humaines issues
de réassortiments génétiques. C'est finalement cette dernière
approche, Jennerienne modifiée, de réassortiment génétique
qui a fait l'objet d'un développement complet jusqu'à la commercialisation.
Ces vaccins sont des vaccins oraux atténués tétravalents
comportant les 4 principaux sérotypes G VP7 (G1 à G4). Ces vaccins
ont été fabriqués par réassortiment génétique
entre une souche animale et des rotavirus humains de sérotypes différents
(7). Les virus réassortants comportent tous les gènes du rotavirus
animal à l'exception du gène 9 qui a été substitué
par celui de la souche humaine. Les réassortants ne sont donc pas a priori
pathogènes du fait des gènes d'origine animale mais ont une antigènicité
G identique à celle des rotavirus humains correspondant aux sérotypes
G1 à G4. Deux principaux vaccins tétravalents ont été
dans le passé en évaluation: un vaccin d'origine bovine comportant
un mélange de 4 virus réassortants de la souche bovine BRV WC3,
et un vaccin d'origine simienne (dit vaccin rhésus) comportant un mélange
de la souche simienne RRV de sérotype G3 avec 3 virus réassortants
de sérotypes G1, G2 et G4. Ces vaccins se sont tous révélés
efficaces.
Le seul vaccin développé aux Etats-Unis à ce jour est un
vaccin vivant réassortant de type rhésus tétravalent RRV-TV
administré par voie orale (Rotashield®, Wyeth-Lederlé). Le
schéma vaccinal comporte l'administration de 3 doses vaccinales de 4
103 pfu. à 2, 4 et 6 mois de vie. Au cours des différents essais
pratiqués dans le cadre du développement de ce vaccin, la tolérance
a été évaluée. Globalement, le vaccin semble bien
toléré, il entraîne la survenue de fièvre au-delà
de 38°C dans 14% des cas versus 7% dans le groupe placebo. Il ne semble
pas entraîner significativement plus de diarrhée ou de vomissements
(8% vs. 10% et 7% vs. 7%, respectivement). Toutefois, 5 cas d'invagination intestinale
aiguë (IIA) ont été rapportés au cours des 27 essais
préliminaires à la commercialisation et ont fait inclure l'IIA
parmi les effets secondaires indésirables rares mais potentiels de ce
type de vaccin. Diverses études d'efficacité ont été
conduites aux USA et en Europe (8). L'efficacité de ce vaccin a été
estimée entre 31 et 76% en ce qui concerne la protection vis-à-vis
de la survenue d'une gastroentérite aiguë à rotavirus. L'efficacité
est jugée meilleure (supérieure ou égale à 96%)
pour la protection contre les infections jugées sévères
et conduisant à une hospitalisation. Elle est proche de 100% pour les
cas comportant une déshydratation clinique.
Au vu de ces résultats, ce vaccin a été mis sur le marché
aux Etats Unis pour la vaccination des nourrissons en août 1998. Une surveillance
attentive a été conduite pendant la première saison de
commercialisation de ce vaccin en particulier en ce qui concerne la survenue
d'IIA. Cette surveillance nationale a été conduite par le biais
du réseau de surveillance VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System).
De septembre 1998 à juillet 1999, quinze cas d'invagination intestinale
aiguë dont deux décès sont survenus chez des jeunes nourrissons
ayant reçu ce vaccin. L'IIA est survenue après la première
dose vaccinale dans 87% des cas, et 80% des cas ont été diagnostiqués
dans la semaine qui a suivi la vaccination. Chez tous ces patients, l'invagination
intestinale aiguë a été documentée radiologiquement.
Huit nourrissons ont subi une réduction chirurgicale de l'invagination
et l'un d'entre eux a eu une résection de 18 centimètres d'intestin
grêle. L'analyse histopathologique de la pièce opératoire
a retrouvé une hyperplasie lymphoïde et une nécrose ischémique
de l'iléon distal.
Sur ces données préliminaires mais inquiétantes, le vaccin
a été retiré du marché en novembre 1999. Dès
lors, une grande enquête nationale rétrospective a été
conduite aux USA sur la période comprise entre le 1er novembre 1998 et
le 30 juin 1999 (9). Les diagnostics de sortie d'hospitalisation pour IIA ont
été recensés à partir de 19 états (soit 75%
des diagnostics de ce type sur le territoire national). Deux types d'analyse
ont été effectués : analyse cas-contrôle (sujets
appariés ¼ par âge, naissance et hôpital) et analyse
temporelle (distribution des cas selon le temps). Pendant la période
étudiée, 446 cas d'IIA ont été recensés,
et 429 ont pu être analysés dans l'étude cas-contrôle.
