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Titre: Intérêt de la recherche systématique de chlamydia trachomatis dans la population de femmes jeunes grâce à un test de biologie moléculaire : LE T M A GENPROBE
Année: 2002
Auteurs: - Orfila J.
Spécialité: Biologie
Theme: Chlamydia trachomatis

INTERET DE LA RECHERCHE SYSTEMATIQUE DE CHLAMYDIA TRACHOMATIS DANS UNE POPULATION DE FEMMES JEUNES GRACE A UN TEST DE BIOLOGIE MOLECULAIRE : LE T M A GENPROBE

J.ORFILA* - J.E.MENTION* - J.M.SUEUR**

*Laboratoire de Bactériologie et Centre de Gynécologie obstétrique
Université de Picardie Jules Verne 80054 AMIENS France
** Biobanque de Picardie AMIENS FRANCE


INTRODUCTION

Les chlamydiae constituent un groupe génétiquement distinct des autres bactéries. Leur grande particularité réside dans le caractère intra cellulaire obligatoire de leur cycle de développement qui comprend une forme de multiplication : le corps réticulé, et une forme virulente : le corps élémentaire. Quatre espèces sont actuellement connues. Parmi celles-ci, le chlamydia trachomatis est responsable de pathologies extrêmement variées affectant la sphère oculaire " trachome " et la sphère génitale où elle est le premier germe responsable de pathologies associées aux maladies sexuellement transmissibles (1). Il s'agit d'un problème grave de santé publique. En effet, la lésion initiale chez la femme est une cervicite généralement inapparente et passant inaperçue . L'absence de diagnostic et de traitement conduira à l'établissement de lésions pelviennes irréversibles chez la femme jeune : salpingite, grossesse extra-utérine, stérilité et douleurs chroniques pelviennes.

Il est donc intéressant de chercher la prévalence de cette maladie et d'effectuer une détection systématique de chlamydia trachomatis (CT). Jusqu'à ces dernières années, les possibilités du laboratoire reposaient sur les méthodes utilisant les cultures cellulaires. Cependant, cette technique est longue, chère et sujette à grandes variations d'un laboratoire à l'autre. Elle ne s'applique pas à des recherches épidémiologiques. L'utilisation de techniques enzymatiques (ELISA) pour la détection directe d'antigènes, a fourni une alternative à la culture cellulaire. Mais leur sensibilité n'est pas supérieure à celle de la culture cellulaire (2). Récemment, les méthodes d'amplification des acides nucléiques chlamydiens ont montré leur grande sensibilité et présentent donc un avantage certain sur les méthodes précédentes (3). Trois techniques sont maintenant couramment utilisées : la polymérane chaîne réaction commercialisée par Roche (Amplicor PCR) la ligare chaîne réaction commercialisée par ABBOTT (LC R). La " transcrystase mediated amplication " commercialisée par GEN PROBE (T M A).

De nombreux travaux ont montré de ces dernières techniques pouvaient être utilisées pour la mise en évidence de C T dans les urines (4). MOUTON et COLL (5) comparant la technique de PCR, LCR et TMA ont obtenu des résultats similaires en employant comme spécimen les urines. Nous avons donc décidé d'utiliser la TMA basée sur l'amplification du r. RNA ce qui évite les risques de contamination avec du DNA.

POPULATION CONCERNEE

Nous avons choisi une population de femmes jeunes entre 13 et 30 ans. De nombreux travaux, en particulier ceux en France réalisés par le réseau renachla (6) ont montré qu'après cet âge la prévalence diminuait considérablement.

MATERIEL ET METHODE

De juin 1999 à juin 2001, CT a été détecté chez 1026 patientes se répartissant en 40% venant pour interruption volontaire de grossesse et 60% venant en consultation de contraception. Toutes explications ont été données aux patientes quant au bien fondé de la recherche de CT dans les urines et surtout le bénéfice qu'elles pouvaient en tirer grâce au traitement toujours proposé en cas de positivité. Seules deux jeunes femmes ont refusé le protocole.

