Les XXIIe JTA
> Présentation
> Programme
> Comité scientifique
> Intervenants
> Contacter les JTA

En pratique
> S'inscrire
> Renseignements
> Hébergement
> Programme social
> Post-congrès

Les archives
> Andrologie
> Biologie
> Gynécologie
> Infertilité
> Médecine foetale
> Néonatologie
> Nutrition
> Obstétrique
> Pédiatrie
> Périnatalité
> Périnéologie
> Phlébologie
> Psychosomatique

Rechercher

Titre: Toutes les hypotrophies ne sont pas d'origine digestives...
Année: 2004
Auteurs:
Spécialité: Néonatologie
Theme: Retard de croissance intra utérin

Toutes les hypotrophies
ne sont pas d'origine digestives...

J. VALLETEAU DE MOULLIAC,
L.D. VAN EGROO, B. CHEVALIER

La plupart des auteurs définissent l'hypotrophie comme un poids inférieur au 5e ou au 3e percentile ou s'écartant en dessous de la moyenne de plus de 2 écarts type (DS), le poids étant rapporté à la taille pour apprécier un éventuel déficit statural pour l'âge.

L'hypotrophie ne concerne donc théoriquement que le poids dont les mesures régulières permettent de distinguer 2 situations :l'enfant avait un poids qui évoluait dans un couloir « normal » et la courbe a progressivement fléchi pour descendre en dessous de - 2 DS, il y a donc cassure de la courbe de poids ; l'enfant dont la courbe pondérale évolue régulièrement à - 2 DS ou en dessous : la vitesse de croissance du poids est régulière. Ces deux situations méritent la même attention.

Il existe de très nombreuses causes d'hypotrophies : l'étymologie grecque de ce mot (« insuffisamment nourri ») renvoi très facilement à son origine digestive.

Nous rapportons cependant quelques observations caricaturales permettant d'évoquer d'autres causes « extra digestive ».

Il faut savoir que dans la très grande majorité des cas, malgré des explorations très poussées, aucune cause n'est retrouvée à l'hypotrophie de l'enfant et du nourrisson. Ainsi dans une série étudiée dans le service portant sur 64 nourrissons d'un âge moyen de 8 mois (5-20 mois) 42 cas sont restes sans explication. Brown dans une revue générale en 2000 a montré que l'hypotrophie était idiopathique dans 56 % des cas. Les causes d'hypotrophie : idiopathiques (56 %)

Digestives

- RGO

- IPLV

- Gluten

- Allergie alimentaire

- Mucoviscidose

- Polypose digestive

- Carence d'apport

- Anorexie psychogène

- Hépatopathie chronique

Non digestives

- Uro-néphropathie tubulaire

- Métabolose

- Cardiopathie

- Obstruction ORL

- Mastoidite

- HSD, TC

- Maltraitance et Münchhausen

- Intox maternelle

Qu'elles sont donc les hypotrophies qu'il faut explorer ?

Dans notre série, pour les 22 cas dans lesquels une cause a été retrouvée, 16 enfants présentaient une très nette cassure de la courbe pondérale et 17 autres présentaient des symptômes associés, retrouvé soit par un interrogatoire soit par l'examen clinique. Ces 2 critères nous paraissent fondamentaux pour indiquer une exploration poussée chez des enfants dont le poids se situe en dessous de +- 2 DS.

Nous proposons alors le schéma suivant :

Cassure récente

Surveillance pendant 3 mois :

- La vitesse de croissance du poids redevient normale : pas d'exploration.

- La cassure est confirmée : exploration.

Poids inférieur à - 2 DS mais vitesse de croissance régulière

- Pas de signe clinique associé ou retrouvé à l'interrogatoire, surveillance de la courbe de poids et si une cassure apparaît : exploration.

- Vitesse de croissance est régulière en dessous - 2 DS et signes associés : exploration

Arbre décisionnel

90   J. VALLETEAU DE MOULLIAC, L.D. VAN EGROO, B. CHEVALIER

   TOUTES LES HYPOTROPHIES NE SONT PAS D'ORIGINE DIGESTIVES...   91

92   J. VALLETEAU DE MOULLIAC, L.D. VAN EGROO, B. CHEVALIER