Au total, 74 cas sont survenus après vaccination par le RRV-TV (17%),
dont 67 après la première, seconde ou troisième dose. Le
pic de fréquence est observé entre le 3ème et le 14ème
jour après l'administration orale du vaccin (Odd Ratio, OR = 10,6) ;
se répartissant comme suit : 43 après la 1ère dose (OR
= 21,7), 9 après la 2ème dose (OR = 3,3) et un seul cas après
la 3ème dose. Le risque de survenue d'une IIA apparaît significativement
plus élevé chez les nourrissons de sexe mâle (OR = 1,6),
d'origine hispanique (OR = 2,3) ou africaine (OR = 2,0), et est également
corrélé avec un bas niveau d'éducation des mères
(OR = 2,3), et une faible couverture sociale (OR = 1,7). Il est par contre inversement
corrélé avec une diversification tardive et non corrélé
avec l'allaitement maternel ou les autres vaccinations. L'âge de survenue
de l'IIA est plus précoce dans le groupe vacciné par le RRV-TV
que dans le groupe contrôle non vacciné (4,1 mois vs. 6,4 mois).
La gravité du tableau est étonnamment importante dans les deux
groupes sans différence significative comme en témoignent les
taux élevés de laparotomie (44,2% vs. 55,2%) et de résection
intestinale (15,4% vs. 17,8%). Il n'y a pas de différence concernant
la mortalité (0 cas vs. 1 cas). Enfin, l'estimation du risque annuel
d'IIA en cas de vaccination généralisée est, pour 1291
cas annuels hors programme vaccinal, de 361 cas supplémentaires annuels
(+28%, soit 1 cas pour 9474 sujets vaccinés) selon l'analyse cas-contrôle,
et de 732 cas supplémentaires annuels (+56,7%, soit 1 cas pour 4670 sujets
vaccinés) selon l'analyse temporelle. Si ces résultats montrent
clairement le rôle du vaccin dans la survenue de cas d'IIA et justifient
pleinement la décision des autorités américaines de retirer
le vaccin du commerce, l 'épidémiologie des IIA dans ce pays est
surprenante, en particulier par la gravité des cas spontanés.
Des différences en termes de gravité et de prise en charge peuvent
exister ailleurs qui seraient susceptibles de moduler dans un sens comme dans
un autre, l'appréciation de la tolérance de ce type de vaccin.
Par ailleurs, les explications quant à la physiopathologie du phénomène
ne sont toujours pas claires. Le rôle de l'hyperplasie lymphoïde
induite par l'infection digestive secondaire à l'administration des souches
vaccinales est avancé pour expliquer la survenue de l'IIA mais l'enquête
américaine ne semble pas confirmer cette hypothèse puisque 38,9%
d'hyperplasies lymphoïdes ont été retrouvées chez
les vaccinés contre 60% chez les non vaccinés (p = 0,13). Aucune
différence quant à la fréquence d'une masse anatomique
identifiée lors de la laparotomie n'a pu être retrouvée
(4% vs. 4,2%). Le choix des souches vaccinales pourrait cependant intervenir
dans ce phénomène. Les espoirs se tournent donc vers d'autres
vaccins de ce type, comportant des souches différentes qui seraient dépourvus
de tels effets indésirables. De tels candidats vaccins sont actuellement
à l'étude, mais la prudence induite par ce premier échec
risque de ralentir sérieusement leur mise au point et leur développement.
Enfin, une étude contrôlée a récemment démontré
que l'immunisation de 30 mères par un vaccin anti-rotavirus permettait
d'augmenter significativement le taux des anticorps spécifiques anti-rotavirus
dans le lait maternel. Vacciner les mères qui allaitent pourrait également
faire partie d'une stratégie vaccinale anti-rotavirus...
Conclusion.
Les
infections digestives du nourrisson à rotavirus représentent un
important problème de santé publique et la réponse passe
en partie par la vaccination. Le développement d'une stratégie
vaccinale est une priorité, et il faut espérer que la première
tentative avortée n'est qu'un contretemps et que rapidement, de nouveaux
vaccins pourront être mis au point et proposés. En attendant, afin
de préparer la venue de nouveaux vaccins sur le marché, il est
urgent de conduire de sérieuses études épidémiologiques
et économiques sur l'infection à rotavirus dans notre pays ainsi
que sur la survenue spontanée d'IIA dans notre population.
Mots-clés
: gastroentérites, rotavirus, vaccination.
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