METHODE D'IDENTIFICATION MOLECULAIRE

Les urines sont recueillies dès l'arrivée des femmes dans le service, si possible, urine du matin ou postérieure de deux heures à la dernière miction sans nettoyage préalable. Le premier jet d'urine va laver l'urètre et le col vésical ainsi que les pertes vaginales d'origine cervicale qui sont autour du méat urinaire et où se trouvent CT.
Après recueil, les urines sont transportées au laboratoire dans le tube de prélèvement moins de 24h après l'émission. Elles sont alors conservées à -80°. Après décongélation 1,5ml d'urine est pipetté dans un microtube. Les tubes sont incubés à 37° pendant 10mn et centrifugés à 10 000g pendant 5mn, le surnageant est décanté ; 200 microlitres du tampon de dilution est ajouté, 50mcl du culot après agitation est ajouté au tube contenant le réactif d'amplification, les tubes sont intubés à 95°c pendant 10mn puis refroidi à 42°c. Les enzymes d'amplification sont ajoutés et les tubes sont incubés à 42° c pendant une heure. Le réactif d'arrêt est ajouté et l'incubation continue pendant 10mn à 42°c avant l'adjonction de la sonde spécifique marquée à l'ethidium d'acridine.

Après incubation à 60° pendant 15mn et adjonction du liquide de sélection, les tubes sont incubés à 60° pendant 10mn. La lecture s'effectue au luminomètre (Leader 50 gen probe)

RESULTATS

Un total de 35 patientes sur les 1026 étudiées ont été trouvées positives soit un pourcentage de 3,4%.

La prévalence selon l'âge est montrée dans le tableau suivant :

AGE

UHE PATIENTES UHE + %
13 -14 7 0
15 - 20 384 17 4,4
21 -25 367 11 3
26 - 30 268 8 2,6

DISCUSSION - CONCLUSION

Nos résultats montrent que CT existe dans une population jeune asymptomatique, le pourcentage le plus élevé se trouve chez les patientes de 15 à 20 ans. Nous notons également une diminution sensible après 25 ans. CT demeure donc un important problème de santé publique et il apparaît urgent que des mesures pratiques soient proposées. Parallèlement à une politique d'information de la jeunesse, il faudrait organiser un dépistage des populations à risque (entre 15 et 25 ans par exemple) dépistage que facilite grandement l'utilisation des urines. Enfin, il importe d'élargir la loi Calmat à toutes les consultations de contraception pour les patientes âgées de 16 à 25 ans.

BIBLIOGRAPHIE

(1) SCHACHTER.J chlamydial infections. Infections diseases. 1992
(2) KELLOGG J.A. Clinical considerations of culture vs antigens aissays for detection of chlamydia trachomatis form genital specimens. Arch. Pathol. Lab. Med 1989113 453-460
(3) OSTERGAARD L. - BIRKELUND S. - CHRISTIANSEN G. Use of the polymerase chain reaction for detection of chlamydia trachomatis J. Clin. Microbiol. 1990 - 28 - 1254 - 1260.
(4) CHERNESKY M. - ADJANG H.LEE - BURCZAK J.D. - H. HU J. SELLORS - S.J. TOMAZIC-ALLEN - MAITONY J.B. Diagnosis of chlamydia trachomatis infections in men and women by testing first-void urine by ligare chain reaction. J.Clin. Microbiol 1994 32 - 2682-2685
(5) GOESSENS W.H. - MOUTON J.W. - WI VAN DER MEIDJEN - DEELEN S. - TH VAN RIJSOORT-VOS - N LEMMENS DEN TOOM - HA VERBRUGH and RP VERKOOYEN. Comparaison of three commercially available amplification assays AMP CT, LCX and cobas Amplicor for detection of chlamydia trachomatis in first void urine. 1997 J. Clin. Microbiol 35 2628-2633
(6) GOULET V. - LAURENT E. - BIANCHI A. Les chlamydioses urogénitales en France en 1997. Réseau Renachla. BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE 1999 N° 16 1-6.